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Nouvellement gay (page 4) - Homosexualité

Sujet de discussion : Nouvellement gay
  • arsinor Membre habitué
    arsinor
    • 7 juin 2018 à 16:08
    Tellement de vêtements et de pulls achetés par Maman ou donnés par celle-ci parce que mon père ne les mettait plus ! Il serait temps que j'apprenne à acheter mes vêtements dans un magasin, à la manière des adultes... Et Maman qui disait "Nicolas aime les couleurs ternes", entièrement faux mais je la laissais dire et je le croyais. Ça en fait du fric à laisser généreusement au collecteur de vêtements...

    Cela dit il y a aussi les vêtements dans le carton, achetés pendant une crise de manie à Barcelone --- ce que c'était bien Barcelone... Je mettrai peut-être un bermuda coloré pour la marche des fiertés, plutôt que mon pantalon beige d'employé de bureau.

    Je me demande qui pourrait me conseiller en vêtement. Sinon mon miroir... que j'ai agrandi il y a quelques jours, maintenant il y a deux carrés au lieu d'un.
  • arsinor Membre habitué
    arsinor
    • 8 juin 2018 à 00:54
    Bonsoir !

    Je me suis rendu à la chогаlе gay de Toulouse à 19h tout à l’heure. J’ai été conduit par un superbe jeune homme, à vrai dire le plus beau de toute la chогаlе, avec une voix grave, et la disposition espiègle. Ce qu’il m’a plu, je l’ai beaucoup regardé. Jusqu’à 20h j’étais ravi, nous étions en petit nombre et j’ai salué ceux qui venaient au fur et à mesure, j’ai donc eu mes bises. Après, le chef de chœur pro et l’effectif sont entrés, cela faisait beaucoup de gays à la fois de façon soudaine… j’ai eu епvіе de partir mais suis resté pour mener l’ехрéгіепсе jusqu’au bout et pour rester poli, ayant été gracieusement invité. J’ai éprouvé un certain malaise à voir que certains pour plaisanter prenaient furtivement une posture efféminée. Je ne me suis pas senti à l’aise avec ça. En plus le concert de cette année s’appelait Diva… Ma partie de basse était assez difficile à chanter en anglais et à apprendre… et à la fin de la répétition, je suis parti sans dire au revoir, un peu « KO »…

    Cependant j’étais content de rencontrer des gays que je reverrai sans doute en octobre après les vacances de la chогаlе. De plus, j’ai appris un rendez-vous collectif pour tous les LGBT demain, à 21h30, un pique-піԛuе sur les bords du fleuve de ma ville avec des prises de parole de leaders.

    Dimanche, je me fais covoiturer par des gays que je ne connais pas pour aller en randonnée. J’y vais un peu fort peut-être dans mon emploi du temps… Je m’interroge : que dire sur moi ? Mon couplet sur la psychiatrie est très au point mais sinon ?

    ***

    Ce soir j’ai relu les notices de mes 2 médicaments, les indications et les effets secondaires. Je vais demander à enlever le moins dur d’entre les deux, le Tercian. Je vois le psychiatre demain. Evidemment, j’ai епvіе de l’étriper et de poser une bombe dans un congrès international de psychiatres… mais ce n’est pas le moment, j’ai encore besoin de lui, jusqu’à ce qu’il consente à dire que je ne suis pas bipolaire et qu’il s’est trompé. D’ailleurs il m’a toujours dit que mon diagnostic était « incertain » et « atypique » et de plus un urgentiste m’a demandé si j’étais Asperger (autre diagnostic) : je dois me focaliser sur les failles du discours avec habileté… Comme je me sens mieux que jamais, ça me semble jouable. Peut-être que je peux négocier ça en proposant une hospitalisation avec absence de prise de médicaments, afin que les infirmiers puissent surveiller mon comportement en permanence.

    Les antipsychotiques que je prends sont destinés à réguler l’humeur, à empêcher l’irritabilité et la dépression. Or la colère et la fatigue sont des phénomènes liés à la condition humaine, qui ne nécessitent de traitement qu’aux yeux de personnes extrêmement normatives comme les parents ou les psychiatres. Il n’y a aucune raison que le sujet ne gère pas sa colère comme tout un chacun, l’utilise pour passer à l’action ou même, c’est son droit, se mettre à crier à tort et à travers contre des gens eh bien qui lui diront adieu, il l’aura cherché. C’est la vie. Et ça me paraît plus sain que la modification biologique et artificielle du cerveau pour obtenir le comportement adéquat.

    Déjà je suis très content de moi : je m’ouvre à la culture gay, je n’ai pas commencé à prendre l’incroyable Lamotrigine/Lamictal, médicament à la folle dangerosité, je ne prends plus de somnifère, je pense à mieux manger, à faire du sport, j’ai arrêté des activités que je n’aimais pas, je suis à l’écoute de mes désirs… Demain ça fera une semaine que je me transforme et ç’aura été la meilleure semaine de toute ma vie d’adulte.

    Me croyez-vous si je vous dis que je vois ma ville autrement ? Ces immeubles, ces lumières que je suis censés connaître par cœur, en sortant, en rentrant chez moi, je les ai sentis.
  • arsinor Membre habitué
    arsinor
    • 9 juin 2018 à 23:34
    Gay pride !!
    J’y suis allé bien sûr, dans le cadre de mon coming out, rapprochement avec la communauté gay.
    A Toulouse, elle est partie de la place du Capitole.
    Première fois que je me demande quoi me mettre comme vêtement. J’ai porté un bermuda, des tennis assez colorées et une chemise bleue que j’ai troquée contre un T-shirt LGBT acheté sur place. Je l’ai acheté au village des associations aux couleurs arc-en-ciel et dans la rue je me suis changé (chose impensable la veille). Pas de complexe. En revanche, quand je me suis vu dans la glace d’une rue, je me suis trouvé très maigre, gringalet.
    Durant la marche des fiertés, j'ai agité un petit drapeau LGBT et j'ai fait onduler le grand drapeau 10 minutes. J'ai vu de beaux gosses torse nu et d'ailleurs je pense me mettre à la muscu cette fois j'ai une bonne raison de le faire !! J'en ai photographié un qui me plaisait après avoir demandé la permission. Evidemment il y avait des créatures, mais pas tant que ça moins de dix et ça n'a duré que deux ou trois heures. Puis je suis retourné au village et j'ai aidé à ranger les barrières.
    Surtout, je suis allé avec une partie du chœur gay au bistrot puis au restaurant. J'étais très fatigué au restaurant, je ne savais plus quoi dire, j'étais à sec. Je n'avais pas l'habitude de voir tant de monde à la fois.
  • arsinor Membre habitué
    arsinor
    • 13 juin 2018 à 01:08
    Bilan de coming out sous forme de lettre à une jeune fille à tendances lesbiennes, une des rares amies que j'ai eues et qui m'a confié de telles tendances vingt ans après notre première rencontre.

    **

    Bonjour Rachel,


    La semaine dernière, j’ai fait mon coming out. De façon concrète : au lieu de le dire discrètement à certains amis privilégiés en leur demandant le secret, je suis allé me déclarer auprès de lieux gays de Toulouse.

    J’allais très mal le 2 juin, je voulais me suicider et j’étais submergé d’angoisse, plus encore que d’habitude. Par décision, je me suis rendu au G-Bar près de chez moi. Pendant deux heures j’ai discuté avec deux jeunes hommes très beaux. Le lendemain, l’angoisse s’était envolée, c’était une angoisse que j’avais depuis plusieurs années. La semaine qui a suivi, je suis allé chez un couple gay pour la première fois de ma vie, le lundi. Le mardi, je suis allé chez un mаssеuг (première fois qu’on me touche depuis mon enfance), mercredi, je me suis inscrit à une association LGBT de sorties de groupe et de randonnée, jeudi, je me suis rendu à la chогаlе gay de Toulouse et samedi, j’ai participé à la Gay Pride.


    Parallèlement, j’ai arrêté de fréquenter les forums de « philosophie » et j’écris sur un forum gay. Je me suis senti très bien les jours suivants. J’ai un peu peur que l’angoisse ne revienne mais je connais maintenant mon remède : fréquenter des gays ! Au niveau psychiatrique, je ne suis peut-être pas si psychotique que ça, une grande partie de mon malaise pourrait venir simplement de ma frustration et de mon manque affectif. Dès que j’ai un rapport verbal avec un gay, je me sens bien pendant plusieurs heures ! Personne ne me l’avait dit, ni les psychiatres ni mon entourage. Ils se sont tous bornés à répéter : « l’hоmоsехualité n’est pas une maladie mentale », sans comprendre que j'exprimais un malaise. Au lieu de me dire d'aller rencontrer des gays, ils ajoutaient qu’ils étaient violents, vulgaires, et combien de marques de mépris, simple réactivation de ma propre homophobie intériorisée… Je commence à percevoir combien la société est hétérocentrée. Les gays, eux, m’acceptent comme je suis… La rhétorique de LGBT me convient complètement : tolérance absolue à l'endroit de toutes les orientations et de toutes les identités.


    De plus, je suis admis dans un institut de resocialisation demain mercredi. J’aimerais un métier routinier, modeste et sympa, peut-être en situation protégée (RQTH). Le 25 juin, je commence une formation chez un partenaire de Pôle Emploi pour m’aider à trouver un projet. Je ne me sens guère plus d’attaque pour enseigner le français à Madrid, ce projet ne servait qu’à fuir la France or ce pays n’est pas le problème. Je voudrais partir de mon vrai désir : faire des activités avec des gays…

    Je t'embrasse,
    Nicolas

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