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Brisez-vous par le gel et taisez-vous, rivières, - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Brisez-vous par le gel et taisez-vous, rivières,
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 13 avril 2014 à 20:30
    Brisez-vous par le gel et taisez-vous, rivières,
    Car votre écoulement doucereux est mensonge

    Consommé ; taisez-vous et ressentez les pierres
    Vous parsemant au fond, où il n'y a nul songe ;

    Taisez-vous, rivières, et du ciel, et de la terre,
    Qu'au zéro absolu la Voie Lactée se rende ;

    Il n'y a pas de cieux, il n'y a de repaire
    Où un être effacé de la mort se défende ;

    Sottement il reste un aveu de la prière
    Qui, défiant la mort, n'a que sa vanité ;

    Les mots sont engloutis, nulle parole fière,
    Magique, ensorcelée n'a la vivacité

    De la mort détruisant en passant, pouvoir suprême,
    Un аmапt démuni, la chose appesantie

    En la fragilité de sa chair ; que je t'aime
    Ne te garantit pas, mon âme est ressentie

    Comme un motif exquis, un rien supplémentaire
    Pour que la mort finisse une vie consentie ;

    La singularité d'amour dessus la Terre
    Doit être appréciée chaque jour sous la tente

    Par notre amour dressée pour un seul tête-à-tête :
    Demain est trop lointain, mensongère est l'attente ;

    Notre amour se dissipe. Comme un seul Ьаіsег dure
    Peu, et comme l'amour demeure une insolence ;

    Le malheur de survivre légèrement s'endure,
    Pleurer éperdument n'offrira point de hanse ;

    J'ai les yeux embués, et puis ? La belle affaire
    Que lâcher des sanglots ! Les larmoiement s'écoulent.

    J'ai pleuré, mais encore ? Ton absence m'atterre,
    Mais encor ? Pour autant, les éléments ne croulent.

    J'ai pleuré сhаuԁеment ? Point de ressuscitées
    Existences à prévoir. Seulement les cieux vides.

    Mes moyens sont pauvrets. Et nos amours, citées
    Par moi seul désormais, sont devenus livides.

    Brisez-vous par le gel et taisez-vous, rivières,
    Car votre écoulement doucereux est mensonge

    Consommé ; taisez-vous et ressentez les pierres
    Vous parsemant au fond, où il n'y a nul songe.


    Climax69007, le Dimanche 13 Avril 2014.
  • toon Membre pionnier
    toon
    • 13 avril 2014 à 20:39
    .
  • konsierge Membre confirmé
    konsierge
    • 13 avril 2014 à 22:18
    C'est un très beau texte et très triste, peut être un hommage.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 13 avril 2014 à 22:39
    Je vois un point, dans le commentaire de Toon.

    Il avait commencé à approuver la brièveté toute japonaise, digne en effet d'un haïku, de ce que - par une manœuvre malheureuse - j'avais lâché.

    Devant dix-neuf distiques, qui riment tous au féminin - j'y tiens -, Toon réserve son commentaire.

    Simon est mort le 13 Décembre 2013, il y a quatre mois ; la journée ne peut pas se ramener a un haïkaï, du tout, ni mes sentiments.

    Je me rattache ici, dans ce texte, aux poètes du baroque. Et, si je saute par-dessus les générations, ainsi, croyez que ce choix est calculé.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 13 avril 2014 à 22:44
    C'est un très beau texte et très triste, peu être un hommage.

    En effet, c'est un hommage - autant que mon amour le permet, envers tous les malentendus qui l'ont traversé, et envers toutes les brutalités réciproques -, c'est un hommage à Carlos Jorge Simões Gonçalves de Almeida, effacé du monde des vivants le 13 Décembre 2013, il y a quatre mois.
  • heliam Membre expérimenté
    heliam
    • 14 avril 2014 à 01:29
    ?????????????????????
  • konsierge Membre confirmé
    konsierge
    • 14 avril 2014 à 08:28
    Merci pour ton explication, chaque mot, chaque vers n'ont que plus de poids et de compréhension dans cet hommage tout particulier .

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