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Chercher Proust de Michel Uras - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Chercher Proust de Michel Uras
  • chezvolodia Membre pionnier
    chezvolodia
    • 2 mai 2017 à 18:26
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    Quatrième de couverture :


    J’ai toujours eu un problème avec Proust.


    Dès le départ, j’ai su qu’il me ferait mal. Au-dessus de mon lit d’adolescent, à côté du poster de mon footballeur préféré, Marcel trônait, fier, sûr de lui, la tête incliné sur ma droite, reposant contre sa main. Il me fixait. Quand je regardais trop mon idole sportive, j’avais l’impression que Proust me rappelait à l’ordre : « Jacques Bartel, cessez de scruter cet idiot, je suis là, moi, seul être valable et bientôt, vous pourrez vous targuez d’avoir une aussi belle moustache que moi. »

    J’ai donc grandi sous le regard de mon mаîtге.


    Editions : Le Livre de Poche – ISBN : 9 782253 177593 – 211 pages – Prix : 6,10 euros


    Existe également en Broché aux Editions Christophe Lucquin.

    Mon avis : Volodia

    Ou comment passer à côté de sa vie !

    Jacques Bartel héros et narrateur de cet histoire, nous raconte son engouement pour Marcel Proust, au point d’y consacrer toute son adolescence, et une grande partie de sa vie.

    - quitte à faire s’interroger sa mère sur son orientation sехuеllе, lasser ses amis (ies) en imposant Marcel dans toutes ses conversations, et être abandonné par la femme qu’il aime et qui n’en peut plus de voir Proust s’immiscer leur couple –

    Il devient « chercheur » dans une Association Proustienne, à savoir qu’en bonne groupie, il est occupé à disséquer la moindre phrase dudit Marcel, avec l’espoir d’y trouver un sens inconnu du grand public , à rechercher des écrits, des photos, bref toutes choses ayant appartenu ou ayant fait partie de l’univers de son idole, se rendant jusqu’au Père Lachaise nettoyer la tombe de celle-ci, et s’offusquant de la méconnaissance, par la jeune génération, de ce génial écrivain.

    Ce livre est assez jouissif, très bien écrit, à la première personne du singulier, sur le ton de l’autodérision et de l’humour citronné :

    « Proust était habitué à ce faste, ses amis, tous très riches, eux aussi. Si je m’étais trouvé à une table voisine de la leur, qu’aurais-je pensé ? Je l’imagine : quel attroupement de bourgeois ! Quel amoncellement de nobles décrépis !

    Voyez ce vieux compte à moitié endormi sur sa table, il n’a même pas la force de soulever sa fourchette…Quant aux femmes, deux ou trois vieilles princesses quasi séniles. L’incontinence régnant, elles se relaient pour aller constater l’ampleur des dégâts aux toilettes… »

    Intéressante l’idée d’appliquer les questionnaires de Proust aux personnages, et qu’aurait donné le fameux passage de la madeleine si celle-ci avait été remplacée par un hamburger ?

    Il ne se passe pas grand-chose dans ce livre, simplement le récit d’une vie qui aurait pu être toute autre sans cette fichue passion !

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