La voix séraphique de Roy Goodman - Musique & cinéma

Première partie




Seconde partie




Bien entendu, toutes les personnes qui ont bénéficié d'une éducation musicale connaissent cet enregistrement.

Ils ont cette chance de connaître cela ; moi, je ne suis qu'un dilettante, et c'est pourquoi je mets en ligne ce qui est une évidence de beauté pour ceux qui savent.

C'est un enregistrement de légende, réalisé en 1963, dans la chapelle du King's College, à Cambridge, sous la direction de David Willсоскs.

Le jeune Roy Ԍоԁdman, le soliste, revenait d'un entraînement sportif, et ne s'estimait pas au mieux de sa forme : ronchon, fatigué, sentant ses limites et pressentant ses défauts.

David Willсоскs, le chef de chœur, a conservé cet enregistrement-là parce que ce garçon avait donné, dans une spontanéité exercée, le meilleur de soi-même ; il n'a pas préféré un autre enregistrement qui - à son avis - aurait perdu de son attrait par des perfections trop apprêtées.

Rarement j'aurai entendu une voix aussi épurée, limpide, et saisissante.

Et tous ceux qui auront, par la suite, rencontré le garçon devenu adulte et chef d'orchestre, auront - en premier lieu - en entendant ce prénom et ce nom, "Roy Goodman", salué en lui celui qui fut capable d'une telle voix, qui les avait enchantés !

Il y a dans cette voix au-delà de tous les sons une temporalité qui se suspend, un avant-goût d'éternité - cf. la première partie, entre 1 min. 40 et 1 min. 57 - ; oui, il faut employer ce langage mystique - ce n'est pas de la bigoterie - pour en cerner une idée.


Le "Miserere" de Gregorio Allegri, chanté par le "King's College Choir" et Roy Goodman (soliste), sous la direction de Sir David Wilсоскs, fait partie d'un disque Decca, collection Legends, "Allegri, Miserere - Palestrina, Stabat Mater, etc.", référence : 466 373-2


Vous voyez l'aspect du CD à la fin de chaque partie ci-dessus.
Sachant que ce CD a connu cinq éditions, aux aspects très divers.
D'après ce que je vois sur le site d'une grande enseigne.



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Petite réflexion sur la voix masculine, qui subit cette grande mutation qu'est la mue : texte de Pascal Quignard.



Roy Goodman - lors de cet enregistrement du "Miserere" de Gregorio Allegri - était encore dans ce temps de l'enfance : enraciné dans les sons, les tons, les vibrations qui étaient sa substance depuis sa venue au monde.


"Au sеіп de la voix humaine masculine il y a une cloison qui sépare de l’enfance. Une basse de voix qui sépare les hommes à jamais du soprano des êtres qu’ils étaient avant que les submerge la grande marée du langage. […] Quelque chose de bas et de sombre qui les sépare des femmes. Quelque chose de tout à coup plus bas dans leur langue, dans leurs oreilles, dans leur gorge, dans leur palais, sous leurs dents, qui les sépare de l’empreinte indestructible de tout ce qui les affecta lors de la première lumière." (Pascal Quignard)

Merci.

Il n'y a pas de quoi, Peterchat ! Ma sensibilité revient s'exercer à la beauté. Celle qui, sans doute, est consacrée ; celle qui, pour autant, ne m'en touche pas moins. [Bon, je mets un cœur, même si ça peut paraître niais ; je suis ému, voilà.]

Pour comparer avec un enregistrement qui n'est pas sans mérite : une version raccourcie & chantée il y a un ou deux ans du même "Miserere" de Gregorio Allegri, par le King's College Choir, de Cambridge, mais SANS Roy Goodman.




L'on monte moins haut.
Et pourtant, c'est d'une belle exécution.

--- Roy Goodman me donne des frissons, dans cette chapelle anglicane, à chanter ce "Miserere" ; d'ailleurs chanterait-il tout autre chose que je ne doute pas que cette voix monterait à ces hauteurs ; cependant convenons qu'il vaut mieux un chant posé, de musique dite "sacrée", qu'un navet pop.

Absolument magnifique !
merci

Absolument magnifique !
merci

Cela me fait рlаіsіг de faire рlаіsіг à quelques-un(e)s !
Au moins, ce sujet n'aura pas été vain !

J ai passé plus d une heure a écouter le miserere interprete par differents choeurs!