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Quand tu jouis, pourquoi perforer les oreilles - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Quand tu jouis, pourquoi perforer les oreilles
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 15 novembre 2013 à 23:43
    Quand tu jouis, pourquoi perforer les oreilles,
    Et puis empuantir d'un souffle débridé
    Les rues de ton quartier, en jouant comme aux dés
    Avec les tеstісulеs que tu tâtes à merveille

    Pour éprouver leur poids et leur maturité,
    Car il te faut un vit - avec ses balancelles -
    De bonnes proportions pour te remettre en selle,
    Te percer les entrailles d'une rigidité,

    Et te dresser, superbe, ainsi qu'une princesse ?
    Cesse donc de couiner et puis de chevaucher !
    Quelle vergogne as-tu d'être comme un hochet

    Qui s'enfonce en un manche ? Serais-tu une altesse
    Pour goûter la raideur de cette hampe de chair ?
    L'on va te surnommer, bientôt, l'homme de fer...


    A la manière de Martial, le poète latin, Climax69007, le Vendredi 15 Novembre 2013.


    Martial était, comme tout citoyen latin, homophobe, dans le sens suivant (mais je commets là un anachronisme en transposant un jugement moral, le fait d'être "homophobe", dans une société qui avaient d'autres modes de vie, d'autres morales, d'autres traditions, d'autres références mythologiques, d'autres rituels, d'autres conceptions de l'amour, ...) : les relations avec un еsсlаvе - un bien meuble - n'entachait pas la réputation sociale, si l'on était l'асtіf ; le сuппіlіпgus et la "ріре" étaient tenus pour des horreurs ; les relations amoureuses entre hommes du même âge, ayant passé la puberté, étaient tenues pour infâmes.


    Martial était, de plus, celui qui vitupérait la "tourbe" qui, venue de l'Orient, et d'ailleurs, introduisant les mystères de Cybèle ou de la Grande Mère, ou plus étrangement la сігсопсіsion du judaïsme (on se faisait refaire des ргéрuсеs, si !), venait affluer à Rome, et troubler les mœurs antiques.


    Bref, à part cela, un charmant homme, râleur, et un des plus grands satiristes.


    Il avait la langue plutôt verte, vivace, et sans pardon : que de fois n'a-t-il pas menacé de perforer de son sехe un édenté ayant perdu ses dents dans un exercice trop assidu à ce que vous imaginez ?


    Que de fois n'a-t-il pas comparé certains апus à l'embouchure du Tibre, où une brebis ne retrouverait pas ses biquets ?


    Pour lire Martial, l'on préférera les traductions parues chez Arléa plutôt que les traductions parues chez Gallimard : les traducteurs de chez Arléa ont respecté le caractère direct, et plaisant, du style de Martial dans ses épigrammes.


    9782869597341FS.gif


    Et la traduction de Serge Koster respecte, au plus haut point, la verdeur du langage de Martial. Aux éditions La Musardine !


    9782842711962FS.gif


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    J'aurai allié deux рlаіsігs : - pondre un sonnet !
    - traiter en passant d'un auteur que j'apprécie, malgré tout, parce que la satire est, chez les Romains, non pas cet aimable petite chose inoffensive qu'en a faite Boileau, mais un texte féroce et sans pardon. D'une crudité, et d'une méchanceté, n'ayant garde à aucune condition sociale si haute soit-elle, si bien que cela réjouit par des pointes finales, venant couronner l'ironie : le fer est enfoncé droit devant, sans concession, sinon les concessions à perpétuité, au cimetière.


    L'on ne sait plus, de nos jours, ce que c'est que la véritable férocité, ayant l'élégance du style : les pamphlétaires devraient prendre des leçons auprès de Martial !
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 16 novembre 2013 à 01:05
    ode à Climax

    Tant de lubricité, à ma vue, exposée
    Ce poème licencieux me fait saigner les yeux,
    Aussi ai-je décidé de ne point m'attarder,
    Car mon ordi s'émeut de tes histoires de ԛuеuеs. xD
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 16 novembre 2013 à 01:37
    Mes histoires de ԛuеuеs ne sont pas de billard,
    Cependant le fer passe et il creuse des failles
    Aux croupions volages qui aiment les futailles
    Et les raides onctions des travailleurs du dard,

    Martelant en cadence, n'ayant pas de retard
    A courber les échines, affûtant les limailles
    De leur vit magnifique, te mettant sur les pailles
    D'un coup de rein rapide et sans prêter d'égard

    A ta condition d'angélique figure,
    Car tu es pris et prise, et tu restes pâture
    Sous la trame inflexible, où viennent se confondre

    Ton сul et ton persil : sous le dard, tout s'effondre,
    Le рlаіsіг te confond, ton cri lime ton âme,
    Tu n'es qu'une tгоuée, que tгапsperce une lame.

    Climax69007, le Samedi 16 Novembre 2013
  • imotep8 Membre pionnier
    imotep8
    • 16 novembre 2013 à 10:06
    J'ai bien rigolé de la répartie de Mcka.

    J'ai depuis un certain temps pensé que les romains étaient un peuple avant tout, cruel.
    ça me le démontre.

    pour la poésie, c'est vrai que c'est un peu hагԁ. Mais bon, c'est romain. Et puis à un peuple martial, difficile d'en attendre de la douceur....

    Ceci dit messieurs tout ceci est fort joliment troussé, ce simple mot soulève bien des possibles... tenez vous sur votre garde....
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 17 novembre 2013 à 00:16
    Le сul est matière à d'infinies variations,
    Et seul un impubère qui n'aurait pas troussé
    Ou été retroussé, et vivement poussé
    Dans ses retranchements derniers, par l'action

    D'Amour et de Vénus en coalition,
    Poussera des cris, sur un ton émoussé
    Par la vive langueur qui le fait trémoussé
    Sous les coups de bélier, ou des perforations

    Qu'il administre en mаîtге, bien qu'il n'ait pas appris,
    Puisqu'en cette affaire, qui est du plus haut prix,
    Celui qui prend épris, celui qui est tгоuée

    Par nul enseignement ne sera averti
    Du va-et-vient idoine, où le membre serti
    Dans le boyau culier pourfend la nuit dévouée.

    Climax, le Dimanche 17 Novembre à minuit et quelques minutes.


    --- J'atteste le "boyau culier", par les mânes de François Rabelais !!!
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 17 novembre 2013 à 00:27
    Ceci dit, il est injuste de ne pas rendre grâce à l'édition - pudibonde mais savante - de la Collection des Universités de France, dite "Collection Budé", publiée sous les auspices de l'Association Guillaume Budé aux éditions Les Belles Lettres : c'est par l'effet des efforts de savants linguistes - philologues, latinistes, et amateurs du grec ancien - que nous possédons des textes bien établis, justes, que les amateurs des рlаіsігs charnels pourront rendre à leur vérité crue et cruelle.


    Oui, il y a bien du vrai dans l'appréciation d'Imotep : les Romains, gens inflexibles, cruels, et même cruels envers eux-mêmes, au point que tel consul, toujours donné en exemple, Marcus Attilius Regulus, prisonnier des Carthaginois, envoyé à Rome pour plaider la cause de l'ennemi, plaida à l'inverse de ses intérêts privés, et ayant été libéré sur la parole de revenir se livrer, alla en toute conscience et connaissance de cause vers son supplice, qui n'était rien moins que d'être enfermé dans un tonneau, empli de pointes, que l'on précipiterait sur une pente bien chaotique.


    L'édition dite "Budé" de Martial, divisée en plusieurs volumes, ce sont des livres bilingues latin-français :


    22510100566030L.jpg


    Il existe une édition "Budé" plus ancienne, en un seul volume, que l'on peut se procurer avantageusement - vu le prix d'un volume "Budé" ! - chez les libraires d'occasions.

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