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Football = Bonheur ? - Le "Blabla" bar

Sujet de discussion : Football = Bonheur ?
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 16 juillet 2018 à 12:19
    Bonjour à toutes et à tous


    Le philosophe Robert Redeker professeur agrégé de philosophie, dresse un bilan de la Coupe du monde 2018. Pour lui, au-delà du foot, cette Coupe du monde marque un tournant politique et idéologique qui n'en est sans doute qu'à ses débuts. Le retour de ce qui était encore suspect il y a peu : la fierté nationale.


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    Vous avez écrit un essai critique sur le football, «Peut-on encore aimer le football», en insistant sur le fait que celui-ci envahit le champ social et en vous demandant si cette «invasion permet l'évasion». Avez-vous la réponse en cette fin de Coupe du monde et avec ces scènes de liesse populaire?

    Robert Redeker - Cette liesse - qui est à la fois universelle et particulière: qui se produit dans chaque pays lorsqu'il gagne, par exemple en Allemagne il y a 4 ans, ou bien au Mexique après le 1er tour - est tout le contraire d'une évasion. Elle exprime, de la part des peuples, le besoin de retrouver ce qui s'est perdu, ce que la mondialisation techno-marchande travaille à dissoudre, ce que «le nouveau monde» cher à Emmanuel Macron, cherche obstinément à, défaire. Elle est la demande de retisser le lien national et de réancrer le présent à la longue durée du passé. Elle manifeste un souhait de conservation - elle est conservatrice. Ainsi, loin d'être un une évasion, cette liesse collective tient plutôt du besoin d'une stabilité et d'un retour. Je note un paradoxe: l'univers de la mondialisation techno-marchande est celui de l'évasion obligatoire - voire du nomadisme généralisé - auquel la liesse populaire liée au football, sport pourtant emblématique de cette mondialisation, résiste à sa façon en affirmant un besoin d'appartenance, d'identité, de stabilité historique.

    Vous rappelez dans une récente tribune au Figaro que «la liesse des Français nous rappelle combien la fête est un besoin social». Le football est-il devenu l'ultime moyen d'être heureux collectivement?

    Je ne suis pas sûr que le bonheur soit le but de la vie collective sous la forme de la nation. Du coup, je doute que ce soit ce bonheur que les Français quêtent à travers cette liesse. La liesse dont nous parlons n'est pas le festivisme généralisé et permanent, justement critiqué par Philippe Muray, qui a tué la fête. Le rôle anthropologique de la fête, comme l'ont bien vu Rousseau et Bataille, est la fondation. La fête est le moment qui rassemble parce qu'elle est le rappel périodique de l'instant zéro d'une société. Elle répète la fondation, c'est-à-dire la fusion d'une multitude en une unité sous la figure du sens . C'est cette fusion originelle qui est, confusément, recherchée par nos compatriotes à travers leur ivresse footballistique. Car il faut bien voir qu'au fond, ce n'est ni le jeu, ni l'équipe qui est ainsi fêtée, c'est la France.


    Cette Coupe du monde a-t-elle changé votre regard sur le football?

    Non. Le football n'a pas changé en un mois. Mais cette Coupe du monde est un révélateur de changements dans la société. Je retiens deux faits. Pour la 4ème fois d'affilée, c'est un pays de l'Union Européenne qui remporte le titre. Les footballs sud- américains et africains ont disparu du haut de l'affiche. Le football est universel, dit-on, mais l'excellence est européenne. S'il tient à l'universalité de ce sport, le monde du football (la FIFA) doit se poser des questions sur ce rétrécissement. Ensuite, l'ambiance collective s'est transformée par rapport à 1998. Ce qui paraissait suspect, le drapeau et la nation, la fierté nationale, sont de retour. De ce point de vue, cette Coupe du monde est à la fois le témoin et le symptôme d'un basсulement idéologique et politique qui n'en est sans doute qu'à ses débuts.

    Vous citez Paul Valéry: «La vie moderne remplace l'imagination par les images». Ce surinvestissement d'image par le football est-il en train de tuer l'imagination?

    Oui. Ce que Régis Debray appelle «la vidéosphère», qui désigne le monde médiatique contemporain. Si je vois, je n'ai plus besoin d'imaginer, les images me sont données par des dispositifs techniques extérieurs aux mains des industries du divertissement. C'est la liberté d'imaginer qui ainsi est contrôlée. C'est l'imagination créatrice qui est en danger. Mais c'est aussi l'imagination onirique qui est appauvrie, puisque ses formes et ses contenus sont issus de ces industries.

    Certains expliquent l'enthousiasme des Français par l'idée qu'ils seraient manipulés («du pain et des jeux») et que, ce faisant, ils occulteraient la politique du gouvernement. Que pensez-vous de cette analyse?

    Cette approche n'est pas complètement fausse, mais elle ne désigne qu'un élément de la vérité. Elle est trop pauvre intellectuellement pour être retenue.

    Vous écrivez dans votre livre qu'«un match de football est une fable involontaire». Pouvez-vous nous en dire plus?


    Le football est la fable du monde. C'est un résumé, ou un concentré, du monde. Un match est un récit qui, si on prend la patience de le traduire, de l'examiner de près, révèle le monde, l'homme, l'économie, la morale, la politique. Je dirais qu'un match de football est un fait philosophique total. Il est comme la monade chez Leibniz: un atome de la réalité qui est pourtant le miroir de tout l'univers

    La Coupe du monde donne l'occasion à tout le monde de donner son avis, pour le meilleur et pour le pire. A quoi ce fait social vous fait-il penser?

    Aux religions de l'Antiquité greco-romaine. Nous vivons un moment matérialiste de l'histoire, où les peuples sont amenés à chercher dans l'immanence leurs objets d'admiration et de vénération. Dans ce contexte culturel, le football se substitue aux religions traditionnelles, prenant la tournure d'un néo-paganisme, avec son culte des idoles, son fétісhіsmе (les maillots aux noms des joueurs) et ses liturgies parfaitement kitsch.


    Votre avis sur ces points de vues ?


    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/07/14/31003-20180714ARTFIG00114-robert-redeker-avec-cette-coupe-du-monde-le-drapeau-et-la-nation-sont-de-retour.php
  • blue-arts Légende urbaine
    blue-arts
    • 16 juillet 2018 à 12:38
    Hello textoo , Ses foules immenses qui se levent me donne le frisson et nous emportent nous menent vers le bonheur vers un espoir une gaitée c est toujours agréable tant de cris de joies car la simplicité des choses nous fait entrevoir quelque chose qui ressemble au bonheur d etre vivants comme un souffle Benéfique qui envahis tout un peuple ...


    Sans pensées aux mauvaises rumeurs que cela engendre

    Et moi je dis VIVE LES BLEUS QUI NOUS ONT FAIS REVES L ESPACE D UNE INTENSITE AU YEUX DU MONDE °

    VEUT MIEUX AVOIR UNE FORCE VIVE JOYEUSE EN L AVENIR °

    Patrice
  • freaks Membre élite
    freaks
    • 16 juillet 2018 à 12:58
    Ce philosophe aime le football
    Il plaque sa pensée et son éloquence sur ce sport
    Son âme est imbibé par ce jeu
    Il n est pas crédible
    Une vision tronquée
    Le football n est pas une fable mais une tartufferie sportive
    Ce philosophe devrait se recycler dans la coiffure
    Sa perception philosophique de la société n est pas la mienne
  • greenish Membre expérimenté
    greenish
    • 16 juillet 2018 à 13:09
    Bonjour Textoo:)

    Alors tu as sorti ton drapeau?:)


    Ce sport et les comportements qu'il provoque révèlent en tout cas beaucoup de paradoxes.

    Certes, quand une "nation" gagne, c'est chaque citoyen de cette nation qui s'imagine gagner et mettre le pieds sur le plus haut podium, d'où sentiment de fierté et partage sous forme d'euphorie et de liesse.

    Mais c'est illusoire et éphémère car la chance fait partie du jeu et s'il y a bien un enseignement qu'on peut tirer c'est que sur un terrain de sport, il n'y a pas de grands pays ni de petits pays; ce n'est jamais qu'une confrontation minutée de 11 mecs d'un mètre quatre-vingt contre 11 autres mecs d'un mètre quatre-vingt!

    Aussi, ces rencontres nous font réaliser à quel point les citoyens peuvent être "nationalistes" d'une certaine manière...
    En clamant; "les Français sont les plus forts, "Les Allemands sont les plus doués" etc, on dit "tout les autres sont moins bons, ou moins doués, ou moins ceci et cela, bref; inférieurs... Ce ne sont que des paraphrases écrites différemment mais cela veut dire la même chose. Et ces "discriminations" seraient en d'autres moments décriées par les mêmes...

    Enfin, ne boudons pas ce bonheur éphémère de gagner de temps en temps...

    Félicitations à vous.:)
  • parfum-de-femme Membre élite
    parfum-de-femme
    • 16 juillet 2018 à 13:12
    Les quelques fois où je suis allée voir un match, je me suis faite mal voir par les deux camps parce que je saluais les belles actions des DEUX équipes.
    Pour moi, on est pas dans l'autel du sport et de ses valeurs mais dans autre chose de plus inquiétant.
    On est dans l'effet de meute, de foule, de Ьапԁеs rivales avec toutes les exagéations qui vont avec.
    "On est les meilleurs" parce que 11 types ont bien joué.
    Mais quel mérite revient vraiment au public là dedans

    Bonheur national de voir l'équipe de France couronnée.
    Mais qu'est-ce que cela change, concrètement pour tout à chacun dans la vie de tous les jours

    Cette victoire est pour moi une fabrique de vanités et de sentiment de supériorité envers ceux qu'on a battu et même ceux contre qui on a même pas joué, ce qui est quand même intéressant comme comportement…

    Le foot n'est pas une passion pour moi mais j'aime regarder du beau football, quelques soient les équipes en compétition.
    Je me réjouie d'une bonne combinaison de jeu, de l'епԁuгапсе des joueurs, de leurs qualités morales.
    Mais quand le match est fini, j'ai passé un Ьоп mоmепt à le voir, mais rien de plus.
    Ce qui va au delà est quelque part l'appropriation du mérite de ceux qui jouent au bénéfice de ceux n'ont rien de plus en commun avec eux qu'une carte d'identité.
    On se donne une valeur ajoutée qui n'en a aucune…
  • gregalouette0209 Membre élite
    gregalouette0209
    • 16 juillet 2018 à 13:20
    Un sport de beauf, des supporters beaufs à l'image de notre pays.
  • freaks Membre élite
    freaks
    • 16 juillet 2018 à 13:24
    En réponse au message de gregalouette0209 :

    Un sport de beauf, des supporters beaufs à l'image de notre pays.

    Si tu trouve qu il y en a trop, je te conseille l Arabie saoudite
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 16 juillet 2018 à 13:28
    Bonjour Patrice
    En réponse au message de patrice30 :

    c est toujours agréable tant de cris de joies car la simplicité des choses nous fait entrevoir quelque chose qui ressemble au bonheur :

    Les cris de joie deviennent rares de nos jours, il est vrai que l'on peut s'en réjоuіг

  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 16 juillet 2018 à 13:30
    Bonjour Freaks
    En réponse au message de freaks :


    Ce philosophe devrait se recycler dans la coiffure

    Sujet important aussi dans le football !



  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 16 juillet 2018 à 13:33
    Bonjour Green
    En réponse au message de greenish :


    Aussi, ces rencontres nous font réaliser à quel point les citoyens peuvent être "nationalistes" d'une certaine manière...

    Oui, surtout quand ça les arrange ...



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