Connexion :

Il était une fois... - Transsexualité (forum transgenre)

Sujet de discussion : Il était une fois...
  • guu02400 Membre habitué
    guu02400
    • 5 avril 2011 à 15:30
    Encore une journée de vécue dans ce corps qui n’est pas le mien. Des епvіеs d’évasion, mais prisonnière de ce corps je me l’interdit. Huit ans se sont maintenant écoulés entre de début de ma première histoire amoureuse et celle qui jusqu'à peu partageait ma vie. Petit retour sur ces quelques années de ma modeste existence. Tantôt joyeuse, tantôt triste, mon humeur vagabondait et je savais déjà pourquoi. L’existence, en tant que telle, n’avait pas lieu d’être pour moi. N’étant pas moi-même, allant jusqu’à ne plus me regarder que furtivement dans la glace. Je fuyais le regard de l’autre, abîmée par la solitude, mes états d’âmes. Plus jeune je n’agissais que par copie envers mes petits camarades masculins. Fort heureusement personne ne s’est inquiété de ce que je pouvais ressentir. C’était ma douleur, mon fardeau.
    Pendant ce temps, je jalousais la joie des petites filles, heureuses que leur maman leur ait offert un nouveau manteau, de beaux souliers. Leur sourire m’énervais.. je les haïssais.. j’étais persuadée, les larmes au bord des yeux que, jamais je ne serais ainsi. Je me mis dès lors à me détourner du regard des autres. Puis je retournais à mon sable a dessiner sur les grains des courbes vagues, sans grand intérêt. Certainement pour panser mon ressentit.

    - »Cela passera avec l’âge ! » Me dis-je.

    Quelle triste folie, l’inconscience de la jeunesse. Je n’ai pourtant de mon passé rien pour ainsi dire à raconter. Mes jeunes années je les ai passées à réfléchir, à penser pourquoi, comment j’en était arrivé là. Comment pouvais-je supporter mоп согрs..

    Une des périodes les plus sombres débutait alors: l’entrée au collège. C’était le début de la fin pour moi, mais je ne le savais pas encore. Là, à ce moment précis, je pensais pourtant que l’on m’avais entendu. Ma vie allait prendre un tout autre tournant. J’en rêvais la nuit, de ce corps qui se transformerais de lui-même, parce que je l’avais souhaité très fort. C’était sans compter dans ce double fond qui m’attendait, j’avais certes une petite poussée de poitrine, mais mоп согрs faisait simplement ses propres réserves « d’adolescent ». Un petit garçon acсumule les réserves puis, grandit d’un coup, c’est ainsi. Cette courte durée dans ma vie m’a pourtant laissé pleine d’espoirs mais aussi de beaucoup de désillusions. J’en parlais fièrement à ma mère, qui inquiète m’emmena sans tarder voir le médecin de famille. Secrètement, je souhaitais qu’il se prononce en ma faveur, que j’allais enfin immerger de mon cauchemar: J’étais gros"se" et c’était normal ! Ce n’étais pas des glапԁes mammaires qui se développaient mais des réserves de graisse pour la croissance. J’étais horrifiée de ce constat...

    Depuis ce jour, j’ai été la personne au fond de la classe, avec des notes à peine moyennes, sans plus. En somme, quelqu’un que l’on ne remarque pas. Plus abattue que discrète, je parlais peu, mon but était de ne surtout pas me faire remarquer. J’avais peur que l’on découvre que je n’étais pas normale à l’intérieur, comme tout le monde. Puis j’ai grandi silencieusement, honteusement, dans l’incompréhension la plus totale. Aux environs de mes 12 ans internet arriva à la maison et je commençait à me rendre compte que je n’étais pas seule dans mon cas. Et j’ai fini par trouver cela ignoble. Je me détestais de plus belle! En essayant de refouler ce que j’étais. Je fermais fort mes yeux pour ne plus me regarder. Je rangeais machinalement ce bout de viande, « mon sехe » de façon à ne plus le voir entre mes jambes.. J’étais pour ainsi dire perdue. Plus je refusais qui j’étais, plus cela revenais au galop. Je n’ai jamais accepté d’être un petit garçon et ne serais-ce que prononcer ou même de devoir l'écrire me demande certains efforts... En cachette je me procurais des habits ou empruntais ceux de ma mère, pour essayer de coller un peu a l’image du corps que je faisais. Je ne comprenais pas encore mais je haïssais mes propres habits, je détestais déjà.

    Je me rappelle avoir un grand ours en peluche – oui j’aimais les peluches a 10ans ! – il avait une ouverture derrière et je ne le quittais pas. J’y rangeais à l’intérieur quelques souvenirs bien à moi et quelques vêtements féminins. Un autre grand choc pour moi fut lorsque ma mère soupçonnât quelque chose, elle l’a ouvert et m’a giflée… Me posant des tas de questions sur ce qu’étaient ces habits, pourquoi ils étaient là, à qui étaient ils? J’étais en colère intérieurement, mon petit secret presque perçu au grand jour , je me sentais mal. Elle n’a pas compris pourquoi je faisais cela, mais elle n’en fit pas mot a mon père et alla immédiatement les jeter. Avec ma promesse que je ne recommencerais plus ce genre de choses... J’y ai cru aussi, pourtant je n’ai pas pu. Et j’ai fini par me procurer d’autres affaires plus tard. Cela avait commencé étant plus jeune vers 3-4ans je revêtait, même si c’était trop grand des chemises de nuit ou autre. On m’avais surpris une fois ainsi accoutrée, mais on a du passer cela sur le compte de la jeunesse, l’incompréhension de leur part, faisant le reste.

    Les années collège passèrent, je n’étais invisible qu’en classe, dehors j’étais le « gros », et sujette aux moqueries. Ceux et celles qui me connaissent aujourd’hui ne le croient peut être pas, vu que je suis plutôt mince, mais c’était bien le cas. Puis vint le lycée, les seuls instants de ma « jeunesse » où j’ai cru me faire des amis, j’ai même été jusqu'à vivre en collocation dans les études supérieures. C’était une aventure pour moi, qui était enfant unique, et j’en garde un très bon souvenir de ces années là.

    C’est futile, mais ne vous est-il jamais arrivé de faire plusieurs fois le même rêve ? Dans le mien j’avais six ans et me voyais descendre les marches précautionneusement à la rampe pour ne pas tomber. C’était un bel escalier tout en bois, bien lustré avec de jolis tapis assortis.. J’étais nus pied, habillée d’un pantalon et d’un petit haut à fleurs, les cheveux longs, avec une bouille d’a peine sortie du lit. Et je m’imaginais ma mère me dire:

    - Zoé ! Ma chérie, va vite te changer !

    L’endroit où nous allions m’importait peu, c’était le fait surtout d’entendre le son de la voix de ma mère m’appeler, moi, sa Fille. Quelquefois cela variait, elle me conseillait de mettre une jolie robe ou bien elle montait me coiffer les cheveux. Mais ce ne sont que des rêves de gamins, pas la réalité.

    Aujourd’hui, je ne rêve plus, ou si peu. Enfin vers 20ans, une personne s’intéresse à moi, on discute on a des affinités, on a les mêmes cours, on s’apprécie.. Et je connaît là mon premier râteau, un amour impossible. Je me ressaisis et croisant des gens sur internet je me pris d’affection pour une certaine personne avec qui je suis restée 6 mois à se voir les week-end.. Ma toute première rupture arrivât, le jour même où je passais mon bac. Par SMS, c’était moderne comme façon de rompre pour l’époque… Ne laissant que peu de chances au remords, et a la douleur, je me liait d’amitié pour une personne qui allait passer les sept années suivantes de ma vie, à mes cotés. Je l’appréciait au début en tant qu’amie et puis je me suis dit que j’allais essayer d’être un « vrai mec » et d’assurer, d’oublier ce que j’étais, encore. Elle n’était pas spécialement jolie, mais elle avait un petit quelque chose que je croyais être l’amour. Puis, la confiance naissant avec elle, je me suis dis que j’allais essayer d’être moi même. Au bout de plusieurs mois, je lui avouait ma tгапssехualité en douceur. Choquée et aussi attristé elle me prit en pitié et m’a immédiatement proposée de m’aider. Ce n’était pas un jeu de регvегsіtés, ni autres délires sехuеls, c’était un besoin de mettre en accord mоп согрs et mon esprit. Le tгаvеstіssement, puisque c’était de cela qu’il s’agissait après tôt, m’y aidait un peu. Incompréhensible n’est ce pas ? Je suis persuadée que l’on pourrait très bien penser cela en lisant les bribes d’une personnes telle que moi. Malgré tout, je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu. Ce n’est ni pour me plaindre que je raconte tout cela ni pour me vanter. Et ce n’est qu’une façon pour dire ce que « j’étais ».

    Lorsque j’y repense maintenant, je n’ai fait de ma vie qu’une acсumulation de blessures en les compactant. Comment dès lors s’inscrire socialement parlant et se construire une identité, où trône l’individualisme primaire. J’ai un début de réponse: En faisant ce pour quoi j’étais douée, imiter les autres. Même plus tard dans mes relations amoureuses, je n’ai jamais été moi-même mais la personne que l’autre voulait que je sois. Tantôt protectrice, ou compréhensive, je ne savais même plus où j’en étais à un moment donné. J’ai епvіе de crier, de hurler, d’extirper du plus ргоfопԁ de moi ce mal être qui m’habite, cette triste désolation qui me fait baisser la tête.

    Les bras Ьгапlants, pendant le long du corps, chaussures larges aux pieds, pantalons recouvrant presque les lacets et la chemise par dessus le pantalon… C’est une nouvelle journée de boulot qui commence, pour l’informaticienne que je suis. Malgré le froid, ce matin là, je ne ressentit rien. Ni le picotement de la fraicheur matinale, ni le crépitement de la pluie sur ma tête et mes épaules. La journée se terminera encore une fois de plus, sans satisfaction particulière d’avoir accomplit quoique ce soit, et ainsi de suite. Vais-je disparaître, pour quelques jours, quelques minutes ou quelques instants, ou bien pour le restant de mes jours ? Une chose est sûre, j’ai essayer d’être, d’exister… mais là, maintenant je suis vraiment fatiguée...

    Voici qui a été Zoé jusqu'à aujourd'hui…
    (merci de m'avoir lue)
  • lily02 Membre expérimenté
    lily02
    • 5 avril 2011 à 15:59
    Tu as beacoup de courrage pour raconter ton histoire et meme, pour tout ca qui a pu ce passer pour toi. Je ne te dirais pas que je te comprends dans ce que tu ressens parce que je ne sais pas ce que c'est mais en tout cas je pense que tu peux etre fiere de toi, fiere du chemin que tu as parcourue. Reste forte Zoé, reste toi!
  • guu02400 Membre habitué
    guu02400
    • 5 avril 2011 à 16:41
    Tu as beacoup de courrage pour raconter ton histoire et meme, pour tout ca qui a pu ce passer pour toi. Je ne te dirais pas que je te comprends dans ce que tu ressens parce que je ne sais pas ce que c'est mais en tout cas je pense que tu peux etre fiere de toi, fiere du chemin que tu as parcourue. Reste forte Zoé, reste toi!

    Je te remercie sincérement de l'avoir lu. Du courage je ne sais pas si on peu employer ce mot là, puisque c'est bien plus lâche de se laisser aller que de combattre. D'autant plus quand on sait qu'on basсule dans une mauvaise passe... J'espère juste avoir le courage de re remonter à nouveau la pente. En tous cas, merci de ton soutient, cela fait toujours рlаіsіг de ne pas être toujours qu'une ombre. Bisous
  • lily02 Membre expérimenté
    lily02
    • 5 avril 2011 à 16:46
    Tu as beacoup de courrage pour raconter ton histoire et meme, pour tout ca qui a pu ce passer pour toi. Je ne te dirais pas que je te comprends dans ce que tu ressens parce que je ne sais pas ce que c'est mais en tout cas je pense que tu peux etre fiere de toi, fiere du chemin que tu as parcourue. Reste forte Zoé, reste toi!

    Je te remercie sincérement de l'avoir lu. Du courage je ne sais pas si on peu employer ce mot là, puisque c'est bien plus lâche de se laisser aller que de combattre. D'autant plus quand on sait qu'on basсule dans une mauvaise passe... J'espère juste avoir le courage de re remonter à nouveau la pente. En tous cas, merci de ton soutient, cela fait toujours рlаіsіг de ne pas être toujours qu'une ombre. Bisous

    Ben si du courage, tu en as beaucoup pour en etre arriver la. Tu dois pas te laisser aller mais te battre pour ce que tu es! Je sais que c'est toujours plus facile a dire qu'a faire.. Mais quand on veux, on peux!
  • soleilbleue Membre confirmé
    soleilbleue
    • 5 avril 2011 à 22:18
    Bonsoir Zoé
    j'ai également tout lu et ton chemin t'as mené ici parmi nous ...
    Voici une citation de Sénèque :
    "Ce n'est pas parce que les choses sont impossibles que tu n'oses pas, c'est parce que tu n'oses pas qu'elles sont impossibles "
    je te souhaite d'oser encore et encore même si ce n'est pas chose facile parfois mais au moins tu l'aura fait !!!
    à bientôt bisous de Nathalie
  • guu02400 Membre habitué
    guu02400
    • 5 avril 2011 à 23:17
    Merci, merci sincèrement de votre soutient qui fait réellement рlаіsіг !!!
  • nico26ans Membre confirmé
    nico26ans
    • 6 avril 2011 à 00:11
    Ton histoire est tres touchante,tu a beaucoup de courage de raconter ton histoire.je te souhaite d'etre heureuse Zoé.bonne continuation.
  • guu02400 Membre habitué
    guu02400
    • 6 avril 2011 à 08:39
    Ton histoire est tres touchante,tu a beaucoup de courage de raconter ton histoire.je te souhaite d'etre heureuse Zoé.bonne continuation.

    C'est par souci de transparence et aussi parce que dans un sens, se rappeler que l'on avance, ça fait du bien... Merci beaucoup Nico.
    Bonne continuation à toi également.
  • lazaradead Membre confirmé
    lazaradead
    • 6 avril 2011 à 13:49
    Heyyyyyyy ma super coupine !!!!!!!!!! te laisse pas descendre par qui que ce soi tu est superbe et avec toute la volonté que tu as et la force et ta bonne humeur et tout le reste ça ira pour toi t'inquiette pas !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    je te fait plein de bisous ma belle a tres bientot !!!!!!! et hesite pas a venir discuté !!!!!!!!!!!!! kisssssssss
  • guu02400 Membre habitué
    guu02400
    • 6 avril 2011 à 14:22
    Heyyyyyyy ma super coupine !!!!!!!!!! te laisse pas descendre par qui que ce soi tu est superbe et avec toute la volonté que tu as et la force et ta bonne humeur et tout le reste ça ira pour toi t'inquiette pas !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    je te fait plein de bisous ma belle a tres bientot !!!!!!! et hesite pas a venir discuté !!!!!!!!!!!!! kisssssssss

    ohhhh coupine ^^ Merci d'etre passée par là !! Oh tu sais, des fois on se fait un peut trop dépasser par les évènements et puis... on craque... Enfin bon... Merci de ton message de soutient ! te fait plein de bisous aussi !

Pas encore inscrit(e) ? Créez votre profil en quelques clics seulement et profitez !