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Le Dibbuk de Shalom An-Sky - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Le Dibbuk de Shalom An-Sky
  • chezvolodia Membre pionnier
    chezvolodia
    • 25 mai 2021 à 12:51

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    L'histoire se passe au milieu du 19ème siècle dans une bourgade d'Europe de l'Est, et se situe dans le milieu des Juifs hassidiques.


    Nyssen et Sender se sont liés d’une ргоfопԁе amitié lors d’une rencontre de Hassidim autour d'un puissant Tsadik vivant aux frontières de la Pologne et de la Lithuanie. Ils décident de se lier durablement par un serment solennel : Si leurs épouses, enceintes au même moment devaient respectivement donner naissance à une fille et un garçon, ils marieraient entre-eux leurs enfants respectifs. Mais Nyssen meurt avant même la naissance de son fils. Quant à Sender, il oublie bientôt la promesse et souhaite marier sa fille au prospère Ménaché.


    Les deux jeunes gens ayant grandi séparément ignorent tout du lien secret qui devrait les unir. Chonen, étudiant pauvre, erre sur les routes de yeshiva en yeshiva, rayonnant du feu extatique de son désir d’apprendre. Il finit par arriver dans la ville ou réside Sender qui préparait les noces de sa fille et s'assit à sa table. Mais Sender qui était devenu riche ne voulut pas reconnaître le fils de Nyssen. C’est alors que ce qui était joué se déjoue et que ce qui était dénoué se noue. Le destin va emprunter d’autres voies…


    De désespoir Chonen va se plonger dans la Kabbale pour faire fléchir le cœur de Sender. Mais, incapable de maîtriser les puissances qu’il a réveillé, il subit le châtiment réservé à celui qui fait un mauvais usage des formules sacrées, et tombe foudroyé. Son âme restant captive, et condamnée à errer entre deux mondes.


    Léa devra épouser le fiancé choisi par son père. Imprudemment, elle se rend au cimetière pour inviter Chonen - vers qui son regard s'était portée à la synagogue et dont elle était tombée amoureuse - à la célébration de ses noces. C’est l’occasion que le dibbouk saisit pour posséder son corps. Léa porte désormais deux âmes en elle, et le moment venu de la cérémonie nuptiale, c’est la voix de Hanan qu’on entend jaillir de sa Ьоuсhе et hurler, au milieu de la consternation générale, son refus du consentement solennel.


    Les tzaddikim firent maintes séances d'exorcisme afin de faire sortir le dybbuk du corps de Léa, puis, à l’issue d’une terrifiant affrontement de forces invisibles, le juge finit par triompher et obtient la séparation des deux âmes, au détriment de Léa qui décidé à suivre son bien-aimé le rejoindra "entre-deux mondes".


    Edtions : l'Arche - ISBN : 978 285181 2470 7 - Broché -


    Mon avis : Chez Volodia


    Le Dybbuk est un drame en 3 actes, rédigé en yiddish par Shloïme Zaïve Rappoport et créée à Vilna en 1917. Il s'inspire du folklore yiddish. C'est la tragédie de l'amour impossible. avec en substance on ne doit pas promettre ce qui n'est pas encore né.


    Dybbuk (ou Dibbouk) est un terme créé par les kabbalistes à partir de l’expression «dybbuk me ruach raa» qui signifie « possession par un esprit malin».


    Bientôt le dybbuk commence à fonctionner de façon autonome. Renvoyant à l’esprit lui-même. Selon les croyances : il s’agit soit d’une âme damnée, qui s’insinue dans le corps d’un vivant pour expier ses péchés, soit de l’âme d’une victime de l’injustice qui entre dans le corps d’un proche pour réclamer la réparation de l’offense.


    L'âme juive est exaltée dans cette pièce très représentative de la communauté hassidique mystique et superstitieuse, qui ne vivait que dans les shetlets repliée sur elle-même, ou le tzaddik (homme saint) qui dirigeait la communauté avait tous pouvoirs.
















  • chezvolodia Membre pionnier
    chezvolodia
    • 25 mai 2021 à 13:01

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    Quatrième de couverture :


    Orphelin depuis l'âge de 6 ans, Ramchand est un jeune vепԁеuг de sari dévoué qui passe ses journées à rouler et dérouler des kilomètres d'étoffes à l'intention des femmes aisées d'Amritsar.

    Eprouvant en secret une immense honte face à l'éducation de ces riches clientes, il fait un jour l'acquisition de deux grammaires anglaises, et se prend à rêver d'une vie meilleure. Ainsi armé, il aspire à changer l'ordre établi. Mais ces efforts, en lui ouvrant de nouveaux horizons vont le confronter à l'injustice et à la cruauté du monde.


    Editions : J'ai Lu - ISBN : 978 2 290 08708 4 - Poche 286 pages -


    Mon avis :


    L'univers de Ramchand tourne autour du magasin de saris ou il est vепԁеuг depuis de nombreuses années et sa chambre sordide située dans un quartier populaire et populeux d'Amristar.



    Bien que les vicissitudes de la vie ne l'aient pas épargné orphelin à 6 ans, recueilli par son oncle plus soucieux de s'accaparer son héritage que de son éducation, puis chassé à 15 ans à la mort de celui-ci, par son épouse qui ne pouvait continuer à assumer sa charge. Conscient de la chance d'avoir trouvé du travail, il se satisfait de la routine qui s'est peu à peu installée, même si une certaine lassitude le gagne.


    Sa seule distraction est d'aller au cinéma, le dimanche avec ses copains qui sont également des "sari-walla" dans le même magasin. Un jour son employeur lui demande d'aller au domicile d'une des familles les plus riches de la ville pour présenter des saris devant constituer le trousseau de mariage de la fille ainée en passe de se marier prochainement. L'occasion pour lui de sortir enfin du quotidien, de s'évader et de "рéпétгег" dans le monde des privilégiés indiens. Stupéfait, il y découvre le paradis, la beauté des choses.


    Ce sera un déclic et il se prendra à rêver d'une vie meilleure. Afin de s'élever socialement et conscient que l'instruction en est la base (lui qui sait à peine lire), il acquiert une vieille grammaire anglaise, afin de connaître des mots et leur sens pour accéder plus facilement à la lecture. Il étudiera consencieusement et laborieusement, le soir après son travail, pour faire honneur à son père qui souhaitait l'inscrire dans une école anglophone.


    Quelque temps plus tard Ramchand est dépêché par son employeur, au domicile d'un de ses collègues absent depuis plusieurs jours sans explication. Il y découvrira un univers encore plus sordide que le sien, où règne la misère et la crasse, la violence et l'injustice..


    Cette visite le marquera durablement au point qu'il finira dans un accès de folie par s'en prendre à son employeur et ses collègues de travail. Mais comme tout à une fin et parce qu'il a peur de perdre le peu de sécurité matérielle qu'il a, il finira par faire amende honorable, allant jusqu'à s'humilier et tomber à genoux devant son employeur se faire pardonner. Il sauverera ainsi son emploi et retrouvera l'estime de tous les sari-walla.


    J'ai adoré ce livre qui dépeint fort bien les clivages sociaux de la société indienne moderne. Le grouillement des villes indiennes, le fossé qui sépare les riches commerçants d'une part et les intellectuels non fortunés de l'autre. Rina jeune fille moderne va épouser un militaire et non un riche marchand. Elle se veut être une passerelle entre ces deux mondes.


    Car en Inde, quelle que soit la ville, être pauvre est considéré comme une tare. La position sociale d'une famille est sujet à bien des rivalités et la préparation d'un mariage une façon d'étaler ses richesses, et l'inévitable gaspillage des mets qui résulte d'un buffet sont une véritable insulte à la pauvreté de la majorité.


    Et puis, il faut bien le dire, la fierté des humbles d'être invités à des festivités organisées par des notables. L'émouvante admiration des gens du peuple pour tout ce qu'il trouve beau : une carte de visite imitation en papier glacé, des maisons avec des véritables portes et fenêtres, des parcs, des jardins, des piscines avec de l'eau bleu comme sur des catalogues, le tout avec vu dégagée sans détritus et foule grouillante, vulgaire et criarde. Toute ces obséquiosités dont les pauvres font preuve avec les riches les conforte dans l'idée qu'ils leur sont supérieurs.











  • pifou Membre suprême
    pifou
    • 25 mai 2021 à 22:55

    j'aime bien ta façon d'exposer tes lectures, je pense que le premier doit être complique a comprendre sans être berce dans la culture juive, le deuxième semble intéressant vu la description que tu en fait et plus accessible parce que la littérature sur l'inde foisonne, j'avais adore Kipling étant jeune

    je suis sur que tes sélections sont toujours bonnes

  • chezvolodia Membre pionnier
    chezvolodia
    • 26 mai 2021 à 13:04
    En réponse au message de pifou :

    j'aime bien ta façon d'exposer tes lectures, je pense que le premier doit être complique a comprendre sans être berce dans la culture juive, le deuxième semble intéressant vu la description que tu en fait et plus accessible parce que la littérature sur l'inde foisonne, j'avais adore Kipling étant jeune

    je suis sur que tes sélections sont toujours bonnes


    Merci de votre passe et de votre avis fort aimable.

    Effectivement le second est plus accessible, le premier s'adressant plus à des personnes familières avec la culture Hassidique

  • pifou Membre suprême
    pifou
    • 26 mai 2021 à 23:10

    ce n'est pas de l'amabilité mais un avis sincère et puis ca change un peu de lire un topic diffèrent de ce qu'il nous ai donne de lire sur le forum

  • yannboy95 Membre suprême
    yannboy95
    • 1 juin 2021 à 18:47

    C'est ce que j'appelle le grand ecart !

    On passe de l'univers juif du nord de l'Europe a la société Indienne et son decoupage de castes. En effet, le 2ème semble plus abordable !


    Merci Volodia pour des idées de lecture toujours originales et les decouvertes que tu nous proposes. J'avoue que je suis des années lumières de ce genre de lecture, mais tu es la pour me faire découvrir des genres littéraires inconnus pour moi.


    Sраssiba mon ami

  • chezvolodia Membre pionnier
    chezvolodia
    • 8 juin 2021 à 20:20
    En réponse au message de yannboy95 :

    C'est ce que j'appelle le grand ecart !

    On passe de l'univers juif du nord de l'Europe a la société Indienne et son decoupage de castes. En effet, le 2ème semble plus abordable !


    Merci Volodia pour des idées de lecture toujours originales et les decouvertes que tu nous proposes. J'avoue que je suis des années lumières de ce genre de lecture, mais tu es la pour me faire découvrir des genres littéraires inconnus pour moi.


    Sраssiba mon ami


    Merci à toi d'être passé et de ton avis. La littérature ouvre grand les portes du monde sans avoir à se déplacer

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