Connexion :

Le sехe et le handicap (page 4) - Homosexualité

Sujet de discussion : Le sехe et le handicap
  • wolfi Membre suprême
    wolfi
    • 23 novembre 2018 à 07:14
    Je n'ai pas encore répondu à ce sujet épineux pour moi comme pour d'autres.
    Bien sur qu'il est extrêmement facile de dire que les handicapés ont droit de vivre comme tout un chacun et bla bla bla

    Déjà, tout dépends du lieu du handicap et de sa gravité.

    Je n'ai jamais été confronté à un handicapé, juste croisé un régulièrement dans une salle de sport en Corse, handicapé du bassin aux pieds, je l'ai regardé s’entraîner, vu faire mais je ne l'ai pas aidé, juste bonjour au revoir

    Mais comme j'ai un cerveau et une sensibilité, je réfléchis

    Je pense d'abord qu'il n'est pas facile d'aborder un sujet qui n'est pas forcement pour tout un chacun, la pudeur et les gênes du sujet existent pour bcp d'entre nous

    Alors pour être franc, j'essaie toujours de l'être, j'ignore le sujet
    Quand aux gens de l'extérieur… ils sont à l'extérieur… À l'extérieur du handicap parce que valide. A l'extérieur du lieu de vie parce que c'est plus simple pour la société de les rendre invisible. À l'extérieur d'une sехualité diminuée puisque les autres ont déjà du mal avec la leur.

    Je reprends ce que dis plus haut Christoff parce que je pense que ça colle à mes réactions de façon générale

    J'ai vu en début d'année un film TV sur de jeunes handicapés accidentés et maladifs, film bien réalisé mettant tous les sujets des handicapés dans leurs jeunesse et fougue de vie
    L'un d'eux était particulièrement touchant, par son altruisme envers les autres et il était beau gars

    Je me suis posé la question de savoir si j'aurais pu avoir une sехualité avec cet attirant handicapé des jambes
    Evidemment, la réponse facile à été oui, ce n'était que virtuel

    Il se trouve que son clone est arrivé dans ma salle de sport, même сhагmе extérieur, mais il ne m'attirait pas du tout
    Alors aurais je la possibilité de faire du sехe avec qq 'un qui ne m'attire pas, ma réponse est non au quotidien de ma vie, alors franchement avec un handicapé je pense pouvoir dire que j'en serais incapable

    Je sais c'est hyper facile de dire l'inverse, mais le faire ....
    Je sais aussi que je ne suis pas un altruiste du sехe
  • parfum-de-femme Membre élite
    parfum-de-femme
    • 23 novembre 2018 à 11:00
    Le fait est que, tout à chacun, on préfère la beauté à la laideur, la fonctionnalité au handicap.

    Ton commentaire, empreint d'une grande franchise, je pense qu'il serait le même pour une personne tout à fait valide mais en surpoids de 30%, non
    Avec une justification simple: Il ne me fait pas Ьапԁег.
    Logique, pourquoi se payer une vieille bagnole d'occase esquintée quand on a les moyens de rouler en neuf et premium

    Donc, toi qui est en fauteuil ou qui souffre d'un mal invisible autant qu'handicapant, tu es le maillon faible; je te souhaite un bon film de сul…

    Une chose fondamentale derrière cette attitude: On est pas lui et on ne veut surtout pas l'être.
    Y penser est difficile, se mettre à sa place idée donnant епvіе de gerber.
    Bon, on va faire avec puisqu'ils sont là mais, ne serait-ce que avoir une conversation normale avec l'un d'entre eux, faut pas déconner.
    Je ne me sens de toute façon pas bien avec eux; c'est mon handicap, en quelque sorte…

    Eux, en général, ils demandent juste qu'on ne leur complique pas plus la vie qu'ils ont.
    Ils sont dans l'insolente revendication qu'on leur permette d'exister.
    Ils seraient heureux qu'on oublie pas qu'ils ont aussi, une Ьіtе, un vаgіп, des hormones.

    À la limite, qu'on ne leur mette pas des bâtons dans les roues et qu'on les laisse s'aimer entres eux; qu'on leur permette de le faire en ajoutant une l'aide fonctionnelle nécessaire au même titre qu'on le fait pour d'autres choses de la vie courante.
    Mais non, et comme de toute façon, on est pas eux…

    Mais, en toute logique, un jour ou l'autre, ON LE SERA.
    Un bon trauma cranien, un petit avc, un cancer, un petit diabète nécrosant,…
    Chouette, on sera de la Ьапԁе !
    L'avantage, le plus souvent, c'est qu'on aura fait un bon bout de chemin avant.
    On prendra probablement perpette mais, comme on sera bien avancé dans le seconde mi-temps…
    Mais ne pensons pas à ces choses désagréables, profitons de notre corps et de ses avantages concurrentiels par rapport à ces gens…

    Il y a une quinzaine d'année, j'ai rencontré, alors que j'étais un hétéro, un jeune de 25-30 ans, à la piscine.
    Il était terriblement esquinté, avec un squelette du genre Éléphant-Man.
    Je l'ai observé; il prenait du рlаіsіг a être là, discutait avec d'autres nageurs, faisait ce qu'il pouvait pour profiter des joies de l'eau.
    Je me suis approché de lui pour lui dire que je lui tirais mon chapeau, lui dire qu'il avait raison d'être là et qu'il me donnait une leçon de vie.
    C'était un mec qui arrivait manifestement à mener une vie satisfaisante pour lui avec les moyens qu'il avait.
    Et cela se voyait dans sa façon d'être.

    Beaucoup d'handicapés autour de nous font la gueule, en plus !
    Non mais, faut pas déconner, ils ne sont même pas agréables à fréquenter, ces cons…
    Alors, Ьапԁег pour eux ou, pire encore, les faire Ьапԁег alors qu'il n'y aura rien à gagner de son coté d'autre qu'un sentiment de malaise…

    Alors, ne mettons pas la charrue avant les bœufs, commençons par leur éviter de faire la gueule.
    Ne faisons pas comme s'ils n'existaient pas, parlons leurs, constatons qu'ils sont des "proches".
    Voyons à quel point ils peuvent nous "édifier" de par leur ехрéгіепсе de vie qui leur donne matière à réfléchir sur des choses qui nous passent souvent au dessus de nos têtes et qui sont pourtant essentielles.
    Constatons qu'eux mêmes peuvent nous aider, nous assister dans nos propres existences, nous qui somme superficiellement en bon état mais très souvent avec des manques par rapport à eux dans les connections de l'âme.

    Ensuite, il sera toujours temps de parler сul.
    Ce sera bien de le faire parce qu'alors, on aura compris qu'ils ont la même humanité que nous, son capables de manifester une attractivité personnelle forte ainsi que susciter du désir.

    Oui, c'est vrai, vaut mieux aller faire une virée en Audi qu'en Twingo.
    La route sera plus rapide, agréable, confortable.
    Mais la route est-elle le but
    L'intérêt n'est-il pas plutôt le quoi faire, une fois sur place

    Je te souhaite, Wokepice, de croiser un jour un mec esquinté avec lequel ton confort et tes latitudes perso seront handicapées.
    Exercice improbable mais qui te verra en communion avec lui, en рlаіsіг partagé d'être à ses cotés, en intérêt commun d'être là, ensembles.
    Tu sera handicapé de son handicap tout en te disant que ce n'est rien par rapport à ton bonheur d'être enfin arrivé à ses cotés.

    Je ne te dis pas cela comme un reproche mais comme une invitation à voir toutes les limitations des "valides" que nous sommes au même titre que celles qui sautent, il est vrai aux yeux, de ceux qui sont en vrac.
    Quand on voit les unes et les autres, la séduction n'est pas toujours du coté que l'on pense…
  • wolfi Membre suprême
    wolfi
    • 23 novembre 2018 à 11:14
    Je te suis, mais je ne dis pas autre chose
    je reconnais simplement que pour donner de la sехualité, partager devrais je dire, pour moa ce n'est pas mécanique du tout
    il me faut mon cerveau qui soit attiré, c'est tout

    après les reproches sont faciles tant que celuiqui les dit n'est pas confronté

    Il m'est arrivé une fois d'être attiré par un muet, ça n'a pas été simple de lui dire mais lui a su me dire que ce n'était pas réciproque
  • parfum-de-femme Membre élite
    parfum-de-femme
    • 23 novembre 2018 à 14:40
    En réponse au message de wokepice :


    après les reproches sont faciles tant que celui qui les dit n'est pas confronté

    Non, je ne suis pas dans la rubrique reproches.
    On réagit plus comme on peut que comme on veut.

    Le handicap, c'est un sujet qui m'a beaucoup marqué dans ma vie, non pas me concernant car, même si j'ai aujourd'hui ma pension d'invalidité, je suis considéré par les autres comme un valide, privilège des maladies peu démonstratives…

    Mais j'ai fréquenté pendant pas mal de temps des handicapés lourds, partagé leur quotidien.
    L'injustice qui leur est faite, que ce soit dans leur prise en charge, leur utilisation en tant que "centre de profit", leur considération, me révolte.
    J'ai été membre асtіf dans une association de résidents handicapés et j'ai lâchement laissé tombé l'affaire car je ne supportait plus cela.
    Bref, c'est dur pour ceux qui veulent bien se pencher sur le sujet mais ça le serait bien moins si on changeait d'état d'esprit et d'approche vis à vis du handicap.

    En tout cas, il faut se "frotter" à eux, ne pas en avoir peur.
    Je me suis beaucoup occupé d'eux et pourtant, c'est moi qui leurs suis redevable pour tout ce qu'ils m'ont apporté.

    Je ne souhaite rien de moins que de donner епvіе de les approcher, de les comprendre, de les aimer.
  • wolfi Membre suprême
    wolfi
    • 24 novembre 2018 à 02:00
    Merci de ton explication, et de me tenir au Parfum
    je n'ai pas ton courage, je le reconnais volontiers et ne fais pas bravache
    je dois dire que je ne suis pas sur d'avoir une force suffisante pour assumer une action auprès de plus démunis, je sais c'est pas beau mais je vis des choses aussi, physiologiquement très dures à accepeter et je me défends depuis des années mais j'utilise toute mes ressources intérieurs

    Une façon de me justifier certes un peu, mais il y a des personnes bcp plus capables, comme le Tongaysien qui est venu m'aider pendant 6 mois dont j'ai déjà parlé ici et dont c'est le métier de s'occuper avec dévouement de jeunes lourdement handicapé. Je sais aussi que sans les bénévoles, ce ne serait pas possibles d'assumer autant de personnes abîmées.

    Ce sujet est bienvenu pour appréhender, aborder ce sujet pas facile
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 24 novembre 2018 à 08:24
    En réponse au message de wokepice :


    Ce sujet est bienvenu pour appréhender, aborder ce sujet pas facile

    Beaucoup de réflexions en effet, de mémoire ce sujet n'a jamais été exposé ici et pourtant on ne sait pas ce que l'avenir peut nous réserver et en parler autrement.

    Merci de vos participations



  • wolfi Membre suprême
    wolfi
    • 24 novembre 2018 à 09:27
    Bonjour, parlera t'on de la sехualité des personnes âgées vivant seules sujet aussi ignoré de tout un chacun

    ou encore des autistes etc etc,
    ou encore de ceux qui ont une discordance entre епvіе psy de sехe sans pour autant que le sехe ne réponde parce que la liaison entre cerveau et cette partie du corps ne fonctionne pas

    Des souffrances psy pour eux aussi
  • parfum-de-femme Membre élite
    parfum-de-femme
    • 25 novembre 2018 à 11:10
    En réponse au message de wokepice :


    je n'ai pas ton courage, je le reconnais volontiers et ne fais pas bravache

    Ne te méprends pas à mon sujet, je ne suis qu'un petit bonhomme…
    Quand tu écris "Je n'ai pas ton…" tu mets le ԁоіgt sur le cœur du problème, en fait.

    Le fond de la question, c'est la comparaison…
    On évalue sans arrêt, à commencer par soi-même; on se mesure, on se jauge.
    Signe d'une société de compétition qui laisse pas mal de monde sur le coté, à commencer par ceux qui sont dans cette course sans le minimum légal.

    Tous ces efforts pour être dans la course; et il faudrait en plus porter ceux qui se traînent…
    Éviter ceux qui ralentissent, au moins, c'est facile, productif, efficace.
    De plus, éviter qu'ils se reproduisent, c'est même rentable.

    Enfin, c'est rassurant, quelque part, tous ces gens qui sont à la ramasse et qui nous rappellent combien nous avons de la chance.

    Le constat est hагԁ mais je n'y échappe pas.
    À coté d'une belle jeune fille de 26 ans atteinte de la maladie de Charcot qui la cloue comme un beau papillon, je me dis que j'ai de la chance.

    Au 9° étage de l’hôpital Gustave Roussy, en oncologie pédiatrique, association de mots d'une brutalité extrême et réalité d'enfants dont la moitié vont mourir avec que j'ai 60 balais, je me dis que j'ai une tête de vainqueur.

    Bon, d'accord, je chiale dans l’ascenseur, mais, mon instinct de conservation me hurle: "casse toi de là !!!".
    Tu vois, le courageux, il est comme toi, s'il faut vraiment s’entêter à la comparaison…

    Mais je veux bien accepter un mérite de mon histoire personnelle, notamment en m’étant frotté au monde du handicap: La signification du mot "ENSEMBLE".

    On est ensemble, que l'on refuse de les voir, de les fréquenter ou pas, on forme un tout qu'est l'humanité.
    On est eux et il sont nous, alors, inutile de comparer, contentons nous d'être avec dans la mesure de nos propres forces.
    Faisons notre possible, avec parfois du courage et parfois de la lâcheté, ce sera toujours mieux que de faire comme s'ils n'existaient pas…

Pas encore inscrit(e) ? Créez votre profil en quelques clics seulement et profitez !