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Le Ramadan (page 6) - Religions & croyances diverses

Sujet de discussion : Le Ramadan
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 2 juillet 2014 à 01:33
    Dans la "Critique de la philosophie du droit de Hegel", élaborée en 1843, Karl Marx écrit bien des pages, et des phrases qui ne se réduisent qu'injustement à des slogans.

    Le passage contenant la fameuse formule est celui-ci :

    « La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. »

    L'on voit que, pour Marx, la religion a une fonction sociale et psychologique, déterminée par l'état de la société, et qu'elle ne se réduit pas à une tromperie ou à une illusion ou à un anesthésique : elle est en cohérence avec un ensemble social la déterminant.


    Et le passage cité plus largement donne à penser !!!


    « Le fondement de la critique irréligieuse est : c’est l’homme qui fait la religion et non l’inverse. La religion est la conscience de soi qu’a l’homme qui ne s’est pas encore trouvé lui-même. Et l’homme, ce n’est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde. L’homme, c’est le monde de l’homme, la société, l’Etat. Cet Etat, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu’ils sont eux-mêmes un monde à l’envers. La religion est la théorie générale de ce monde. ]…[ Elle est la réalisation fantastique de l'être humain...]…[ Lutter contre la religion c’est donc aussi lutter contre ce monde là dont la religion est l’arôme spirituel.
    La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclut. Elle est l’opium du peuple.
    L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce à une situation illusoire, c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions.
    La critique de la religion est donc dans son germe, la critique de la vallée des larmes, dont l’auréole est la religion. La critique de la religion détruit les illusions de l’homme pour qu’il pense, agisse et façonne sa réalité comme un homme sans illusions parvenu à l’âge de raison, pour qu’il gravite autour de lui-même, c’est à dire autour de son soleil réel. La religion n’est que le soleil illusoire qui gravite autour de l’homme tant que l’homme ne gravite pas autour de lui-même « .


    Il y a suffisamment de gens qui caricaturent Marx pour qu'on le cite avec honnêteté dans la richesse, la souplesse et la fécondité de sa réflexion, n'est-ce pas ???
  • akio Membre élite
    akio
    • 2 juillet 2014 à 09:13
    Merci pour ton intervention, Climax ; je t'avoue avoir moi-même été formaté dans ma réflexion par la "réduction" de cette citation. Tu as tout à fait raison de remettre cette phrase en perspective, c'est-à-dire dans son contexte original.

    Par contre, mon opinion diffère ici :

    « La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. »

    L'on voit que, pour Marx, la religion a une fonction sociale et psychologique, déterminée par l'état de la société, et qu'elle ne se réduit pas à une tromperie ou à une illusion ou à un anesthésique : elle est en cohérence avec un ensemble social la déterminant.

    La constatation de Marx m'apparaît justement comme un aveu "d'échec" et d'aliénation. Impossible de renier l'aspect psychologique de la religion, je te l'accorde ; ceci dit, l'expression comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu, véhicule l'image d'une religion présente "par défaut", comme une contre-tare sociale, une réponse stéréotypée, en quelque sorte. Un soleil "noir", si tu veux mon point de vue. Est-ce que tu pourrais m'expliciter ton point de vue plus avant, si possible ? (in fine : en quoi une "réaction" automatisée peut elle être envisagée autrement que comme une limitation ?)

    Cet Etat, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu’ils sont eux-mêmes un monde à l’envers.

    Qu'est-ce qui justifie cette phrase ? Je veux dire, qu'est-ce qui permet à Marx d'affirmer que le monde tel que nous l'expérimentons est "retourné" (par rapport à quels idéaux, d'ailleurs ?). Ce qui me dérange, dans cette tournure, c'est son aspect manichéen. Idéal comme réel ne sont pas "un" en eux-mêmes, ils sont (ou plutôt, ils peuvent être) pluriels. Il y aura donc toujours une sorte d'opposition - or, la déclaration de Marx donne l'impression qu'il imрutе la création de la religion à une société bien précise, celle de son époque. Je me trompe ? Si oui, alors quel est son opinion véritable ?

    Et surtout, quel sens attribuer au terme "religion", dans le référentiel de ce dernier ? Son discours m'évoque tout au plus des "idéaux", des "rêves", mais en aucun cas une forme de religiosité dans le sens le plus strict du mot.
  • cactus_sss Membre suprême
    cactus_sss
    • 2 juillet 2014 à 10:01
    Scar, le philosophe...
  • akio Membre élite
    akio
    • 2 juillet 2014 à 10:07
    Point du tout, c'est Climax69007, le philosophe, ici. Moi, je ne fais (presque) que poser des questions ! Gnagna.
  • 50_nuances_de_bi Membre suprême
    50_nuances_de_bi
    • 20 juillet 2014 à 18:50
    Pour en revenir au Ramadan :

    J'ai entendu dire que si le Coran interdit de manger du porc c'est parce que à l' apparition de l'Islam il y a environ 1400 ans, la viande de porc (faute de congélateur et de moyens modernes de conservation de la nourriture que l'on a de nos jours) se conservait très mal dans le désert avec la сhаlеuг, ce qui peut être dangereux de manger de la viande avariée.

    Même chose pour le christianisme :

    Les catholiques et les protestants se basent sur le même texte : la Bible.
    Bible qui est le le texte fondateur de ces 2 religions.

    Et bien sur la base d'un même texte, catholiques et protestants ont une lecture différente de ce livre :
    Par exemple :

    Les religieux protestants (pasteurs) ont le droits de se marier mais les religieux catholiques (curés, moines..) ont pas le droit.
    Comme quoi les textes religieux on peut leur fait dire ce
    qu 'on veut.

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