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Quelle est la phrase la plus longue ? - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Quelle est la phrase la plus longue ?
  • grifounet Membre élite
    grifounet
    • 15 février 2013 à 16:42
    Ce n'est pas nécessaire de chercher quelle est la phrase la plus longue.

    Car évidemment, il suffit de prendre celle du voisin et d'y ajouter un mot !

    Même si cette phrase est déjà…très, très longue, un mot supplémentaire ajouté et vous passez en tête de l'exercice !

    Puisque c'est sujet de ce post, je rappelle que dans notre langue, c'est l'écrivain prolixe Honoré de Balzac (1799-1850) qui a rédigé les phrases les plus longues, pour ne pas dire interminables !

    Des phrases interminables certes,
    mais pas minables du tout,
    puisque certaines d'entre elles ont dépassé plusieurs pages. (4, voire 5 pages)

    Heureusement que les pseudos de Tongay" sont bien plus courts !


    Grifounet
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 15 février 2013 à 21:30
    Ah ben tiens, ça me revigore qu'à perte de souffle, sans égard pour les capacités de mémoire faiblarde de ses contemporains - encore ne connaissait-il point le dégoût invétéré, fièrement porté, comme un ancien combattant porte sa médaille de la Légion d'Honneur, ainsi qu'un ostensoir éclairant d'une pâlichonne lumière son chemin, par les habitants et autres personnes traînant leurs sabots dans ces lieux, certes virtuels, mais pas moins conviviaux -, sans jamais que sa plume ne se dessèche et ne désempare, et en envoyant à tous les diables les amateurs des рlаіsігs courts et comptés, que le sieur de Balzac, dès potron-minet enfilant les mots comme on embroche à la file des poulets dans les meilleures rôtissoires, n'ait eu pour tout dessеіп, au fil des heures et du temps qui voudrait nous réduire à quia, que d'auréoler le papier avec la couronne des mots, dessinant vertigineusement dans ses courbes et ses envolées, ses volutes et ses retombées, au plus clair de ses jours, au plus froid de l'hiver, au plus frais du printemps, au plus сhаuԁ de l'été, le filet réticulaire de la désignation qui prend, comme l'autour saisit l’oiseau en son vol rapace, les personnages, les marquises, les amoureux, les grisettes, les chouans, les agioteurs, les multiples faces humaines d'un monde infiniment prodigue de soi, afin de nous en croquer la silhouette à nos yeux éberlués, afin de nous étonner par des couleurs toujours nouvelles, quand bien même il s'agirait d'un type, de telle manière que l'on poursuivra, à loisir, ardemment, suavement, ces traits agencés par un mаîtге, qui sut de la tourbe quotidienne et usée, se faire lever un monde entier, faisant la concurrence à l'état-civil, à cette triste suite fuпèbre de dates terminales, tandis que luisait et fusait et venait impressionner notre rétine de visions intérieures un langage dévoué à donner forme et consistance et constance aux fantômes enfin reconstitués d'une prétendue réalité, dont la qualité de faussaire n'est plus à démontrer, car de passage ils sont, trop de passage et humains, trop proches et donc invisibles à nous, cependant que pris dans le réseau des mots les personnages revêtent pleinement leur existence, déprise, effacée, dissoute, déniée lorsque les mots s'absentent ; or, monsieur de Balzac ne lâchait aucune âme, tant légère ou vile soit-elle, sans qu'il en eut exprimé l'essence, qui venait jusqu'à suinter et se fondre dans ce qu'il modelait et restituait et ordonnançait, en fait de monde, nous éprenant d'un сhагmе inépuisé, insensiblement grandissant au cours des époques - n'est-il pas, cet homme, le grand géniteur du dix-neuvième siècle, celui qui fit rouler au néant la prétendue réalité, en enrobant de ses сhагmеs ce qu'il institua monde et temps, dans un éternel "Fiat lux, et lux fuit", faisant la pige et tirant ironiquement son chapeau à Dieu lui-même, qui n'en pouvait mais, et qui braillait comme un marmot au sеіп des espaces où il est tout, c'est-à dire rien, où son centre est partout, c'est-à-dire nulle part, ne pouvant esquiver la droiture, la noblesse, l'épique conjoncture des temps et des lieux, par lesquels - enfin manifestée - se donna la vraie réalité, celle des mondes incarnés par le triomphe exubérant du langage prudemment et ргоfопԁément pensé, du langage emportant les balbutiements et les reniements, du langage sans cesse appliqué, comme on applique un masque à la face des morts, afin de les ressusciter dans leurs traits, et de pouvoir se dispenser du modèle devenu une insulte à l'élan qui nous porte à vouloir saisir, en son tréfonds, ce qui jamais n'échappera à la prise du vrai - par une singulière conjuration, par de singulières avancées, par des approches et des investissements s'opérant dans les retranchements du traître réel, qui nous possède, et nous enserre, et nous épuise, usant d'une force piètre en tyran suranné, qui devra céder, rétrocéder, et concéder sa défaite ?
  • grifounet Membre élite
    grifounet
    • 15 février 2013 à 22:07
    Pas mal, mais il n'y a pas encore 5 PAGES. Bravo, quand même !
    Ah ben tiens, ça me revigore qu'à perte de souffle, sans égard pour les capacités de mémoire faiblarde de ses contemporains - encore ne connaissait-il point le dégoût invétéré, fièrement porté, comme un ancien combattant porte sa médaille de la Légion d'Honneur, ainsi qu'un ostensoir éclairant d'une pâlichonne lumière son chemin, par les habitants et autres personnes traînant leurs sabots dans ces lieux, certes virtuels, mais pas moins conviviaux -, sans jamais que sa plume ne se dessèche et ne désempare, et en envoyant à tous les diables les amateurs des рlаіsігs courts et comptés, que le sieur de Balzac, dès potron-minet enfilant les mots comme on embroche à la file des poulets dans les meilleures rôtissoires, n'ait eu pour tout dessеіп, au fil des heures et du temps qui voudrait nous réduire à quia, que d'auréoler le papier avec la couronne des mots, dessinant vertigineusement dans ses courbes et ses envolées, ses volutes et ses retombées, au plus clair de ses jours, au plus froid de l'hiver, au plus frais du printemps, au plus сhаuԁ de l'été, le filet réticulaire de la désignation qui prend, comme l'autour saisit l’oiseau en son vol rapace, les personnages, les marquises, les amoureux, les grisettes, les chouans, les agioteurs, les multiples faces humaines d'un monde infiniment prodigue de soi, afin de nous en croquer la silhouette à nos yeux éberlués, afin de nous étonner par des couleurs toujours nouvelles, quand bien même il s'agirait d'un type, de telle manière que l'on poursuivra, à loisir, ardemment, suavement, ces traits agencés par un mаîtге, qui sut de la tourbe quotidienne et usée, se faire lever un monde entier, faisant la concurrence à l'état-civil, à cette triste suite fuпèbre de dates terminales, tandis que luisait et fusait et venait impressionner notre rétine de visions intérieures un langage dévoué à donner forme et consistance et constance aux fantômes enfin reconstitués d'une prétendue réalité, dont la qualité de faussaire n'est plus à démontrer, car de passage ils sont, trop de passage et humains, trop proches et donc invisibles à nous, cependant que pris dans le réseau des mots les personnages revêtent pleinement leur existence, déprise, effacée, dissoute, déniée lorsque les mots s'absentent ; or, monsieur de Balzac ne lâchait aucune âme, tant légère ou vile soit-elle, sans qu'il en eut exprimé l'essence, qui venait jusqu'à suinter et se fondre dans ce qu'il modelait et restituait et ordonnançait, en fait de monde, nous éprenant d'un сhагmе inépuisé, insensiblement grandissant au cours des époques - n'est-il pas, cet homme, le grand géniteur du dix-neuvième siècle, celui qui fit rouler au néant la prétendue réalité, en enrobant de ses сhагmеs ce qu'il institua monde et temps, dans un éternel "Fiat lux, et lux fuit", faisant la pige et tirant ironiquement son chapeau à Dieu lui-même, qui n'en pouvait mais, et qui braillait comme un marmot au sеіп des espaces où il est tout, c'est-à dire rien, où son centre est partout, c'est-à-dire nulle part, ne pouvant esquiver la droiture, la noblesse, l'épique conjoncture des temps et des lieux, par lesquels - enfin manifestée - se donna la vraie réalité, celle des mondes incarnés par le triomphe exubérant du langage prudemment et ргоfопԁément pensé, du langage emportant les balbutiements et les reniements, du langage sans cesse appliqué, comme on applique un masque à la face des morts, afin de les ressusciter dans leurs traits, et de pouvoir se dispenser du modèle devenu une insulte à l'élan qui nous porte à vouloir saisir, en son tréfonds, ce qui jamais n'échappera à la prise du vrai - par une singulière conjuration, par de singulières avancées, par des approches et des investissements s'opérant dans les retranchements du traître réel, qui nous possède, et nous enserre, et nous épuise, usant d'une force piètre en tyran suranné, qui devra céder, rétrocéder, et concéder sa défaite ?

  • lefablio Membre élite
    lefablio
    • 16 février 2013 à 09:57
    Monsieur de Balzac serait certainement honoré de cet hommage...
  • grifounet Membre élite
    grifounet
    • 16 février 2013 à 11:58
    Il le mérite qd même.
    Mais Théophile Gauthier était un sérieux concurrent...
    Monsieur de Balzac serait certainement honoré de cet hommage...

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