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Roman « Un cœur à prendre » - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Roman « Un cœur à prendre »
  • bertrand.legruley Membre occasionnel
    bertrand.legruley
    • 9 février 2024 à 19:17

    Bonjour,


    Je vous propose un extrait du roman Un cœur à prendre, de moi, Bertrand Legruley.

    Mais avant cela, le résumé du livre :


    4 mars 1985 : Raphaël accomplit ses premiers pas dans la cour de son nouveau collège. Il ne connaît personne mais est vite adopté par une Ьапԁе de sa classe. Avec celle-ci, il se livre rapidement à toutes sortes d’excès. Avec Marco, un Franco-Italien haut en couleur, qui s’établira dans le quartier après lui, Raphaël se montrera encore moins sage…


    L’extrait concerne la première rencontre de Raphaël avec Marco, au collège :


         J’étais assis sur l’un des bancs du collège, à côté du préau. Enfin je n’étais pas vraiment assis, j’étais plutôt semi-couché, mes fеssеs débordant à moitié du siège. J’épiais la venue de mes camarades, ceux de la Ьапԁе.

         J’aperçus Nісhоп, puis Marcel et Anabella, tous les trois venaient dans ma direction. La fille réalisa un écart afin de contourner quelques sacs d’école, me laissant découvrir Capone.

         J’entrouvris mon sac et sortis mon agenda pour le feuilleter jusqu’à la page marquée « Lundi 3 juin 1985 ».

         — Hé ! vous avez vu le look du mec ? entendis-je non loin de moi.

         Je substituai la vision du visage de Marcel à celle de l’agenda.

         — Quel mec ? demandai-je au garçon alors qu’il posait son postérieur sur le banc.

         — Le mec qu’a un short de toutes les couleurs.

         Je suivis la direction de son regard et vis dans la foule de collégiens un adolescent de notre âge qui arborait, effectivement, un short multicolore, plus précisément fait de larges Ьапԁеs colorées tel l’arc-en-ciel : était-ce un gay ? un hétéгоsехuеl frivole ? Le cas me subjuguait.

         — Hep ! toi ! l’interpella le principal, approche !

         La cour devint calme et quantité de têtes furent orientées vers le chef d’établissement.

         Je m’étonnai un peu de la présence de l’homme, il n’était pas ordinaire de le voir si tôt parmi nous.

         L’apostrophé rejoignit donc celui-ci, qui pointa un ԁоіgt sur la bariolée pièce d’habillement.

         — Demain et tous les jours à venir, commença le fonctionnaire en regardant l’élève du haut de sa grandeur, je te verrai sans cet habit.

         — En slip ?

         — Plaît-il ?

         — Euh ! oui, monsieur, je mettrai plus ce short.

         — Très bien. Concernant ton humour potache, réserve-le à tes copains, cela est un avertissement. Également, quand tu t’adresses à moi, tu dois dire « monsieur le principal », pas juste « monsieur ».

         — Oui, monsieur le principal.

         — Tu peux marcher sur tes jambes.

         — Hein ?

         — On dit « comment ».

         — Excusez-moi. Comment, monsieur ?

         — Ah ! mais bon sang de bonsoir ! Tu dois dire « monsieur le principal » !

         — Ah ! oui. Comment, monsieur le principal ?

         — Je disais que tu peux y aller.

         — D’accord, monsieur… le principal.

         Le garçon aЬапԁonna l’homme pour prendre la direction du préau. Il avançait à pas lents, en ligne droite, un peu en oblique par rapport au bâtiment des salles de cours. Ce collégien m’était inconnu, il devait sans doute être nouveau. En tout cas, ce qui était certain, c’est qu’il allait passer auprès de notre banc, peut-être le frôler, et j’allais pouvoir mieux le distinguer, voire sentir son odeur, car je le trouvais mignon, fort à mon goût. Mes yeux clignaient une fois sur trois, mon rythme cardiaque s’accélérait au fur et à mesure que l’adolescent croissait dans mes yeux. Il était très élancé, toutefois avec une dizaine de centimètres de moins que Nісhоп. Sa démarche était souple, une longue mèche de cheveux noir de jais tombait sur son front, son visage un peu bruni était finement dessiné, sa пuԁіté était couverte par un marcel moulant bleu et le fameux short arc-en-ciel, et il portait des Kickers aux pieds.

         Comme présagé, il passa près de notre banc, me frôla, et sans que je m’y attende, sa tête pivota vers moi pour plonger une grande paire d’yeux bleutés dans ma paire d’yeux aux rares clignements. Le fait m’ébranla et me rappela Petit-Beur, le moment où je croisai pour la première fois son regard, à savoir que je m’étais senti submergé par son être, ou bien en quelque sorte рéпétгé. Cela avait-il un sens ? Je l’imaginais assez, ce ne pouvait nullement être une simple coïncidence. Mon camarade et ce charmant anonyme éprouvaient-ils comme moi une attirance envers ceux de leur sехe ? Si non, que traduisaient ces si énergiques regards ? Je sentis naître en mon for intérieur une lueur d’espoir…

         Le jeune apollon était maintenant derrière notre banc. Je me retournai d’un tiers sur lui, il avait bien sûr réaligné sa tête avec l’axe de son déplacement.

         Mon attention se concentra sur ses mollets : des mollets rompus à l’effort, à voir leurs jumeaux qui ressortaient à chacune des enjambées. Cette partie de corps suscitait le désir, l’епvіе de la caresser, de la humer : elle était tant à l’opposé de la féminine à la peau fadasse, mollasse, sans poils.

         Le bel élève s’immobilisa pour opérer un demi-tour sur ses Kickers. Ce pivotement prit plus d’une seconde, qui ne me profita aucunement, ce qui fait que mon secret n’en fut plus un pour lui. Ainsi, le nouveau collégien put voir que je le « matais », que je le « reluquais », que je le « zyeutais ». Là, je n’eus que deux choix pour toute réaction : me retourner en espérant ne plus jamais croiser l’adolescent, ou trouver un marteau-piqueur et une pelle, et creuser un tгоu dans le sol pour y enfoncer ргоfопԁément ma tête. Sauf que… un autre choix se présenta, un choix aussi surnaturel que salvateur, autrement dit rendre le sourire au garçon, puisque oui, ses lèvres m’offraient le tracé d’un croissant de lune…



         — Guillemelle !

         — Présent !

         — Varrimaux !

         — Présent !

         — Zharab !

         — Présent !

         — Tiens ! un nouveau : Valentinno !

         Pas de réponse…

         — Valentinno est absent, conclut la professeure en griffonnant sur le cahier d’appel.

         L’anglais était de loin la matière que je détestais le plus. Celle qui me l’apprenait, madame Blobfish, était un personnage froid et injuste. En outre, son accoutrement et son automobile faisaient dire aux élèves, hormis une poignée qui me comptait parmi elle, qu’elle se prostituait forcément en plus de son respectable métier. Je comprenais néanmoins le vil bruit de couloir, car la femme avait une apparence excentrique : maquillage brillant et épais, jupe près du corps mais d’une longueur décente pour ne pas s’attirer les foudres du principal, bas résille à larges mailles, escarpins écarlates à talons aiguilles. En ce qui concernait sa voiture, une Austin Mini noire, je ne voyais pas le lien avec le racolage, bien que l’on m’eût assuré que c’était là le véhicule représentatif de la ргоstіtuéе.

         — Jean-Pierre, you seem tired, lui fit remarquer madame Blobfish.

         — Quoi ? demanda à répéter le collégien.

         — Ah ! oui, c’est vrai que tu es nul en anglais… Je disais que tu as l’air fatigué.

         — Yes, madame.

         — Oh ! Tu as appris un mot d’anglais… Bravo !

         — Et même un deuxième : je suis fatigué parce que j’ai chopé un courant d’air, et que du coup, j’ai mal sleeping.

         — On dit i didn’t sleep well, et on n’attrape pas un courant d’air, on attrape un virus !

         — D’accord, mais dans un courant d’air, il peut y avoir un virus ?

         — Évidemment.

         — Eh ben, madame, j’ai chopé un virus qu’était dans un courant d’air.

         On perçut trois petits coups.

         — Entrez ! cria la professeure.

         La porte s’ouvrit.

         — Bonjour, dit en рéпétгапt dans la pièce le bel étranger au sourire salvateur, je suis nouveau.

         — Good morning. What’s your name ?

         — Marco Valentinno.

         De surcroît, son prénom et son nom respiraient la sепsuаlité…

         — Tu es en retard, Marco ! Quel est ton niveau d’anglais ?

         — Bas.

         — Alors sache que je me consacre qu’aux bons élèves, je refuse de perdre du temps et de l’énergie pour rien avec ceux tels que toi. De quel collège tu viens ?

         — En fait, je viens d’Italie, de Naples.

         — Ah ! tu es italien… Pour un Italien, tu parles bien français, sans accent.

         — Ma mère est française.

         — Oui, ben, ne raconte pas ta vie. Va t’asseoir.

         — Où ?

         — Où tu veux.

         Marco balaya la classe du regard, et ses Kickers produisirent une succession de bruits sourds sur le sol jusqu’à ma table, que j’occupais seul.

         — La place est libre ? me demanda-t-il.

         Là, je découvris que je n’étais pas cardiaque…

         — Euh ! fis-je. Oui, vas-y, tu peux te mettre là.

         Deux secondes plus tard, mon sens olfactif me faisait penser qu’il devait se laver avec un produit à base de monoï, son genou à proximité de l’un des miens l’effleurait par intermittence, l’on échangeait des banalités… Au pire, j’avais un nouvel ami.

  • ed1-9 Membre occasionnel
    ed1-9
    • 9 février 2024 à 19:34

    Belle écriture. Ce roman doit être agréable à lire.

  • vinsang Membre suprême
    vinsang
    • 9 février 2024 à 21:24

    Ah d'accord, carrément un topic de promo. Non mais si tout le monde fait ça on ne s'en sort plus ! Imaginez que je fasse de la pub pour ma chaîne YouTube (accessible en cliquant ici) est-ce que vous trouveriez ça acceptable ?

  • ed1-9 Membre occasionnel
    ed1-9
    • 9 février 2024 à 21:30
    En réponse au message de vinsang :

    Ah d'accord, carrément un topic de promo. Non mais si tout le monde fait ça on ne s'en sort plus ! Imaginez que je fasse de la pub pour ma chaîne YouTube (accessible en cliquant ici) est-ce que vous trouveriez ça acceptable ?


    Es ce que la charte interdit de faire la promo d’une œuvre personnelle ? C’est une question qui se pose.

  • bertrand.legruley Membre occasionnel
    bertrand.legruley
    • 9 février 2024 à 22:13
    En réponse au message de vinsang :

    Ah d'accord, carrément un topic de promo. Non mais si tout le monde fait ça on ne s'en sort plus ! Imaginez que je fasse de la pub pour ma chaîne YouTube (accessible en cliquant ici) est-ce que vous trouveriez ça acceptable ?


    Je respecte le règlement, mais peut-être pas toi. Extrait de celui-ci te concernant: «La publicité (spam) n'est pas tolérée (exemple : lien vers un site dans un but promotionnel, appel à témoin, parrainage, ...), sauf dans le cas où vous avez eu l'autorisation expresse de TonGay.com pour promouvoir un site ou un service en particulier.».

  • vinsang Membre suprême
    vinsang
    • 9 février 2024 à 22:22
    En réponse au message de bertrand.legruley :

    Je respecte le règlement, mais peut-être pas toi. Extrait de celui-ci te concernant: «La publicité (spam) n'est pas tolérée (exemple : lien vers un site dans un but promotionnel, appel à témoin, parrainage, ...), sauf dans le cas où vous avez eu l'autorisation expresse de TonGay.com pour promouvoir un site ou un service en particulier.».


    Pfff t'es pas drôle de répondre au 1er degré, ça me casse mes effets.

  • lunedargent Membre élite
    lunedargent
    • 9 février 2024 à 23:37
    En réponse au message de vinsang :

    Ah d'accord, carrément un topic de promo. Non mais si tout le monde fait ça on ne s'en sort plus ! Imaginez que je fasse de la pub pour ma chaîne YouTube (accessible en cliquant ici) est-ce que vous trouveriez ça acceptable ?


    C'est honteux. Et c'est contre la chartre du coup. ?

  • vinsang Membre suprême
    vinsang
    • 10 février 2024 à 13:06
    En réponse au message de lunedargent :

    C'est honteux. Et c'est contre la chartre du coup. ?


    La charte je lui mets un ԁоіgt.

  • boumvoyageur Membre suprême
    boumvoyageur
    • 10 février 2024 à 14:37
    En réponse au message de vinsang :

    La charte je lui mets un ԁоіgt.


    • open_mouth.pngJe suis choqué : Comment on fait pour signaler ce post ^^
  • lunedargent Membre élite
    lunedargent
    • 10 février 2024 à 14:38
    En réponse au message de vinsang :

    La charte je lui mets un ԁоіgt.


    Quel langage. Je ne te reconnais plus. :p

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