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Triste histoire du Sida - Prévention & information sida

Sujet de discussion : Triste histoire du Sida
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 14 octobre 2018 à 19:05
    Bonsoir à toutes et à tous



    Triste histoire du Sida :


    Dans les années 1980-1990, les assurances-viatiques permettaient à des malades du sida de recevoir de l’argent de la part d’investisseurs pariant sur leur décès imminent.
    Un macabre business ruiné par les trithérapies.



    En feuilletant les magazines gay américains des années 1980-1990, on tombait sur d’étranges publicités en cascade. A côté des habituels encarts pour les bars, les lignes téléphoniques et divers artisans, on trouvait d’étranges annonces pour des viatical settlements ou assurances-viatiques.

    La pratique consistait à racheter l’assurance-vie d’un malade du sida en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes. En pleine hécatombe, certaines officines affichaient ainsi des slogans au cynisme confondant, tels que «Thérapie par injection de cash», «Traitement pour un des effets les plus ravageurs du sida: la ruine financière», tandis que d’autres appelaient à profiter de la vie pendant qu’il en était encore temps: «Voir des pays lointains, atteindre ses buts, rajeunir d’esprit !»

    L’affaire était jutеusе, rappelle Jack Lowery, auteur d’un article sur cet aspect oublié des années sida . La perspective d’une mort imminente voulait dire un retour sur investissement rapide. Et pour les personnes infectées – du moins les privilégiés ayant eu la possibilité de contracter une assurance-vie – c’était aussi un moyen de faire face au prix exorbitant des traitements médicaux et, le cas échéant, à la perte de leur emploi. «Il y avait tant de gens qui voulaient vепԁге leur police qu’il était facile de faire de la pub dans la communauté des gens vivant avec le VIH», résume un courtier.

    Sean Strub a sauté le pas au début des années 1990.

    «J’étais squelettique, 56kg pour 1m85, couvert de lésions violettes du syndrome de Kaposi. Quiconque me regardait pouvait en conclure que je n’avais plus longtemps à vivre.» Il a signé un viatique pour ses trois assurances-vie et en a retiré plus de 300’000 dollars (pour un capital total de 470’000 dollars). La somme est aussitôt investie dans la création d’un magazine destiné à la communauté des personnes vivant avec le VIH, «Poz», qui existe toujours.

    Dans ses premières années, «Poz» a généré une grande partie de son chiffre d’affaires avec des pubs pour les assurances-viatiques. A ce titre, Strub a rencontré bien des courtiers асtіfs dans ce business:

    «Certains étaient des quasi escrocs qui sautaient à pieds joints dans un domaine financier non régulé à hauts profits. L’un d’eux se vantait de n’avoir qu’à regarder dans les yeux des vепԁеuгs pour savoir combien de temps ils resteraient de ce monde.» D’autres, cependant, montraient un véritable intérêt pour leurs «clients»: «Ils essayaient de tirer un maximum d’argent pour eux afin qu’ils réalisent le rêve d’acheter une maison, de monter une affaire ou d’améliorer leurs dernières années, mois ou jours.»

    Selon l’activiste Cleve Jones, une bonne partie du quartier gay de Palm Springs a été bâti grâce aux assurances-viatiques: «Tous ces mecs ont vепԁu leur assurance et ont déménagé là pour y mourir… Sauf que maintenant, ils sont en train de refaire la déco.»

    Et de fait, l’âge d’or des assurances-viatiques s’est terminé avec l’arrivée sur le marché des antiprotéases et des trithérapies. Une révolution qui fait spectaculairement chuter la mortalité liée au VIH dès 1995.

    Vingt-trois ans plus tard, bien des investisseurs (presque toujours des épargnants privés) se désespèrent encore en attendant le décès du titulaire des assurances-vie qu’ils ont acquises. Certains se sont retournés contre les courtiers, les attaquant en justice.

    Pour Sean Strub, qui a aujourd’hui 60 ans, l’idée qu’il y a quelque part aux Etats-Unis quelqu’un qui attend sa mort est quand même un peu inquiétante.

    «Qu’est-ce qui se passe s’ils s’impatientent et veulent leur récupérer leur fric?» La situation est d’autant plus troublante que les assurés savent rarement qui détient leur police, laquelle a pu changer de mains plusieurs fois. En attendant, ils reçoivent encore de la part de leurs courtiers, environ deux fois par an, des cartes postales avec des messages du genre

    «Nous espérons que tout va bien pour vous». Henry Scott, un autre assuré, appelle cela les lettres «Pas encore mort?». Tant pis pour eux, rigole-t-il: «Finalement, ils auraient mieux fait d’acheter des actions d’Apple.»...


    viatical-settlements-1.jpg
    Pubs pour des viatical settlements parues dans l'hebdomadaire gay texan «TWT» en 1996




    https://www.theatlantic.com/health/archive/2018/10/viatical-settlements-aids-gay-men/572044/
  • herminette Membre pionnier
    herminette
    • 14 octobre 2018 à 21:59
    Je n'avais jamais entendu parler de cette spéculation sur ces assurances et de profiter de la maladie de certains pour se faire du fric.
    C'est une horreur et je n'arrivai jamais à me faire à l'idée que les hommes puissent profiter de la souffrance d'autrui pour étancher leur soif de dollars.
    Merci pour ce partage.
  • 50_nuances_de_bi Membre suprême
    50_nuances_de_bi
    • 14 octobre 2018 à 22:09
    Ca me fait penser au notaire qui avait pris la maison de Jeanne Calment en viager quand elle avait 90 ans : elle est morte à 122 ans !
  • menxy Membre élite
    menxy
    • 15 octobre 2018 à 00:11
    J'en reviens pas qu'il ait ete legal, meme aux usa, de speculer sur la mort des autres. Comment est il possible qu'un marché de ce type n'ait pas ete rapidement interdit?
    C'est litteralement parier sur la mort de quelqu'un! En plus d'etre morbide, c'est méga dangereux. Parce que evidemment, un investisseur impatient pourrait etre tenté de donner un coup de pouce au destin
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 15 octobre 2018 à 08:12
    Bonjour Herminette
    En réponse au message de herminette :

    Je n'avais jamais entendu parler de cette spéculation sur ces assurances et de profiter de la maladie de certains pour se faire du fric.
    C'est une horreur et je n'arrivai jamais à me faire à l'idée que les hommes puissent profiter de la souffrance d'autrui pour étancher leur soif de dollars.
    Merci pour ce partage.

    Bien difficile à comprendre en effet dans ce pays, mais l'argent à tout pouvoir et fait faire n'importe quoi...

  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 15 octobre 2018 à 08:23
    Bonjour Bi
    En réponse au message de binalla :

    Ca me fait penser au notaire qui avait pris la maison de Jeanne Calment en viager quand elle avait 90 ans : elle est morte à 122 ans !

    Retour de médaille de miser sur la vie d'autrui ...


  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 15 octobre 2018 à 08:30
    Bonjour Menxy
    En réponse au message de menxy :

    J'en reviens pas qu'il ait ete legal, meme aux usa, de speculer sur la mort des autres. Comment est il possible qu'un marché de ce type n'ait pas ete rapidement interdit?

    Je pense que comme cela gravitait essentiellement autour du monde Gay, cette escroquerie n' interpellait pas grand monde ...



  • 50_nuances_de_bi Membre suprême
    50_nuances_de_bi
    • 15 octobre 2018 à 21:23
    En réponse au message de menxy :

    J'en reviens pas qu'il ait ete legal, meme aux usa, de speculer sur la mort des autres. Comment est il possible qu'un marché de ce type n'ait pas ete rapidement interdit?
    C'est litteralement parier sur la mort de quelqu'un! En plus d'etre morbide, c'est méga dangereux. Parce que evidemment, un investisseur impatient pourrait etre tenté de donner un coup de pouce au destin

    De Gaulle a obtenu sa maison de Colombey avec un viager à peine 2 ans aprés sa signature la propriétaire est morte dans sa baignoire

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