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Como nevoeiro está a vida passando - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Como nevoeiro está a vida passando
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 9 décembre 2013 à 12:53
    Como nevoeiro está a vida passando
    No seu maior vazio e a escuridão ;
    Como um pássaro está a vida passando
    Nesse céu de noite e de solidão ;

    Estou com sentimento de podridão
    Nesse céu que se está esvaziando ;
    Estou dilatado na vastidão
    Para trazer a tua alma amando ;

    Estou como um navio sobre o mar :
    A distância não atinge o horizonte,
    Estou a conjugar o verbo amar

    Na maior amargura e vergonha onde
    Acho os prazeres que desfazem a terra,
    O horizonte, o mar, o céu, a serra.


    Climax69007, le Lundi 9 Décembre 2013



    ----- Pour ceux qui lisent et comprennent le portugais, une tentative, après avoir lu le poète populaire de Loulé et de Vila Real de Santo António (Algarve), António Aleixo, auteur-improvisateur de "quadras" et de poèmes plus complexes sur des thèmes donnés par le public.


    Je traduis, à ma façon c'est-à-dire que j'adapte ce texte de mon crû, en français, en m’arrangeant pour que cela assone.




    Tout comme une nuée la vie est passagère
    Dans son vide majeur et dans l'obscurité ;
    Tout comme un oiselet est la vie passagère
    Dans ce ciel de nuit, de solitude hanté ;

    J'ai un sentiment de pourrissement qui erre
    A l'intérieur du ciel qui se creuse évidé ;
    Je suis désassemblé vastement dans les airs
    Et dedans moi je porte ton âme énamourée ;

    Comme un bateau j'ai sur l'océan ballotté :
    La distance ne comble pas cet horizon,
    Et me voici qui conjugue le verbe aimer

    Dans la plus grande amertume et la honte où sont
    Mes prédilections qui ruinent la terre,
    La ligne d'horizon, ciel, et colline, et mer.


    Climax69007.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 9 décembre 2013 à 13:04
    Notons que le poète-improvisateur, António Aleixo, dont toute l’œuvre se serait perdue sans l'assistance d'amis lettrés (il était semi-analphabète et très pauvre) et sans leurs encouragements, et sans le sauvetage que fut le fait de recueillir post mortem un second volume de ses poèmes de tradition огаlе, a donné lieu à Loulé à une Fondation qui porte son nom, Fondation António Aleixo, qui - notamment - attribue des bourses d'étude aux plus défavorisés.

    C'est aussi une Fondation qui apporte de nombreux appuis pour la vie en communauté, donnant ainsi aux citoyens de Loulé ce qui aura beaucoup manqué au poète, malgré l'amitié et l'affection de ses amis, la solidarité de réseaux sociaux.

    Il est frappant de voir combien au Portugal la vie des quartiers, à Lisbonne par exemple, mais aussi dans bien d'autres villes, se structure, aussi, autour d'initiatives pour rendre la vie dans la ville moins anonyme, et plus humaine, pour tout dire. En un temps de grande détresse pour la majorité des Portugais, en Ьutte aux рlапs meurtriers de la Troïka Fonds Monétaire International- Banque Centrale Européenne-Commission de l'Union Européenne. Comme disait un maire de l'intérieur du Portugal, hier, à la RTP, maire qui voit se fermer le bureau de poste, la gendarmerie, le tribunal, l'hôpital local, reflétant dans ses propos le cynisme du capital financier qui se renfloue aux dépens des budgets publics : "A moins de tuer les gens, il n'y aura pas d'économies !"


    Voici le site de cette Fondation.


    http://www.fuпdacaoantonioaleixo.com/


    Malheureusement, de ce poète, aucune traduction en français, à ma connaissance.


    Aussi ne puis-je vous indiquer que les éditions portugaises de son œuvre.


    image?EBbDj3QnkSUjgBOkfaUbsOO1PkcorE7ouH4GdCRFtw423vz8BYRGpt975gxFPSz5&width=440
    ISBN : 9789724619187 ; 14 euros et quatre-vingt dix centimes.


    image?EBbDj3QnkSUjgBOkfaUbsOO1PkcorE7ouH4GdCRFtw7l%2Flc4dg9Vw1pl1qqsfuTJ&width=440
    ISBN (International Standard Book Number) : 9789724619194 ; quatorze euros et quatre-vingt dix centimes.
  • alison-emma Membre pionnier
    alison-emma
    • 9 décembre 2013 à 14:26
    Analphabète ou illéttré ?c'est pas la même chose. Mais sans chipoter j'irai peut-être jeter un oeil sur ton bouquin. J'ai toujours eu un faible pour le portugal, beaucoup de colère aussi.... Mais ce ne sera pas ma motivation...
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 9 décembre 2013 à 14:36
    Analphabète ou illéttré ?c'est pas la même chose. Mais sans chipoter j'irai peut-être jeter un oeil sur ton bouquin. J'ai toujours eu un faible pour le portugal, beaucoup de colère aussi.... Mais ce ne sera pas ma motivation...

    Il a passé deux années à l'école, et il ne pratiquait donc pas couramment l'écriture : c'est sans doute ce que l'on appelle l'illettrisme, en France ; ceci dit, cet homme maîtrisait les codes de la versification, et il mettait en forme sa pensée dans ses poésies improvisées.

    Voilà alison-emma !!!

    Pour ceux et celles qui seraient intéressé(e)s par A. Aleixo, signalons une partie de ses textes en ligne sur le site "Citador" (un excellent site pour trouver des textes lusophones).

    Voici le lien.

    http://www.citador.pt/poemas/a/antonio-fernandes-aleixo


    Comme toue poésie dite populaire, il y a en A. Aleixo à la fois bien des traits conservateurs, de la "sagesse des nations" mais aussi, à rebours, des propos anticléricaux, républicains, des reproches envers les riches et les repus, et, dépassant l'amertume sociale, de la finesse et de l'intelligence, qui en font une figure attachante dans la tradition de l'improvisation огаlе.

    Rappelons, pour un phénomène bien connu hors du Portugal, le fado, que jusqu'à la mise au pas par l'Estado Novo, la dictature corporatiste et chrétienne de António de Oliveira Salazar, le fado s'improvisait selon des schémas bien connus et maîtrisés par tous les fadistes, et que c'est la dictature qui a imposé, par la censure préalable, l'exigence de fados sans variations, donc sans surprises éventuellement "subversives" !!!
  • alison-emma Membre pionnier
    alison-emma
    • 9 décembre 2013 à 14:46
    Cela me titille d'autant plus...
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 9 décembre 2013 à 15:00
    Cela me titille d'autant plus...

    Je te comprends, alison-emma ! António Aleixo dépasse ses limitations ; et quand, en 1974, ses vers ont été publiés ou republiés au Portugal, le 25 Avril ayant renversé le régime de Salazar et Caetano, ses œuvres ont été en tête de liste des ventes, les Portugais s'y reconnaissant.
    Pour le premier volume, nous en sommes à plus de vingt éditions !


    Et la poésie de tradition огаlе réalise en quelque sorte le souhait des surréalistes, que la poésie soit le fait de tous ; António Aleixo, mort en 1949, est un des surgeons du grand arbre de l'improvisation, qui se poursuit encore aujourd'hui au Brésil avec les "repentistas", les improvisateurs.


    A propos des "repentistas" (ceux qui improvisent "de suite"), signalons ce très beau double CD, fruit du travail de l'association et maison d'édition occitane CORDAE/La Talvéra :


    9782951785359FS.gif
    Avec un ample livret d'explications quant aux modalités musicales et poétiques ; ISBN, puisque c'est une sorte de livre (de 96 pages) avec deux CD : 2-9517853-5-6 ; pour 23 euros.


    L'improvisation laisse apparaître, comme chez Homère (le mаîtге des aèdes, dont fut fixé le texte ; admettons qu'il y eut UN Homère, ce qui est discuté), des formules qui se répètent, donc des conventions qui pèsent, mais aussi l'inattendu qui se fait jour, la surprise qui fulgure.


    Donc c'est une manière d'être au contact de ses pulsions, que d'improviser, selon des règles (des schémas strophiques et métriques), sinon c'est de l'informe !
  • alison-emma Membre pionnier
    alison-emma
    • 9 décembre 2013 à 15:16
    C'est peut-être celui auquel je pense mais je n'en suis pas sûre et puis à la fin de la guerre juste après la révolution des oeillets lors du grand pont aérien de 75 je ne parlais pas très bien le portugais.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 9 décembre 2013 à 15:24
    Alison-emma, je perçois dans ta réponse une histoire plus que pénible, celle de ceux et de celles né(e)s en Afrique mais n'ayant pas fait le choix de l'indépendance de l'Angola et du Mozambique ou de la Guinée Bissau et qui ont dû s'expatrier, et je ne peux que te dire une chose : je sais combien cette histoire est emplie de tristesses ; et je crois que c'est bien celui-ci, de poète.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 9 décembre 2013 à 15:35
    UN exemple d'improvisation, en pleine rue, ici avec le seul accompagnement de tambourins ; observez le sourire de ceux qui écoutent, et comme ils et elles n'ont pas le désir de s'en aller !


    http://www.youtube.com/watch?v=T4bBoTL_1VQ


    Je vous mets le lien, tout simplement, parce que malgré le respect tout simple du fait de cliquer sur "ajouter un lien hypertexte", je n'obtiens que du noir !
  • alison-emma Membre pionnier
    alison-emma
    • 9 décembre 2013 à 15:51
    Alison-emma, je perçois dans ta réponse une histoire plus que pénible, celle de ceux et de celles né(e)s en Afrique mais n'ayant pas fait le choix de l'indépendance de l'Angola et du Mozambique ou de la Guinée Bissau et qui ont dû s'expatrier, et je ne peux que te dire une chose : je sais combien cette histoire est emplie de tristesses ; et je crois que c'est bien celui-ci, de poète.

    alors on parle sans doute de la même chose. Je n'ai pas choisi de m'expatrier je suis restée jusqu'en 1981 mais ce que j'ai vécu ne peut se raconter ici. Mon coeur restera à jamais déchiré entre l'Angola et le portugal.

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