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J'ai palpé les mirages obscurcis dans ces yeux - Littérature & poésie

Sujet de discussion : J'ai palpé les mirages obscurcis dans ces yeux
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 7 avril 2014 à 00:30
    J'ai touché les étoiles obscurcies dans tes yeux
    Quand je tentais de clore la paupière entrouverte
    De ton corps immobile, cette plaine déserte ;
    Je reste à balbutier d'impossibles adieux,

    Et tu restes muet, et tu n'as plus de lieux ;
    Le matin d'un dimanche - ô ma plaie découverte -
    Sans dire un mot, tu es parti ; la terre verte
    Te recouvre en Algarve, et tu n'as plus de feux.

    Je remue des images, je retourne la terre,
    Ton absence me creuse et m'occupe l'instant
    De cette déchirure prolongée qui m'atterre ;

    Je retourne au début de notre amour instant,
    Et je suis ballotté vers cette absence entière,
    Vers ta voix qui se perd, vers les étreintes en pierre.


    Climax69007, le Lundi 7 Avril 2014.
  • nothingness Membre élite
    nothingness
    • 7 avril 2014 à 00:34
    Courage. Ecrire soulage quelque peu l'esprit ; en plus c'est "beau".
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 7 avril 2014 à 00:42
    Je ne veux être importun à personne. Je ne me répandrai pas. Mais j'avoue que pleurer chaque jour est ma principale occupation, tandis qu’apparemment la vie se déroule. Alors, j'écris.


    ---------------------------------------------------------------


    L'essentiel est que cela soit "beau" (c'est ton appréciation) : Simon mérite de la beauté, lui qui aimais tant les beaux tapis bien noués, les beaux cuirs, les beaux objets "chinés", et les beaux cristaux bien coulés - les Daum élégants et épais - captant la lumière.
  • nothingness Membre élite
    nothingness
    • 7 avril 2014 à 00:50
    Je ne veux être importun à personne. Je ne me répandrai pas. Mais j'avoue que pleurer chaque jour est ma principale occupation, tandis qu’apparemment la vie se déroule. Alors, j'écris.

    Je comprends, et j'ose à peine imaginer. Certains s'épanchent bien plus pour bien moins... Et de surcroît, d'une façon moins délicate...
    Quoiqu'il en soit, continues d'écrire si cela peut t'aider (je sais que pour moi ç'a été le cas, fut un temps).
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 7 avril 2014 à 02:33
    Je te sais gré d'avoir mis "beau" entre guillemets ; je donnerais tous ces textes et bien d'autres au feu, pour que Simon soit vivant et soigne sa mélancolie doublée d'une anorexie ; je ne veux pas être un charognard de moments de ma vie.

    Comme m'a choqué le tenancier des Роmреs Fuпèbres quand il m'a demandé, après deux heures où j'aurai tenu la main de Simon mort : "Il est bien, hein", sous-entendu le maquillage et l'habillement du corps sont "bien faits, non ?"
  • draconis Légende urbaine
    draconis
    • 7 avril 2014 à 10:54
    Comme m'a choqué le tenancier des Роmреs Fuпèbres quand il m'a demandé, après deux heures où j'aurai tenu la main de Simon mort : "Il est bien, hein", sous-entendu le maquillage et l'habillement du corps sont "bien faits, non ?"

    il a certes manqué de tact, toutefois, il vit avec la mort en permanence, ses journées sont peuplées de corps qui défilent devant lui pour leur dernier voyage. Je pense que l'on fini par ne plus accorder la moindre importance tant à l'individu couché là qu'à la douleur des proches, c'est un peu comme regarder, pour la millième fois, un film dont on connaît la fin, peut-être qu'à ce stade, il est temps de changer de métier.
    La mort est un commerce comme un autre.
  • yggdrasil Membre élite
    yggdrasil
    • 7 avril 2014 à 12:35
    Voilà deux fois que je commente les "poèmes" d'un autre, alors qu'ils rasent les pâquerettes (ce qui est cruel pour les pâquerettes). Une volonté de justice me pousse à faire un détour du côté de chez Climax, dont les vers sont de meilleure facture, et les thèmes moins "faciles".

    Je trouve justement que ton poème n'est pas beau, et qu'il n'a pas lieu de l'être. Le ton et les vers n'en sont que plus justes. C'est tant mieux. Je n'ai jamais apprécié cette tendance à ргоstіtuег ses sentiments sur l'autel de la beauté. On n'éprouve jamais le beau lorsqu'on tient la main morte d'une personne qu'on a aimé. Le poème serait devenu artificiel.

    Un vers m'a beaucoup touché, parce que j'ai le sentiment de l'avoir déjà pensé face à la dépouille d'un proche :
    Et tu restes muet, et tu n'as plus de lieux

    En effet, il est ici et nulle part et partout, à la fois. C'est une sensation étrange que tu as retranscrite parfaitement et simplement. En l’occurrence, c'était difficile de faire simple, mais tu y es parvenu.

    J'ai apprécié le soucis de la versification : de belles césures à l'hémistiche, à l'exception du septième vers, qui est un alexandrin trimètre. Je l'aurais plutôt gardé pour les tercets, afin d'introduire, dans le rythme du vers, la rupture rythmique des strophes.

    Mon objectif n'est pas de chanter tes louanges, même si je te suis reconnaissant de partager tes poèmes. Aussi hasarderai-je quelques critiques.
    - j'ai vraiment achoppé sur certains "e" non muets, que je ne trouve pas du meilleur effet :
    De ton corps immobile, cetteuh plaineuh déserte

    Sans dire un mot, tu es parti ; la terreuh verte

    - le sonnet, c'est aussi l'art de la chute ; le problème est que la chute ne m'a pas fait tomber. Elle a fait tomber le sonnet, sans renverser son lecteur...

  • yoomy Membre suprême
    yoomy
    • 7 avril 2014 à 18:47
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  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 7 avril 2014 à 21:29
    overwhelmed_zpse753e4cb.gif

    Yoomy, pour une fois, nous avons une critique digne de ce nom, pas de quoi s'évanouir, les remarques d'Yggdrasil sont aidantes et amicales.

    Les "euh" : il a raison

    L'alexandrin trimètre : il a raison.

    La fin : je n'ai pas réussi à la trouver.

    Conclusion : retravailler.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 7 avril 2014 à 21:34
    Comme m'a choqué le tenancier des Роmреs Fuпèbres quand il m'a demandé, après deux heures où j'aurai tenu la main de Simon mort : "Il est bien, hein", sous-entendu le maquillage et l'habillement du corps sont "bien faits, non ?"

    il a certes manqué de tact, toutefois, il vit avec la mort en permanence, ses journées sont peuplées de corps qui défilent devant lui pour leur dernier voyage. Je pense que l'on fini par ne plus accorder la moindre importance tant à l'individu couché là qu'à la douleur des proches, c'est un peu comme regarder, pour la millième fois, un film dont on connaît la fin, peut-être qu'à ce stade, il est temps de changer de métier.
    La mort est un commerce comme un autre.

    Oui, un croque-mort ne peut faire son métier qu'avec une bonne dose d'insensibilité ; et tes remarques sont toutes fondées, Ikki.

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