L'ORAGE
sonnet
Sous la voûte d'étain aux mouvances plombées
Qui, lourdes comme une outre ivre de déraisons,
Traînent péniblement, au dessus des maisons,
Les eaux d'un arrosoir en leurs formes bombées.
Livides, sous les toits des villes aplombées
Où, (des oiseaux blottis la cache nous taisons),
Les façades de pierre ignorant les saisons
Attendent vaillamment les rudes retombées.
La noirceur est zébrée en un slash fulgurant
Qui, sur le tableau, pose un trait défigurant.
Tonitruant l'écho pleure sa déchirure
Quand rage alors l'orage : Hurlant, versant des flots
Sur l'ardoise, il martèle hargneux votre toiture;
Mais s'arrête vidé retenant ses sanglots.