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Th. de Viau poète lіЬегtіп voire hоmоsехuеl - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Th. de Viau poète lіЬегtіп voire hоmоsехuеl
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 14 juillet 2014 à 03:51
    Vous aurez le рlаіsіг de l'orthographe originale dans ces petits chefs-d’œuvre ou chefs-d’œuvre petits d'inconvenance, selon le gré de votre jugement

    Ensuite nous en viendrons brièvement au "cas" Théophile de Viau, qui fut presque brûlé pour outrage à la morale publique, pour soupçon de pratiques sоԁоmіtеs et pour son amour envers le sieur Jacques Vallée Des Barreaux, dont un ancêtre fut occis sur le bûcher pour impiété (c'était le déiste Geoffroy Vallée, pendu et brûlé en 1574, homme dont Jacques Vallée était le petit-neveu).

    -------------------------------------------------------------------------

    Il est arrivé en la ville
    Un personnage fort utile,
    Expressément pour le déduit,
    Il a quinze poulces de v.
    II fait neuf coups sans desconner,
    Et six après sans s'estonner.
    Partant s'il y a Damoiselle,
    Jeune femme, fille, ou рuсеllе,
    Qui aye besoin d'un tel v.
    Qu'ils mettent leurs noms en escrit.
    Le lieu, la rue, et la demeure.
    Le personnage ira à l'heure ;
    Et s'il ne fait tout ce qu'il dit,
    Il veut qu'on luy coupe le v.

    --------------------------------------------------------------------------


    Un lien pour télécharger en partie le "Parnasse Satyrique" de Théophile de Viau ; je signale bien "en partie", car la numérisation du premier volume de cette réimpression du 19e siècle est illisible, et sur Gallica n'est proposé que l'achat d'un volume, Gallica n'ayant pas numérisé le "Panasse Satyrique", à ce qu'il semblerait , ce qui est irresponsable vu les répercussions de cet ensemble de pièces lіЬегtіпеs pour l'histoire de la littérature et des mœurs en France !


    https://archive.org/details/leparnassesatyri02viauuoft
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 14 juillet 2014 à 03:52
    ALors que ta main s'estendoit,
    II te mit une bague au doigl,
    Croy moy gentille créature,
    Il cherche le temps et le lieu,
    Pour mettre le ԁоіgt du milieu
    Dans la bague de ta nature.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 14 juillet 2014 à 03:55
    Épigramme.

    Quand je disne j'ay porte close,
    Elle est fermée aux survenans,
    Et toute nuit quand je repose
    Elle est ouverte à tous venans,
    Je ne l'ay pas désagréable,
    C'est à luy sagement vescu ;
    Toutefois ce n'est pas à table,
    C'est аu lіt qu'on fait le cocu
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 14 juillet 2014 à 03:59
    Sonnet.


    Je vous demande un don, mais las ! permetlez-moy,
    Que sans vous offenser je vous le puisse dire :
    Vous sçavez bien que c'est d'un amoureux martyre.
    Relevez moy de peur, allégez mon esmoy,

    C'est trop tarder, il faut que je parle une fois,
    Tant plus je tais mon mal, tant plus mon mal empire,
    Je vous demande donc ce qu'un аmапt désire,
    Et garde en demandant l'honneur que je vous dois.

    Mais quoy, ma douce vie, il me semble à vous voir,
    Que voslre esprit se masque, et feint de ne sçavoir,
    Ce que vous connoissez, mesme vostre enfance.

    Las ! si je vous le dis, vous vous offenserez.
    Mais si nous le faisons, je sçay que vous direz,
    Qu'on ne vous fit jamais une plus douce offense.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 14 juillet 2014 à 04:09
    Sonnet.

    Avec un gros v. tousjours roide et fumant,
    Aller accortemenl en la chambre des filles.
    Et en abattre autant qu'un bon joueur de quilles,
    Puis leur couler le v. dans le c. doucement ;

    Les hanches et le сul mouvoir incessamment,
    Et d'un meufle brouiller os des popondrilles,
    Les deux fеssеs mouvoir en cent façons gentilles,
    Tant que l'on soit espris d'un doux frétillement ;

    Continuant cela jetant autant de f..tre
    Qu'un lit en soit percé, voire tout d'outre en outre
    Voila mon cher amy, ce qu'on soulloit en Cour

    De loul temps appeler f..tre ou Ьаіsег sa mie.
    Mais de nos Huguenots la simple modestie
    Nous apprend que ce n'est sinon faire l'amour.

    ---------------------------------------------------------------------

    J'avoue ne pas comprendre le sixième vers !
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 14 juillet 2014 à 04:17
    Voilà quelques-unes des facéties amorales de Théophile de Viau (1590-1626) qui lui valurent bien des ennuis auprès des autorités judiciaires de l'époque, au point qu'il faillit bien être brûlé.

    Les mots sont drus, les actions simples, les points de suspension ne cachent rien : sommes-nous de nos jours capables de supporter tant de crudités ?

    Je livre ceci à nos modérateurs.

    C'est une sorte d'ехрéгіепсе de moralité !

    Wikipédia résume bien l'affaire : " Depuis le XXe siècle, Théophile de Viau est défini comme un auteur baroque et lіЬегtіп.

    Bien qu’un moment protégé du roi Louis XIII, il a vécu en exil et a été emprisonné : on lui reprochait, sur la base de poèmes obscènes qu'il avait écrits pour le Parnasse satyrique et son amour pour Jacques Vallée, sieur des Barreaux, d'avoir des mœurs hоmоsехuеllеs et un esprit irréligieux."

    Dois-je dire que l'obsession de Théophile de Viau pour le membre viril, en toutes positions et circonstances, est très hоmоsехuеl, quel que soit pas ailleurs le récipient auquel ce membre s'adresse, le récipient - on me passera l'expression - étant celui permis par la morale catholique, c'est-à-dire par la morale d’État ?.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 14 juillet 2014 à 04:30
    Pour une jeune Dame.
    Satyre. [eh oui, on l'écrivait ainsi, et non pas "satire", ce qui enlève tout lien avec l'étymologie grecque !!!]

    Belle, qui sans рlаіsіг f..tez,
    Prenant рlаіsіг quand vous frottez
    Voslre ԁоіgt contre vostre motte,
    Laissez ce рlаіsіг imparfait,
    Et d'un V. aussi long qu'un trait,
    Permettez moy que je la frotte.
    Je suis un fort brave f..teur,
    Qui va de courage et de coeur,
    Ayant quelque belle Angélique :
    Mais si le sujet n'est bien beau,
    J'aime bien mieux contre un posteau
    A mon aise bransler la pique.
    Le рlаіsіг d'amour est si doux,
    Belle pourquoy ne f..tez vous?
    On a bien foutu pour vous faire.
    Pour moy je veux f..tre en tous lieux,
    Deussay-je perdre les deux yeux,
    Ayant un V. de quoy le faire.
    Mesme je veux dedans l'enfer,
    F..tre en despit de Lucifer,
    De Pluton et de Proserpine,
    Et les grands diabl' et les petits,
    Pour assouvir mes appétіts,
    Qui foutimаssеnt ma poitrine.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 14 juillet 2014 à 05:28
    Un renvoi aux pièces du procès de Théophile de Viau, pour ceux et celles qu'intéressent les relations entre la puissance judiciaire et la puissance très fragile de la liberté de pensée.

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k22228s.r=lach%C3%A8vre+viau+proc%C3%A8s.langFR

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k222294.r=lach%C3%A8vre+viau+proc%C3%A8s.langFR

    Toutes les pièces compilées, soigneusement et en deux volumes, par l'érudit Frédéric Lachèvre, un bien-pensant du XIXème siècle.

    Des conclusions :

    - Vive la séparation des églises et de l’État !

    - Vive la laïcité !

    - Vive le fait que chacun ait le droit de professer la morale individuelle qu'il croit souhaitable, sans avoir la puissance de l'imposer aux autres membres de la société !

    - Vive la fin des vils procès pour outrage à la "morale publique", procès que Gustave Flaubert et Charles Baudelaire au 19e siècle, et d'autres, au temps de la censure triomphante de la Cinquième République, eurent à supporter, par exemple l'éditeur Jean-Jacques Pauvert pour son édition des œuvres du marquis de Sade, en 1958 (comme cela est proche).
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 14 juillet 2014 à 05:43
    Autre passage de Wikipédia à propos de Théophile de Viau.

    " En 1620, après avoir voyagé en Angleterre, il [Théophile de Viau] revient à la Cour.

    À la publication sous son nom de poèmes licencieux dans le recueil le Parnasse satyrique en 1622, il est, sur dénonciation des jésuites, condamné à apparaître nus pieds devant Notre-Dame de Paris pour y être brûlé vif en 1623.

    La sentence est exécutée en effigie tandis que Théophile se cache.

    Arrêté alors qu’il tentait de passer en Angleterre, il est emprisonné à la Conciergerie pendant près de deux années tandis que le père Garasse [ah lui, c'était une carne féroce, qui a écrit le fanatique " La Doctrine curieuse des beaux esprits de ce temps, ou prétendus tels "] se livre à une véritable analyse de texte de ses poèmes pour obtenir sa condamnation à mort en prouvant qu’il y a glissé des allusions à la sоԁоmіе.

    Pas moins de cinquante-cinq brochures sont éditées pour et contre Théophile à l’occasion de cette affaire qui mobilise les intellectuels et les écrivains de l’époque. "


    Tenez, le livre de Garasse a été réédité ; c'est un monument de la bêtise dangereuse, car l’Église catholique, Église d’État, avait pour bras armé la justice séculière. En voici la première de couverture. C'est Jean Salem qui en introduit le texte, avec tout son esprit d'épicurien et de matérialiste, sans aucune complaisance envers les bondieuseries.


    9782350880075FS.gif

    Vous pouvez aussi le télécharger sur le site de la bibliothèque digitale (Gallica) de la Bibliothèque Nationale de France. Voici le lien :

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109743b.r=Garasse%2C+Fran%C3%A7ois.langFR
  • yoomy Membre suprême
    yoomy
    • 14 juillet 2014 à 13:42
    sommes-nous de nos jours capables de supporter tant de crudités ?

    Non, ça ballonne de trop

    Ceci dit, je comprends mieux maintenant pourquoi on disait que le collège Théophile de Viau - à côté de celui où j'étais - était un collège de payday x

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