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Aimé - Littérature & poésie

Sujet de discussion : Aimé
  • zoukbanania Membre habitué
    zoukbanania
    • 4 mars 2013 à 22:23
    Mon eau n’écoute pas
    mon eau chante comme un secret
    Mon eau ne chante pas
    mon eau exulte comme un secret
    Mon eau travaille
    et à travers tout roseau exulte
    jusqu’au lait du rire
    Mon eau est un petit enfant
    mon eau est un sourd
    mon eau est un géant qui te tient sur la poitrine un lion
    ô vin
    vaste immense
    par le basilic de ton regard complice et somptueux

    Aimé Césaire
  • zoukbanania Membre habitué
    zoukbanania
    • 4 mars 2013 à 22:33
    IL n’est pas question de livrer le monde aux assassins
    d’aube
    la vie-mort
    la mort-vie
    les souffleteurs de crépusсule
    les routes pendent à leur cou d’écorcheurs
    comme des chaussures trop neuves
    il ne peut s’agir de déroute
    seuls les panneaux ont été de nuit escamotés
    pour le reste
    des chevaux qui n’ont laissé sur le sol
    que leurs empreintes furieuses
    des mufles braqués de sang lapé
    le dégainement des couteaux de justice
    et des cornes inspirées
    des oiseaux vampires tout bec allumé
    se jouant des apparences
    mais aussi des sеіпs qui allaitent des rivières
    et les calebasses douces au creux des mains d’offrande
    une nouvelle bonté ne cesse de croître à l’horizon

    A.C.
  • zoukbanania Membre habitué
    zoukbanania
    • 4 mars 2013 à 22:36
    Les fougues de chair vive
    aux étés de l’écorce cérébrale
    ont flagellé les contours de la terre
    les ramphorinques dans le sarcasme de leur ԛuеuе
    prennent le vent
    le vent qui n’a plus d’épée
    le vent qui n’est plus qu’une gaule à cueillir les fruits
    de toutes les saisons du ciel
    mains ouvertes
    mains vertes
    pour les fêtes belles des fonctions anhydrides
    il neigera d’adorables crépusсules sur les mains
    coupées des mémoires respirantes
    et voici
    sur les rhagades de nos lèvres d’Orénoque désespéré
    l’heureuse tendresse des îles bercées par la poitrine
    adolescente des sources de la mer
    et dans l’air et le pain toujours renaissant des efforts musculaires
    l’aube irrésistible ouverte sous la feuille
    telle clarteux l’élan épineux des belladones

    aime cesaire

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