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Allez, Serge...Soyons fous.... - Musique & cinéma

Sujet de discussion : Allez, Serge...Soyons fous....
  • poupig Membre pionnier
    poupig
    • 6 novembre 2010 à 18:51










    Petit apperçu de cette artste....
  • poupig Membre pionnier
    poupig
    • 6 novembre 2010 à 19:05
    Ma préférée MARIZA.....Bonne écoute....











  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 6 novembre 2010 à 19:34
    Tu sais que tu as choisi les deux plus grandes voix du Fado actuel : la puissance de Mariza, mais aussi sa subtilité, cette manière qu'elle a d'envelopper toute une salle de sa voix, ses inflexions,... cette fille d'émigrés du Mozambique est le Fado, en personne & Misia, celle qui a chanté tout un album sur des musiques du grand Artur Paredes, une voix de passion, sans retenue, qui se donne au drame : le Fado, ce n'est pas cette esquive perpétuelle, que je sens chez certaines (dont Cristina Branco, estimable, belle voix, mais comme en-dehors du Fado) cette esquive des tristesses, des violences, des langueurs, des misères, des coups du sort, mais l'affrontement -à corps et à cris- avec le destin, pour lui dénier - par la majesté et la superbe de la vois- que nous soyons ses prises de guerre.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 6 novembre 2010 à 19:46
    La VOIX avec un "x", pas un "s" comme précédemment écrit ------ Il y a, chez les Portugais, quelque chose que les Français ne comprennent pas bien, et qui est émouvant : des chansons comme "Oh, gente da minha terra" ne sont pas des hymnes dédiés, patriotiquement, au peuple, comme entité enrégimentée, mais ce sont des adresses de tendresse, sans accents chauvins, destinées non pas à établir une malsaine connivence sur la base de qualités qui seraient propres au Portugais mais à marquer la dignité d'un peuple, dans un petit pays, dont la Révolution antifasciste et anticolonialiste, et pour les libertés publiques et civiles, n'est pas si loin : elle ne date que de 1975.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 6 novembre 2010 à 19:49
    Décidément rien ne va ce soir : la Révolution dite "des œillets" date du VINGT-CINQ AVRIL 1974 et non de 1975.
  • poupig Membre pionnier
    poupig
    • 6 novembre 2010 à 19:57
    Je suis tout a fait d'accord avec toi, j'aime les chants du monde non pas pour ce qu'ils transportent de misère, de tragédie et autre...Mais pour le sentiment de vie qu'ils tгапsmettent, cette émotion pure, naturelle qu'ils véhiculent...
    Je n'écoute pas Misia et Mariza de la même manière et au même moment, mais elles portent à elles seules toute la puissance du fado, qui n'est pas comme beaucoup pourrait le penser que tristesse, et plainte.
    Je suis dorigine bretonne et je trouve dans la gwerz, la même ргоfопԁеur et l'echo des peuples quelques puissent être leur histoire et leur vécu...mais si la souffrance est capable de produire du paradis, ne peut-elle pas alors être plus que positive.....dans la limite du supportable évidemment.....
  • poupig Membre pionnier
    poupig
    • 6 novembre 2010 à 20:00
    Décidément rien ne va ce soir : la Révolution dite "des œillets" date du VINGT-CINQ AVRIL 1974 et non de 1975.

    Notre mémoire nous trahie tous à un moment ou un autre....il suffit d'une rectification, je n'aurais moi-même pu rlever ton erreur, elle fait juste en sorte que je m'en souviendrais dorénavant....
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 6 novembre 2010 à 20:55
    Eh beh !!! Tu auras réussi à me faire pleurer devant un froid écran d'ordinateur ! C'est du beau !

    Tu peux être fier !!!! Non, je plaisante !

    C'est Mariza, ça me chamboule, et c'est tellement dommage que le portugais, troisième langue la plus parlée au monde, soit si peu enseignée en France (une ou deux place, par an, au CAPES de portugais, ce qui est une misère et une honte !), car si notre oreille était accoutumée à l'entendre, ce portugais, comme on "entend" la "lingua franca" du commerce international, l'anglais standard de nulle part, on y percevrait bien des choses.

    Je ne suis pas un fan des mises en scène de chansons, mais de voir Mariza qui regarde l'eau, et qui se promène avec ses longs voiles, d'entendre sa diction parfaite, son intonation si juste, sa façon d'"assumer" le Fado sans mièvrerie ni adoucissement sous prétexte de se démarquer d'A. Rodrigues, sa puissance contenue, ses variations qui ne sont pas décoratives, et un texte qui est un des Fados les plus chantés qui soit (car le Fado ce n'est pas avoir SON répertoire, mais bien reprendre en héritage, et y ajouter) ME TOUCHE BEAUCOUP.

    Pour tous ceux qui ne comprennent pas le portugais, je signale qu'avec votre moteur de recherche habituel, il suffit de taper le titre, et vous arrivez très vite au deuxième ou au troisième rang des résultats aux "lyrics", aux paroles traduites.


    "Oh gente da minha terra (...) é agora que percebi que esta tristeza que trago é de vos [avec accent sur le "o"] que a recebi" "Toi, peuple de ma terre, c'est maintenant que j'ai compris que cette tristesse au-dedans de moi, c'est de vous que je l'ai reçue".
    ------ Je signale avec accent sur le "o" car notre clavier "AZERTY" n'est pas adapté au portugais ; si d'ailleurs -sait-on jamais- quelqu'un peut m'expliquer comment faire pour obtenir les lettres spécifiques au portugais avec ce clavier - il aura ..... trois ou quatre grosse bises bien claquantes sur les deux joues.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 6 novembre 2010 à 21:32
    Oui, l'apitoiement, pleurer la misère.... Mais le Fado, ce n'est pas ça, c'est un chant de déploration de la misère et un chant de révolte contre elle... ---- Je ne suis pas, forcément et toujours, obnubilé par la politique, mais le régime de Salazar, qui réduisait le Portugal à la misère, physiologique et mental, a "forcé" le cours du Fado, et lui a fait prendre un cours plaintif et résigné, qui n'est pas de sa nature.

    ---- Et, maintenant, je comprends pourquoi tu disais de la camarde que chez toi elle est au masculin !!!

    Ma vieille mère -pas du tout bretonne- habite à Plozévet, vers Audierne et la Pointe du Raz.... Et Quimper (où j'aurais, à la librairie bretonne "Keltiek ar bed" qui a fermé, acheté un dictionnaire français-galicien galicien-français, le galicien étant -au choix, c'est affaire de linguistique- une langue cousine du portugais ou un dialecte du portugais).... Je connais, donc, un peu... Vu les accointances familiales.

    --- Et puisque tu t'intéresses au gwerz, je vais te donner, ainsi qu'aux autres, deux référence bibliographiques : le livre, accompagné d'un CD où il y a les enregistrements de Catherine Madec, enregistrée en 1965, en breton (seule langue qu'elle parlait) "Chansons traditionnelles du pays bigouden = Eur Vigoudenn o kana" (ISBN, identifiant le livre : 978-2-911210-77-8) paru chez Emgleo Breiz (sans H !!!), pour vingt-quatre euros ; on y trouve le texte des chansons, dont des gwerzoù (au pluriel, ça fait ça, non ?), leur analyse, leur tгапscription phonétique.

    Un deuxième : "Les Archives de la mission de folklore musical en Basse-Bretagne de 1939", éditées et présentées par Marie-Barbara Le Gonidec, éditées avec un DVD-ROM inclus (comportant notamment 200 chants traduits et tгапscrits phonétiquement et musicalement), dont l'identifiant ISBN [International Standard Book Number, pour les curieux !] est 978-2-7355-0704-7, pour trente-neuf euros seulement (co-édition Dastum-Comité des travaux historiques et scientifiques) et vu la somme de documents rassemblés, ce n'est pas cher, relativement bien sûr !!
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 6 novembre 2010 à 21:49
    Amalia Rodrigues a fait un de ses disques les plus émouvants, à plus de soixante-dix ans, "Lagrimas" [avec accentuation sur le premier "a"], rien que des textes d'elle, d'elle qui venait du peuple, qui a appris tard à lire et à écrire, et pour qui c'est toujours demeuré un "mystère" qu'elle, "l'illettrée", aient pu chanter, avec justesse, les textes des plus grands poètes portugais en étant à leur diapason et à leur hauteur....

    Que de tristesses dans ce disque [elle se croyait condamnée par une maladie, alors qu'elle l'enregistrait], mais aussi que de vigueur, de fermeté, de noblesse : on sent la Portugaise qui n'abdique pas, même dans les plus terribles cas ; elle dit toutes les traverses du destin mais aussi comment ces traverses sont contrées par le mépris, et ne serait-ce que par la voix qui dit ce qui est, et l'affronte avec grandeur.

    Donc, POUPIG, TU AS RAISON! AUCUNE COMPLAISANCE AU DOLORISME !!!! Aucun lourd chagrin à porter. Ces chants-là revigorent !!!

    Gwerz ou Fado, même combat !!!

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