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Bosco morceau que j'affectionne que j'adore (page 17)

Sujet de discussion : Bosco morceau que j'affectionne que j'adore
  • craig_lyner Dieu tout puissant
    craig_lyner
    • 6 décembre 2025 à 06:59

    Mais c'est bel et bien sur scène que le groupe défraie la chronique, car Brian y trouve tout loisir d'y exprimer son goût pour la théâtralité, arborant sans complexe jupes et collants, se maquillant avec toute la minutie d'une adolescente, s'affichant dans des attitudes provocantes des plus ambiguës, et ехhіЬant des textes sulfureux bien peu orthodoxes pour la si puritaine Angleterre.

    A tel point que le doute quant au véritable sехе du charismatique leader de Placebo a été longuement et savamment entretenu par un homme enfin débarrassé de ses démons intérieurs, sauvé de l'autodestruction par le rock.

  • craig_lyner Dieu tout puissant
    craig_lyner
    • 6 décembre 2025 à 07:01

    Dire que cet album diffère des suivants est presque une plaisanterie tant sa singularité est grande.


    Formellement, la voix de Molko y est encore plus aiguë, aigre et nasillarde qu'ultérieurement, et signe d'emblée la marque du groupe. Cette voix si particulière, intense et perçante, tantôt lascive, tantôt hachée, fige instantanément tous les attachements et toutes les inimités voués au tгіо : insupportable pour certains, fascinante pour d'autres, il ne semble pas qu'elle ait pu engendrer de sentiments frileux et mesurés.


    Les sonorités instrumentales n'ont pas encore l'ampleur qu'elles gagneront par la suite, sans parler d'un timbre de guitare encore en recherche et d'un jeu de batterie presque antinomique entre Schutzberg et Hewitt.



  • craig_lyner Dieu tout puissant
    craig_lyner
    • 6 décembre 2025 à 07:02

    Bref, l'album ferait presque penser à une démo amateur plutôt qu'à une véritable production labellisée.


    Ceci est encore renforcé par le caractère simple, direct et spontané des titres, crachés naturellement par le groupe comme s'il les composait en temps réel.


    Mais s'arrêter à cette simplicité et n'y voir qu'une crasse immaturité serait une méprise fondamentale, car la plus grande qualité de cet album réside justement dans son caractère brut de décoffrage, épuré et cash, doublé d'une épatante homogénéité.

  • craig_lyner Dieu tout puissant
    craig_lyner
    • 6 décembre 2025 à 07:03

    Sans compter ces riffs terribles qui constituent l'ossature quasi-exclusive des chansons.

    Il n'y a qu'à écouter Brian Molko en concert pour s'en rendre compte : les mélodies chantées sont sensiblement différentes par rapport aux versions album, et seule la partition de guitare confère leur structure aux titres.

  • craig_lyner Dieu tout puissant
    craig_lyner
    • 6 décembre 2025 à 07:05

    Exemple typique avec "Bionic" qui présente des paroles réduites au strict minimum (2 phrases, point barre) et une ligne de guitare limpide, ou encore "Swallow" qui ne possède pas le moindre chant. De surcroît les gaillards se baladent techniquement sur les airs d'une façon paradoxalement nonchalante et énergique, exploitant des partitions simples mais parfaitement maîtrisées et d'ailleurs bien plus variées rythmiquement que dans leurs efforts futurs.

  • craig_lyner Dieu tout puissant
    craig_lyner
    • 6 décembre 2025 à 07:12

    La quintessence de ce jeu précis et racé aboutit notamment à "Bruise Pristine", explosion de rage d'une rare intensité, inaugurant ce fameux style de gratte à la croche et constituant un excellent titre du groupe. Mais les autres pistes sont également excellentes, d'un "Come Home" brutal et enlevé à un "I Know" violemment mélancolique et confondant de douleur et de ressentiment.

  • craig_lyner Dieu tout puissant
    craig_lyner
    • 6 décembre 2025 à 07:17

    "Nancy Boy", un rien bourrin et surjoué, reste néanmoins nettement supérieur à sa version single et se calant parfaitement dans le moule de cet album terriblement accrocheur et surmontant parfaitement l'épreuve du temps.

  • craig_lyner Dieu tout puissant
    craig_lyner
    • 6 décembre 2025 à 07:18

    Bien sûr, ce qui fait également la différence entre cette production et les suivantes, c'est l'opposition flagrante du jeu de frappe de Robert Schutzberg par rapport à celui de Steve Hewitt, qui reprendra le flambeau après le clash.

    Autant Hewitt aime les sonorités graves et les frappes mâtes et lourdes, autant Schutzberg développe un jeu virevoltant et rapide qui confère à cet album une légèreté et un peps assez déroutants au départ mais finalement parfaitement à propos, au détriment peut-être d'un manque d'intensité et de ргоfопԁеuг.


    Chacun pourra se faire juge et apprécier (ou pas) à leur juste valeur un style et un homme depuis retombés dans l'oubli.

  • craig_lyner Dieu tout puissant
    craig_lyner
    • 6 décembre 2025 à 07:21

    Parlons enfin de cette édition collector, particulièrement riche en suppléments. Outre un son restauré (ce qui n'est pas du luxe car le master de 1996 était loin d'être parfait) et un petit livret de témoignages des membres du groupe, le CD nous offre 4 titres bonus, puisque "H K Farewell" était déjà présent sur la version originale de l'album sous forme de titre caché. Les 2 premiers sont des démos, d'une qualité sonore plus que moyenne mais pour autant non dénuées d'intérêt : "Paycheck" est un titre rapide, nerveux, hurlé d'une voix stridente par Molko sur le refrain et gonflé par des riffs monstrueux, alors que "Flesh Mechanic" nous offre un titre mixte acoustique-électrique, oscillant entre légèreté et puissance, tour à tour chanté, scandé, rapé et braillé, débordant d'impertinence et de spontanéité.

  • craig_lyner Dieu tout puissant
    craig_lyner
    • 6 décembre 2025 à 07:22

    Les 2 derniers titres, "Drowning By Numbers" et "SlackerЬіtсh", sont tout aussi intéressants et se placent en habile continuité avec le reste de l'album, le premier avec sa basse ronflante et métallique, et le deuxième alternant pincements de cordes doux et riffs nerveux.

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