Le hasard n'est qu'un mot pour désigner ce que l'on ne maîtrise pas (on ne souhaite pas maîtriser ?)
Je suis totalement d'accord avec toi.
Pour moi, le hasard est une notion creuse. J'ai remarqué que l'on mettait généralement à son compte certains événements pour mieux justifier une attitude fataliste, face à ceux-ci. Le hasard serait une force extérieure irrésistible dont le concours n'offre pas les garanties de détermination que l'on attend pour rester mаîtге de sa vie. Et cela peut être arrangeant, à défaut d'être rassurant. Le hasard, ainsi conçu, peut faire accroire la perspective d'un avenir meilleur au joueur compulsif. Dans ce cas, on se réfugie en lui, dans la mesure où l'on place notre sort en ce ressort supérieure qui nous échappe. On peut tout autant justifier un refus d'affronter les conséquences d'un problème parce que la force du hasard nous dépasse, en raison de l'imprévision qu'elle fait peser, et de l'irrésistibilité supposée de ennuis provoqués. Dans les deux cas, le hasard est une excuse pour ne pas agir directement.
Effectivement, nous sommes parfois confrontés à des événements fortuits, dont la part d'imprévisibilité peut nous donner l'impression d'être démunis. Les vicissitudes nous semblent souvent inopinées, quant bien même nous aurions concouru à leur survenance. On peut toutefois, par une attitude active, limiter cette imprévision, sans l’annihiler. Et, une fois le fait advenu, nous reprenons la barre pour en affronter les conséquences (lorsque nous n'en est pas mort, ou mis hors d'état).