Je remarque - est-ce ainsi toujours ? -
qu'une voix souveraine, avec cette tessiture
charnelle, sans effets parasites, avec cette
ргоfопԁеuг qui saisit, m'introduit, le temps
du chant, à une réflexion réconfortante sur
le temps qui passe.
La voix de Kathleen Ferrier - merci de nous
la rappeler, Jiminiy - me suspend dans un
temps qui est celui de l'éternité vécue
dans la plénitude présente des facultés humaines,
dans la pleine possession de moi-même comme
être humain passant et éphémère (l'éternité telle que
Baruch de Sinoza nous la donne à entendre et penser
en la vivant dans notre monde) ; Katleen Ferrier
est parmi les plus belles voix que l'on puisse
écouter ; je note que le style de chant marquant
chaque époque ne la démode pas, et qu'elle reste
suprêmement audible