A cette question récurrente ne peut-on substituer l’homosexualité dans la littérature ?
Est-on écrivain avant d’être homosexuel ou bien homosexuel écrivant ?
Yves Navarre était en ргоfопԁ désaccord avec la « communauté homosexuelle » car lui se définissait avant tout comme écrivain qui parlait de l’homosexualité celle-ci n’étant qu’une composante de sa personnalité, même si celle-ci a beaucoup influencée son œuvre.
Il s’en fallait de peu pour que j’y ajoute mon avis personnel. Pour ma part je pense qu’il existe une littérature homosexuelle, comme il existe une littérature policière, d’aventures, de voyages, sentimentale, etc… mais la littérature homosexuelle n’est pas une fin en soi, car elle serait par trop réductrice. En fait, il n’y a qu’une littérature qu’elle soit hétérosexuelle ou homosexuelle.
La littérature homosexuelle bien qu’abordant tous les thèmes spécifiques du genre : l’identité, problèmes de société, romans à l’eau de rose, policier, éгоtіԛuе voire рогпоgгарhіԛuе, etc..- met en scène des gays, des lesbiennes, des Тгапs et parlent d’eux point final. La littérature homosexuelle s’attache à décrire, évoquer, représenter des réalités sur la vie d’homosexuels (les). Elle ne touche qu’un certains nombres de personnes. Appauvrissante pour certains, réductrice pour d’autres. La littérature générale, quant à elle peut s’affranchir de cette restriction en parlant de tout et de tous.
Rien n’empêche un gay, une lesbienne, un (une) tгапssexuel (le) d’écrire un roman pour tous, mais aurait-il l’imagination et la même sonorité, le même public ? L’auteur hétérosexuel, peut lui, se mettre plus facilement dans la peau de l’autre. Ses romans peuvent traiter divers sujets, y compris celui de l’homosexualité sans que cela ne choque, avec toujours le même public fidèle, voir, il peut en gagner un autre.
Quand on s’y intéresse un peu et qu’on fait quelques recherches, il apparaît qu’on ait toujours parlé d’homosexualité (homophilie, pédérastie) et ce, depuis l’Antiquité. Mais cette littérature semble avoir pris son essor au 19ème siècle pour trouver sa plénitude au XXème siècle et de nos jours. Si au XVIIIIème siècle et au début du XXème, l’homosexualité était voilée, suggérée, avec nombre précautions, de nos jours, elle s’affiche sans honte, sans pour autant stigmatiser les lecteurs. La littérature LGBT permet aux homosexuels de s’identifier à une identité de genre, un héros, un récit, une situation identique. De ne plus se sentir seul avec ce fardeau (pour certains (aines). Nous n’avons plus besoin de tгаvеstіг l’histoire et les personnages et n’avons plus à craindre les foudres des biens pensants, et autres moralistes. Idem en ce qui concerne la censure.
La reconnaissance d’une littérature homosexuelle est en premier lieu le fait du lecteur qui repère, privilégie une dimension, une composante d’un texte qui lui semble relever d’une identité ou d’une sensibilité autre qu’hétérosexuelle. Du reste, si la question se pose d’une littérature homosexuelle, c’est que l’homosexualité n’est plus représentée de la même façon qu’aux siècles derniers : L’homosexualité, était signe d’horreur absolue, de dégénérescence, de регvегsіté, de dégoût. Elle pouvait faire rire également lorsqu’on pensait à l’homosexuel efféminé, émouvoir par la pitié en faisant des homosexuels et/ou de leurs parents des victimes de la société. De nos jours, elle porte beau le retrait de la catégorie des maladies mentales, haut le droit de vivre au grand jour, et les revendications, que ce soit au respect ou autres. !
