Extrêmistes religieux choqués

Une plasticienne nantaise choque les extrémistes religieux

La pression exercée par des extrêmistes religieux ont conduit un galeriste toulousain à annuler l’exposition de Soasig Chamaillard, qui travaille sur le détournement de l’image de la Vіегgе Marie.



Exposée dans une galerie toulousaine, une artiste s'est vu retirer ses œuvres suite aux pressions de plus en plus fortes de groupes extrémistes religieux. Pourquoi une telle hostilité? Les œuvres de Soasig Chamaillard sont des détournements de la Vіегgе Marie. Face à des réactions violentes et devenues quotidiennes, le galeriste a pris la décision de lui rendre ses œuvres.

DES VӏЕRԌЕS À LA SAUCE POP-ART

Le travail de la plasticienne Soasig Chamaillard se concentre sur l'image de la Vіегgе Marie. L'artiste a détourné plusieurs dizaines de statues qu'elle a récupérées et restaurées, toujours avec une même démarche à l'esprit, un relooking inspiré entre autres du pop-art, du féminisme, ou encore de la culture japonaise, comme elle l'explique elle-même:
«Issue d’une société occidentale chrétienne, ma réflexion est influencée par mon environnement. Par le jeu d’associations d’icônes, de transformations physiques, ou de combinaisons improbables, je parle avant tout de la femme, de sa place et de son rôle dans la société. Ces questionnements m’ont amenée à travailler sur l’image sacrée de la Vіегgе Marie. Je travaille à partir de statues abîmées, provenant de brocantes ou de dons, que je restaure et transforme. Je ne cherche pas à choquer ceux qui croient. Je ne cherche qu’à toucher ceux qui voient.»

Le résultat est surprenant et fait directement écho à notre culture populaire, de Super Mario aux Power Rangers, en passant par Mon Petit Poney Magique et Sailor Moon. Parmi ces œuvres, on trouve aussi S'Embrasser, qui représente deux Vіегgеs aux couleurs de l'arc-en-ciel en train de s'embrasser (photo ci-dessus).

BLASPHÈME

À Toulouse, la galerie Alain Daudet recevait l'exposition de l'artiste depuis mars et faisait face à une hostilité très virulente. Pour le galeriste, la situation n'était plus tenable:

«J’étais agressé verbalement tous les jours, raconte-il dans La Dépêche. Certains venaient régulièrement pour protester contre le travail de Soasig Chamaillard. Combien de fois ai-je entendu “C’est scandaleux ce que vous faites”!»

Ce n'est pas la première fois que l'artiste est victime de ce type de pressions. Les réactions hostiles face à son travail, Soasig Chamaillard connaît bien. Début 2011, à la galerie Albane à Nantes, ses Vіегgеs avaient aussi rencontré des accusations de christianophobie.
L'exposition, qualifiée de «blasphème», avait pourtant été maintenue. «Cela semble montrer clairement un malaise entre liberté d’expression artistique et politique et mouvements ultra-catho, déplore aujourd'hui la plasticienne dans Presse Océan.

Je n’en veux pas à la galerie qui a subi beaucoup d’intimidations avant d’en arriver à cette décision. Je comprends que mon travail puisse être désapprouvé mais néanmoins les réactions des ultras me semblent démesurées.»

UNE MONTÉE DE LA CENSURE RÉACTIONNAIRE?

Le collectif nantais Les DurEs à Queer a exprimé dans un communiqué de presse sa consternation devant cette atteinte à la liberté de l'artiste et son inquiétude face à ce phénomène de censure qui s'est fait récurrent ces derniers temps:
«Suspension des affiches de L’Inconnu du Lac – qui montrent, ô scandale, deux hommes s’embrasser –, destruction de l’expo “Couples Imaginaires” dans un arrondissement de Paris, manifestations pour stopper les représentations de la pièce Sur le concept du visage du fils de Dieu…

Les réactionnaires censurent violemment l’art aujourd’hui dès qu’il n’est pas conforme à leur vision d’un monde étriqué où l’on n'a pas le droit d’interroger la sехuаlіté, le désir, le masculin, le féminin!» L'artiste, qui avait d'ailleurs offert au collectif le tableau S'Embrasser, compte en tout cas poursuivre son travail artistique en dépit de ses détracteurs.

Votre avis sur ce sujet ?

En République, le délit de blasphème n'existe pas : tout simplement, en raison de la laïcité institutionnelle, en raison de la séparation des Églises et de l’État, qui font des croyances religieuse ou de leurs absence et de l'athéisme, des affaires privées (n'en déplaise au pape et aux évêques catholiques, qui viennent de déclarer que la foi ne pouvait pas être une affaire privée), aucun absolu - hormis l'absolu de la souveraineté du peuple comme source de tout pouvoir, ce qui contrevient à l'absolu des droits de leur dieu posé par la hiérarchie catholique - ne peut prévaloir.

C'est pourquoi ce galeriste, insulté, vilipendé, n'a pas eu la bonne réaction ; moi j'aurais averti la police des éventuelles menaces, des pressions, et j'aurais fait installer un rideau en acier que j'aurais descendu chaque nuit.

En plus, ces gens-là, les catholiques fondamentalistes ne comprennent rien : quand bien même il y aurait représentation de la "Vіегgе Marie", en quoi leur croyance peut-elle s'en offusquer, la "Vіегgе Marie" étant un être transcendant ?

Ces gens-là sont des totalitaires qui espèrent imposer leur dogme régressif à toute la société française, en faisant fi de sa pluralité, de sa diversité et de la République laïque.

Je suis content d'être athée et de pouvoir déclarer que l’œuvre montrée plus haut ne me semble pas un sommet de l'art mais que, pour autant, comme toute œuvre de l'esprit et des mains d'un artiste, elle a le plein droit légal d'être, de s'exposer, et de se diffuser.

Par ailleurs, je suis persuadé, et je sais d'expérience, que des chrétiens, attachés à la liberté des croyances ou de l'incroyance, partisans de la laïcité (qui les préserve, après tout, de toute intromission étatique dans leurs affaires), bien que choqués dans leur absolu, s'accorderont pour admettre qu'ils n'ont pas le droit civil d'interdire une telle représentation.

C'est le b.a.ba d'une société non théocratique.

En provoquant on fait parler de soi, vieille recette marketting.
S'attaquer aux chrétiens ne comporte aucun risque. j'attends avec impatience son action "artistique" contre les musulmans !

Tu veux qu'elle soit brûlée vive ou quoi

C'est le sujet typique "à bouteille d'encre", autrement dit: chacun défend sa position et écrirait des arguments jusqu'à demain matin...

C'est dur...dur... la démocratie...

Dans le passé, le FN a cité une phrase de Jaurès et toute la gauche a gueulé comme si on l'assassinait. Le sieur Jaurès n'appartient à personne, ni à la gauche, ni à la droite, ni aux extrêmes, mais à l'Histoire...

C'est dur...dur... la démocratie...

Certains n'apprécient pas les posts de votre serviteur...


C'est dur...dur... la démocratie...


Allez, continuez la litanie qui ne sera pas ...vіегgе !