Salut à tous, je voulais juste vous faire part d'un heureux mais non moins peu banal et bouleversant événement : actuellement dans ma 22ème année, étudiant en école d'ingénieur... bon, je suppose que vous avez deviné de quoi il s'agissait avec le titre.
Cet été, j'ai perdu ma grand-mère d'un cancer du poumon, à quelques semaines de ses 74 ans. Quelle ironie... elle qui n'a jamais fumé une cigarette de sa vie. La nouvelle fut déjà dure à prendre, si le destin ne s'en était pas en plus mêlé : par une coïncidence, ma sœur et moi nous trouvions ensemble quand nous avons été prévenus, à minuit...
...mais surtout, mon père, quelques jours plus tôt à peine, subissait une crise cardiaque heureusement très vite prise en charge (je réalise tout à coup qu'il n'y aurait pu y avoir ni papa, ni bébé... Profitez-bien de la vie, les gens ^^). Autre détail important : expatrié au Maroc avec sa nouvelle compagne depuis plus d'un an. Donc loin de sa maman lorsqu'elle l'a quitté, pas en condition pour rentrer assister à l'enterrement, mais surtout, il n'était même pas possible de le mettre au courant immédiatement, le risque aurait été trop grand cardiaquement. Une véritable épreuve, très douloureuse, pour mon papi. Je l'ai vu pleurer pour la première fois lorsqu'il a enfin pu le mettre au courant par téléphone.
Elle nous a quitté au mois de juin, sans même, pour ma part, pu lui avoir officiellement annoncé ma bisexualité et mon amour pour un homme... Mon père, déjà meurtri bien qu'il s'y fût préparé, devait en plus supporter, ce grand sportif, de rester inactif dans un lit d'hôpital pour de nombreux test. C'est ainsi que, au court du mois de juillet, cet événement un peu inattendu leur est tombé dessus...
Je suppose que c'est un de ses rares moments de la vie quand, lorsque des événements trop pénibles s'acсumulent, le plus terrible de tous, la mort d'un être cher, appelle souvent le plus beau : une naissance. En un sens, c'est comme transformer un peu de sa douleur en joie, comme si la personne disparue renaissait un peu...
Quelle ne fût donc pas ma surprise lorsque, en ce matin d'octobre, travaillant sur mon ordinateur, je reçois un mail de mon paternel... m'informant de cette sacrément surprenante nouvelle. Je suis resté 2 minutes sans pouvoir rien faire... Et pour cause.
Si on ne compte pas ma petite cousine, j'ai toujours été le benjamin de la famille. A 10 ans, j'avais bien епvіе d'un petit frère ou une petite sœur, mais pour ma mère c'était bien sûr hors de question depuis longtemps... J'aurais d'ailleurs pu mais elle a fait une fausse couche, un peu après ma naissance - d'ailleurs elle n'en voulait pas. J'ai tout de même conservé ce fапtаsmе en moi, une sorte de délire auquel je ne croyais vraiment pas. J'en ai même rêvé... de ce petit frère/petite sœur qui n'avait jamais vu le jour.
Mais voilà qu'aujourd'hui, c'est une réalité. Un petit être qui va partager une partie de mes gènes est donc programmé pour la mi-avril. Tout un tas de remise en cause de perspectives... Ma famille, qui a toujours été un poil banale, se retrouve soudain affublée de beaucoup de nouvelles choses : mon père, de nouveau papa à presque 54 ans... Mon papi, papi pour la quatrième fois à presque 78... Mais aussi moi, qui vais donc devenir grand frère, à 21 ans.
Ce fut bien sûr un choc au début. J'ai craint pour ma mère, comment elle le prendrait... Elle a souffert de leur séparation, il y a 5 ans, mais a su aller de l'avant... Pourtant, il y a donc eu ce "dernier coup de massue". J'ai sincèrement de la peine pour elle. Mais je ne peux non plus m'empêcher, une fois beaucoup de recul pris, d'accueillir avec joie et émotion, peut-être plus tard ехсіtаtіоп, cette grande nouvelle.
Maintenant, ne reste plus qu'à m'y préparer. M'appellera-t-il/elle tonton, grand frère ? Tout aussi "demi" que nous serons, je serai son grand frère, si possible un grand-frère digne, aimant et protecteur, je m’inquiéterai pour lui/elle. C'est d'ailleurs déjà fait. Une grossesse à 41 ans d'un homme de 54, ce n'est pas à prendre à la légère. Mais ce bébé aura déjà la chance de grandir au Maroc, comme ma sœur et moi avons eu la chance de grandir en Espagne. L'ouverture et l'évasion de l'esprit ont toujours été une caractéristique de ce côté de ma famille...
Je suis également content qu'il tombe sur cette famille. Mon père était comme beaucoup d'autres : on pouvait se disputer avec lui, le détester, lui trouver tous les défauts... mais l'aimer quand même parce qu'il savait si bien nous aimer nous, s'occuper si bien de nous, nous élever dans l'humilité et la tolérance.
Je suis conscient que je ne suis pas seul dans ce cas. Tellement de familles recomposées, aujourd'hui ! Mais toutes n'établissent pas une fratrie liée par le sang, et encore moins avec un si grand écart d'âge. Donc si vous avez des anecdotes, des conseils, des avis sur la fraternité ou la paternité tardive, la maladie... ou sur tout autre sujet, je serai ravi de les entendre
Encore aujourd'hui, j'ai du mal à imaginer... Un bébé, nom de Zeus ! Si je m'y attendais !