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In extremis... - Littérature & poésie

Sujet de discussion : In extremis...
  • lefablio Membre élite
    lefablio
    • 10 février 2013 à 15:00
    IN EXTREMIS...

    Dans un bain de jouvence,
    l'embryon se prélasse insouciant.
    Hermétique à l'ambiance,
    au dehors, à ce monde inquiétant.

    Naufragé en frêle esquif,
    dérive à l'aЬапԁon.
    L'espoir est bien rétif
    au marin pudibond.

    Dans un bain de jouvence,
    marin s'est noyé.
    De vagues à l'âme en tгапses,
    s'en trouvait buгіпé.

    Naufragé en frêle esquif,
    le soleil s'est levé.
    Marin est bien chétif,
    au loin une île, sauvé.

    Dans un bain de jouvence,
    sirène l'a envoûté.
    Sans âge, adolescence,
    elle le prie de rester.

    Naufragé en frêle esquif
    retrouve sa pureté.
    Sirène en apaise la méfiance,
    vivent heureux désormais.

    Fabio, dit bientôt le Fablio, tout un roman.
    BISOUS.
  • dissidanse Membre occasionnel
    dissidanse
    • 12 février 2013 à 12:21
    ô ! superbe prosodie enchanteresse… tu taquines la Muse de ton insolente insolation ! Rimes féminines, rimes masculines, les amateurs de paroles & musique croiraient entendre les rumeurs montantes de la mystérieuse Lesbos "Mère des jeux latins et des voluptés grecques, Lesbos, où les Ьаіsегs languissants ou joyeux, Сhаuԁs comme les soleils, frais comme les pastèques, Font l’ornement des nuits et des jours glorieux" . L'esthète que je suis y trouverait de bonne grâce sa nourriture et boirait tout son saoul le nectar olympique de ses fruits interdits… Si… Si l'exégète tatillon des récits mythiques ne pouvait s'empêcher de chausser les lorgnons d'une institutrice au chignon sévère ! RRRrraaaa celle-la, impossible de s'en débarrasser ! (Maya l'abeille*, surnommée ainsi à cause de son éternel pull rayé, se mêle de tout — elle était vilaine mais vilaine, oh qu'elle était vilaine^^ !)

    "— Hypocrite lecteur, — mon semblable, — mon frère !" voyons un peu ce que nous dit la fable…

    (interlude)

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=dDujic01t_4
  • lefablio Membre élite
    lefablio
    • 12 février 2013 à 16:10
    Voilà un commentaire in extremis qui abreuve ma soif de connaissances,
    en fervent adepte d'Epicure, nous nous entendrons bien.
    En jardinier talentueux, j'ai quelques fruits appétissants...
    D'hypocrite à Hippocrate,
    l'hypocras, nectar des dieux...
    que je partage avec les muses volontiers...

    j'aime me jouer de la prosodie tout autant que les muses se musent de moi..
    je prends la rime et les vers, les secoue afin qu'ils se mettent dans le bon sens,
    parfois je rie il y a en a deux...

    Merci pour ce commentaire qui m'a enchanté...
    mais pas copain avec youtube , bon je vais réessayer...

    oui accepte cette bise, que je t'offre volontiers
  • dissidanse Membre occasionnel
    dissidanse
    • 12 février 2013 à 18:12
    @ ritha

    posté ce lien à cause du crocodile que j'ai trouvé, dans le film sus-mentionné, le seul crédible. Je parle du film de Miguel Gomès, "Tabou", dont la création sonore est des plus séduisantes : récit en voix-off et ambiances sublimes sur drame muet. Piqué noir et blanc (en 16 mm il me semble) et direction de la photo somptueuses... Ce mec sait construire un рlап, pas de doute ! Mais voilà, l'argument du film me parait vraiment trop faiblard et rebattu (histoire d'amour torride et de crime sur fond de paradis perdu) tandis que les acteurs manquent de charisme, même s'ils crèvent l'écran... Me semble que ce film intéresse avant tout la critique parce qu'il est ultra référencé (Murnau, Flaherty, Blixen, littératures coloniales...). Bref, je n'ai vraiment retenu que le crocodile et la musique qui accompagne ses apparitions/disparitions.

    Voilà pour U-tube. En préparation : quelques remarques sur les récits mythiques de sirènes & marins, avant de prendre le maquis... J'aime bien que les choses soient dites avec une voix claire et cartésienne, au moins une fois.

    le mot * censuré du poème est : b a i s e r s (pauvre Baudelaire)
  • lefablio Membre élite
    lefablio
    • 12 février 2013 à 18:52
    @ ritha

    posté ce lien à cause du crocodile que j'ai trouvé, dans le film sus-mentionné, le seul crédible. Je parle du film de Miguel Gomès, "Tabou", dont la création sonore est des plus séduisantes : récit en voix-off et ambiances sublimes sur drame muet. Piqué noir et blanc (en 16 mm il me semble) et direction de la photo somptueuses... Ce mec sait construire un рlап, pas de doute ! Mais voilà, l'argument du film me parait vraiment trop faiblard et rebattu (histoire d'amour torride et de crime sur fond de paradis perdu) tandis que les acteurs manquent de charisme, même s'ils crèvent l'écran... Me semble que ce film intéresse avant tout la critique parce qu'il est ultra référencé (Murnau, Flaherty, Blixen, littératures coloniales...). Bref, je n'ai vraiment retenu que le crocodile et la musique qui accompagne ses apparitions/disparitions.

    Voilà pour U-tube. En préparation : quelques remarques sur les récits mythiques de sirènes & marins, avant de prendre le maquis... J'aime bien que les choses soient dites avec une voix claire et cartésienne, au moins une fois.

    le mot * censuré du poème est : b a i s e r s (pauvre Baudelaire)

    Issu d'une famille dont l'histoire ressemble de loin à l'Odyssée,
    j'y suis très attaché.
    Les senteurs du maquis me sont familières...

    J'ai minutieusement recopié le lien, rien,nichts...
    Le crocro ne me croquera pas...

    Soit, point de Ьаіsегs...
    une révérence?
  • dissidanse Membre occasionnel
    dissidanse
    • 12 février 2013 à 20:36
    Voilà, je supposais que ton poème indiquait vaguement l'Odyssée, car les seuls récits concernant sirènes et marins qui finissent bien se trouvent, à ma connaissance, dans les chants d'Homère et d'un autre poète grec (dont j'ai oublié le nom) qui évoque un épisode relatif au mythe d'Orphée. "Qui finissent bien" s'entend pour les marins, car les sirènes vaincues par la ruse d'Ulysse se suicident de dépit tandis qu'elles sont ravalées au fond de leur damnation par le brio du chant lyrique d'Orphée. C'est pourquoi la fin heureuse de ton poème suggère que la "sirène" fait moins référence à la créature malfaisante du fond marin qu'à la magicienne de l'île. Mais elle est un peu les 2, Circé non ? D'abord malfaisante puis "vaincue" par la ruse ulysséenne, elle devient аmапtе et protectrice de la suite du voyage… Ulysse apprit d'elle en effet l'art d'écouter les sirènes en résistant à la tentation de se jeter dans les abysses. Si tu es d'accord jusqu'ici, j'aimerais bien examiner d'abord le personnage de Circé…

    (j'aime bien les crocos, surtout "tic tac" le compagnon du Capitaine Crochet)
    http://www.youtube.com/watch?v=T2OdBX2DZ4E

    En attendant… bon appétit ! j'ai débouché un assez bon vin chambré de Soulignac (33) appelé l'Homme du Bourdieu^^
  • dissidanse Membre occasionnel
    dissidanse
    • 12 février 2013 à 20:48
    Erratum : Circé met en garde contre le chant des sirènes mais l'idée d'écouter quand même, solidement ligoté au mât du bateau par ses compagnons, vient bel et bien du cerveau d'Ulysse !




    On peut dire en ce sens que Circé a insufflé la curiosité en posant l'interdit et que le marin a résolu le problème.
  • dissidanse Membre occasionnel
    dissidanse
    • 12 février 2013 à 21:05
    Erratum 2 : je m'aperçois d'un anachronisme, les sirènes homériques ressemblent davantage à des femmes-oiseaux, les femmes-poissons sont en fait médiévales. Bon, ça n'a pas d'importance...
  • dissidanse Membre occasionnel
    dissidanse
    • 12 février 2013 à 21:37
    Avant d'en arriver à Circé, un mot sur le symbolisme des sirènes : « Si l'on compare la vie à un voyage, les sirènes figurent les embûches, nées des désirs et des passions. Comme elles sortent des éléments indéterminés de l'air (oiseaux), ou de la mer (poissons), on en a fait des créations de l'inconscient, des rêves fascinants et terrifiants, en quoi se dessinent les pulsions obscures et primitives de l'homme. Elles symbolisent l'auto-destruction du désir, auquel une imagination регvегtie ne présente qu'un rêve insensé, au lieu d'un objet réel et d'une action réalisable. Il faut comme Ulysse s'accrocher à la dure réalité du mât, qui est au centre du navire, qui est l'axe vital de l'esprit, pour fuir les illusions de la passion. » (Gheerbrant, Chevalier - Dictionnaire des symboles)

    Il ne faut pas oublier que l'île magique de Circé représente (au début de l'épisode) non pas la solide réalité d'un mât, mais bel et bien un rêve insensé produit par une imagination регvегtie... C'est pourquoi l'analyse du personnage de Circé est des plus nécessaires à la compréhension du mythe.
  • lefablio Membre élite
    lefablio
    • 12 février 2013 à 22:22
    Merci pour ces riches enseignements, et pour ce verre de fabuleux Bourdieu
    un vin à boire en société....sourire...
    Si la curiosité t'en prenait, tu pourrais lire l'odyssee revisitee que j'ai posté il y a peu.....
    La métaphore et symbolique y sont bien présentes...
    Et bien d'autres que tu peux aussi lire sur le site plumedepoesies.org, pseudo Fabio....
    il faut s'inscrire mais cela ne t'engage pas à poster.....
    En fait la plupart de mes poésies mêlent
    Mythes et divinités...

    Ah Circé,
    Ulysse et moi-même en sommes troublés...
    Elle promet l'immortalite en une cage dorée,

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