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Je crie ma peur...

Sujet de discussion : Je crie ma peur...
  • slough-i-will Membre pionnier
    slough-i-will
    • 10 février 2014 à 15:35
    Par une nuit sur mon profil tu t’es échoué
    Et tu m’as de suite déclaré ta flamme enjouée.
    J’avais touché ton cœur du boulet de mes photos,
    Accroché ta vie de l’ancre suave de mes mots.

    J’ai souri à cet abordage un peu culotté
    Et je t’ai répondu que mon cœur n’était pas prêt ;
    À l’amour désormais il ne s’accrocherait plus
    De peur de perdre celui qui s’y serait pendu.

    Désireux de passer de beaux jours à mes côtés
    Tu as souhaité me laisser apprendre à t’aimer.
    Tu as trouvé les mots pour apaiser mon esprit,
    Ton ardente ferveur troublait mon cœur aguerri.

    Chaque soir tu revenais pour visiter ton beau
    Et tu avais la manière pour flatter mon ego.
    Tu m’entrainais jusqu’aux heures ргоfопԁеs de la nuit
    Me faisant fondre pour toi et s’épanouir mon епvіе.

    Puis un jour tu ne t’es pas connecté, puis deux, trois.
    Mes nuits semblaient vides de ne plus vivre tes émois.
    Mon être s’est senti abandonné, orphelin
    Lentement je me laissai sombrer dans le chagrin.

    Et tu es revenu sans prévenir, salut toi !
    A ton appel mon cœur a bondi d’une douce joie.
    Mais c’était pour m’annoncer que tu étais souffrant,
    Allongé sur un lit, attendant le jugement.

    J’ai revêtu mon armure, chevalier matador
    Pour t’apporter un bien malingre réconfort.
    Tous les soirs tu m’apportais la joie et j’essuyai ta tristesse
    D’un revers de mes blagues et de ma trop forte faiblesse.

    De jour en jour tu butinais la chair de mon cœur,
    Par morceaux tu as détruit les barrières de mes peurs,
    Par bribes j’ai dégusté la saveur de ton parlé
    Me rendant еsсlаvе de l’amour que tu me portais.

    Et tu es reparti au fond de ton hôpital…
    Reste l’image de ton visage gravé sur la toile,
    Ton sourire que je voudrais tendrement embrasser,
    Tes beaux yeux bleus dans lesquels je me serais noyé.

    Il y a tant de semaines que je suis sans nouvelle.
    Je maudis cette fatalité qui me harcèle.
    Ma peur je la crie et je supplie à corps perdu
    De ne pas te retrouver toi aussi rajouté
    A la liste de mes précieux amours disparus.
  • metal Membre émérite
    metal
    • 10 février 2014 à 16:06
    Joliment écrit, émouvant dans sa lecture. Sensible.
  • alligator427 Membre pionnier
    alligator427
    • 10 février 2014 à 16:30
    Bonjour,
    trés beau et émouvant,
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 10 février 2014 à 16:40
    C'est difficile de faire une chronique versifié de ses amours, d'encadrer en quelques mots - sous la contrainte des rimes et du rythme - des sentiments et de ne pas trop donner aux mots convenus ; or, ici, il y a du rythme, de la rime, le respect de la formation en treize syllabes (l'auteur comptant à la manière moderne, et en faisant quelques élisions de syllabes), treize syllabes rythme impair, rythme difficile, juste après l'alexandrin auquel on est accoutumé et qui s'impose souvent - entravant la venue des mots justes - et juste avant d'autres vers plus longs qui diluent le versifié dans le verset de type claudélien, qui, lui, rappelle les longueurs bibliques !


    Il y a des clichés, mais qui peut écrire en prétendant en être exempt ; il y a de la sincérité, et du sentiment, ce qui importe davantage.


    Merci !
  • slough-i-will Membre pionnier
    slough-i-will
    • 10 février 2014 à 16:54
    Bah !
    Belle analyse poétique. Belle leçon.
    J'ai partagé ce qui est sorti de mes tripes. Ça ne pourrait intéresser que moi mais ça fait du bien de le crier.
    Mais je découvre qu'au delà de l'histoire versifiée tu as donné une approche intéressante qui me laisse baba et qui pour le coup donne de l'intérêt général au post.
    Merci à toi.
  • jmtiti13 Membre élite
    jmtiti13
    • 10 février 2014 à 17:01
    C'est super beau !!!!!!
  • draсопis Légende urbaine
    draсопis
    • 10 février 2014 à 17:22
    Très bien, peut-être accordez-vous trop d'importance à vos cyber-relations, après tout, ne sommes nous pas que des pixels sur votre écran ?
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 10 février 2014 à 17:36
    Mais, Ikki, non, les êtres humains, quel que soit le canal de leurs relations, quand elles sont partagées, non pas différées, quand elles imposent le sentiment de la présence l'un à l'autre, ne sont pas des pixels : tu dénies la présence l'un à l'autre, en rabattant le mode de l'internet sur les éphémères pixels, sur ces petits riens constituant le fondement technologique de l'échange électronique ; mais, vraiment, deux êtres peuvent se communiquer l'un à l'autre de la substance, et correspondre, et se correspondre, parce que les mots, le langage, ce qu'il comporte d'affectif ne sont pas annihilés par internet.

    Aussi, découvrir derrière les pixels un être ne relève pas de l'illusion, mais d'une saine conception de la réalité.

    Toutes les présences humaines derrière les pixels ne sont pas effectives ; certaines arrivent à se rendre effectives ; c'est ce qui est arrivé à l'auteur de ces vers ; il a donc bien des motifs, non pathologiques, de déplorer une absence.

    Et, Ikki, destituer les êtres de leur humanité, parce que, prétendument, nous ne serions que des pixels, ne me paraît pas la meilleure manière de bien traiter les autres sur internet.
  • kalean Membre expérimenté
    kalean
    • 10 février 2014 à 18:07
    Très touchant...
    Merci pour ce partage
  • kikinou4 Membre élite
    kikinou4
    • 10 février 2014 à 18:13
    L'écriture est belle.
    le contenu touchant....

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