Oui, qu'aurait été Louis Aragon, sans Léo Ferré, et sa sensibilité ?
Non pas que Louis Aragon soit un poète mineur, cependant il me faut bien avouer que ses accents patriotiques, et ses accents qui tendant à imiter les formes de la litanie - mettant ainsi à l'honneur ce dont sa jeunesse surréaliste aurait dû le garder, les homélies de l’Église catholique, et les formes du verset biblique - me portent sur les nerfs, comme ils portaient plus que sur les nerfs au poète Benjamin Péret, l'auteur de "Le déshonneur des poètes", qui voyait dans la poésie de la Résistance, et dans la plupart des écrits en émanant, une ргоstіtutіоп de la poésie (il s'agit là du vieux et ancien débat entre la légitimité ou non de la mise au service d'un idéal politique de la parole poétique - Péret tranchant dans le sens de l'engagement individuel et personnel de l’individu poète et pour son abstention en tant que poète) ?
Léo Ferré aura donné son allant libertaire à des poèmes qui, autrement, auraient été, pour beaucoup, pleurnichards, pathétiques à bon compte, tire-larmes ; Léo Ferré aura magnifié la poésie d'Aragon, et de poèmes ordinaires, "engagés" fait des beautés, et des poèmes d'amour fait des chants sublimes.
Ainsi Léo Ferré, revisitant la poésie française, aura mis sa voix et son talent de compositeur, au service de Charles Baudelaire et de Louis Aragon ; et, dans ce service, je crois que Léo Ferré n'aura pas été un agent mineur mais que l'âme poétique de Léo Ferré aura fait de ces poèmes-là des textes inoubliables, en les livrant à l'oreille de chacun, ne lirait-il pas !
Oui, vive Léo Ferré, je suis bien d'accord !!!


