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"L'Affiche Rouge", poème de Louis Aragon - Littérature & poésie

Sujet de discussion : "L'Affiche Rouge", poème de Louis Aragon
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 10 octobre 2013 à 23:41
    Cette "Affiche Rouge" est une affiche, que les forces d'occupation nazies avaient placardée sur les murs des villes pour dénoncer les "terroristes" qu'étaient les Francs-tireurs Partisans, tous étrangers, du groupe Manouchian.

    Il s'agissait d'un groupe de la MOI, la "Main-d'Oeuvre Immigrée", qui juifs, arméniens, espagnols rescapés des troupes franquistes et des camps français, et autres louches étrangers - du point de vue du régime pétainiste - avaient adopté la France, plus que la France ne les avaient adoptés.

    Et, ainsi, ces hommes donnèrent, à l'encontre du cours nationaliste du Parti communiste français, dont ils faisaient parti, PCF dont la seule doctrine était "A chacun son boche !", une grande leçon d'internationalisme, internationalisme que d'autres, trotskistes, mirent en pratique en formant au sеіп de la Wehrmacht, des cellules clandestines et en diffusant le journal clandestin antinazi "Arbeiter und Soldat", "c'est-à-dire "Travailleur et Soldat".


    "L'Affiche Rouge", par Louis Aragon.

    Plusieurs interprétations : Bernard Lavilliers, Léo Ferré, et Joan-Pau Verdier dans une traduction occitane du poème de Louis Aragon.











    Ceci pour rappeler au moins un épisode historique à ceux, ici et là, oublieux, n'en ayant d'ailleurs jamais voulu avoir la mémoire, de la nature cosmopolite, par sa provenance, de la population française, nature plurielle, nature mouvante, nature changeante, qui heurte de front les imbécillités florissantes sur les "français de souche" et ceux qui seraient différents au point d'être inassimilables et moins français que d'autres. Le groupe Manouchian, lui, n'était pas xénophobe !

    Et, que je sache, la crêpe bretonne n'est pas plus digne - ni plus française d'ailleurs, vu la date tardive, au regard du long cours historique, du rattachement du duché de Bretagne à la France - que le pois chiche du couscous marseillais ou que les boulettes de viande dites "à la grecque", qui peuvent être turques tout aussi bien.
  • mattmen Membre occasionnel
    mattmen
    • 11 octobre 2013 à 09:47
    En cours, on a étudié l'affiche, vue le film et appris le poème d'Aragon qui est juste sublime !
    C'était passionnant, on se doit de ce souvenir car ont leurs doit beaucoup...
    Au passage Renée Claude a aussi interprétée le poème, c'est la version qui me plais et touche le plus.
  • nigivir Membre élite
    nigivir
    • 11 octobre 2013 à 19:10




    Le disque de Léo Ferré chantant Aragon est tout simplement sublime!
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 11 octobre 2013 à 23:29
    Oui, qu'aurait été Louis Aragon, sans Léo Ferré, et sa sensibilité ?

    Non pas que Louis Aragon soit un poète mineur, cependant il me faut bien avouer que ses accents patriotiques, et ses accents qui tendant à imiter les formes de la litanie - mettant ainsi à l'honneur ce dont sa jeunesse surréaliste aurait dû le garder, les homélies de l’Église catholique, et les formes du verset biblique - me portent sur les nerfs, comme ils portaient plus que sur les nerfs au poète Benjamin Péret, l'auteur de "Le déshonneur des poètes", qui voyait dans la poésie de la Résistance, et dans la plupart des écrits en émanant, une ргоstіtutіоп de la poésie (il s'agit là du vieux et ancien débat entre la légitimité ou non de la mise au service d'un idéal politique de la parole poétique - Péret tranchant dans le sens de l'engagement individuel et personnel de l’individu poète et pour son abstention en tant que poète) ?

    Léo Ferré aura donné son allant libertaire à des poèmes qui, autrement, auraient été, pour beaucoup, pleurnichards, pathétiques à bon compte, tire-larmes ; Léo Ferré aura magnifié la poésie d'Aragon, et de poèmes ordinaires, "engagés" fait des beautés, et des poèmes d'amour fait des chants sublimes.

    Ainsi Léo Ferré, revisitant la poésie française, aura mis sa voix et son talent de compositeur, au service de Charles Baudelaire et de Louis Aragon ; et, dans ce service, je crois que Léo Ferré n'aura pas été un agent mineur mais que l'âme poétique de Léo Ferré aura fait de ces poèmes-là des textes inoubliables, en les livrant à l'oreille de chacun, ne lirait-il pas !

    Oui, vive Léo Ferré, je suis bien d'accord !!!
  • nigivir Membre élite
    nigivir
    • 12 octobre 2013 à 10:12
    Merci Climax.

    "Vive Léo Ferré", cela me paraît peut-être exagéré.

    Pour ma part, je suis juste reconnaissante à cet homme pour avoir su concilier convictions politiques, chanson et poésie (la sienne ou celle des autres) et pour avoir su magnifier, comme tu l'expliques très bien, certains "monuments" de la littérature française.
  • yoomy Membre suprême
    yoomy
    • 12 octobre 2013 à 18:24
    Je plussoie hasbeen !
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 12 octobre 2013 à 23:10
    Merci Climax.

    "Vive Léo Ferré", cela me paraît peut-être exagéré.

    Pour ma part, je suis juste reconnaissante à cet homme pour avoir su concilier convictions politiques, chanson et poésie (la sienne ou celle des autres) et pour avoir su magnifier, comme tu l'expliques très bien, certains "monuments" de la littérature française.

    Il a su, oui, concilier tout ce que tu énumères, et quelquefois il a su - ce qui est encore plus notable - passer outre à des positions idéologiques qui n'étaient pas les siennes (Louis Aragon restant, jusqu'à la fin de sa vie, bon gré, mal gré, membre du Comité Central du Parti communiste français), et Léo Ferré aura su dénicher la poésie là où souvent elle s'enlisait, ou se défaisait en son contraire, comme dans certaines poésies de Louis Aragon.

    Mais, à propos de Louis Aragon, je ne suis pas d'un enthousiasme sans borne : avoir trahi sa jeunesse surréaliste, pour chanter la guépéou stalinienne et Staline, reste difficilement digeste pour moi.

    Et que Léo Ferré ait réussi à dépassé les préventions qui sont les miennes (et qui devaient, vu sa proximité avec la Fédération Anarchiste, le visiter, sinon l'habiter) est à mettre à son асtіf.

    Oui, Léo Ferré aura eu un rôle majeur dans la diffusion de la poésie francophone, et dans son adaptation à ce qui en tient lieu de nos jours, la chanson.
  • nigivir Membre élite
    nigivir
    • 13 octobre 2013 à 07:42
    Tu as raison, Climax, merci pour ces précisions.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 15 octobre 2013 à 23:19
    Je rappelle que la Guépéou a été initialement fondée, par le Parti bolchevique, pour réprimer, durant la guerre civile et les combats menés par la jeune Russie soviétique contre tous les impérialismes coalisés, les ennemis ; dès 1926, cet organisme est devenu, entre les mains du plus éminent représentant de la bureaucratie qui aspirait à du calme pour jоuіг d'une rente de situation (en édifiant "le socialisme dans un seul pays"), c'est-à-dire entre les mains du secrétaire général Staline une arme contre les oppositions communistes ; et quand Louis Aragon écrit son poème, à la gloire de la Guépéou en 1931, il y a beau temps qu'elle n'est plus qu'un rouage policier destiné à terroriser les communistes et le peuple soviétique.

    Voici un lien vers ce que je n'apprécie pas de Louis Aragon.

    http://www.contreculture.org/AG%20Aragon.html

    Et je rappellerai que les surréalistes ont toujours tenu le "réalisme" dit "socialiste" pour un décervelage, et qu'un des plus grands actes politiques des surréalistes aura été la rédaction, par Léon Trotsky et André Breton, du manifeste de la Fédération Internationale pour un Art Indépendant (la FIARI) : "Toute licence en art".

    Un lien vers le manifeste de la FIARI :


    http://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1938/07/lt19380725c.htm
  • nigivir Membre élite
    nigivir
    • 16 octobre 2013 à 06:24
    Merci, c'est très intéressant et "éclairant".

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