Bac 2013 : pour avoir mention "TB", il valait mieux s'appeler Diane ou Adèle ???
Dis-moi comment tu t'appelles, je te dirai quelle mention tu as... Un sociologue a étudié les résultats au baccalauréat 2013 en fonction des prénoms des candidats et révèle que 20% des Diane et des Adèle ont obtenu mention très bien, contre 2,5% des Sabrina. Le prénom trahit en effet notre origine sociale.
Non, le prénom de votre enfant ne déterminera pas sa réussite au baccalauréat. Mais comme le choix du prénom est lié à l'origine sociale des parents, observer les résultats à cet examen en fonction des prénoms des candidats fait sens. Selon le sociologue Baptiste Coulmont, cela "permet de dessiner un espace social", avec les "prénoms choisis par des parents des classes intellectuelles, de la bourgeoisie ou du salariat d'encadrement d'un côté, et ceux choisis par des parents des classes populaires de l'autre".
D'après les résultats de l'étude menée par ce spécialiste des prénoms (*), postée sur son blog, 20% des Diane et des Adèle ont obtenu une mention "TB" en 2013, suivies par les Juliette, Alice, Louise, Anne ou Alix, dont au moins 17% d'entre elles ont obtenu plus de 16/20. A l'autre bout du nuage de prénoms, seuls 3% environ des Kevin, Jordan, Dylan, Steven et Sonia, Cindy et Mohamed ont obtenu la mention TB en 2013.
Les prénoms de filles en tête
"Ces différences entre prénoms ne sont pas dues aux prénoms : les copies sont corrigées anonymement, et le prénom n'a rien de magique", indique Baptiste Coulmont sur son blog. Le prénom "indique - de manière imparfaite et floue - l'origine sociale de celles et ceux qui le portent", relève le sociologue, et de nombreuses études ont déjà montré que l'origine sociale joue un rôle déterminant dans la réussite scolaire : "Parmi les élèves entrés en sixième en 1995, 71,7% des enfants d'enseignants ont finalement décroché en 2010 un bac général, 68,2% des enfants de cadres supérieurs, 20,1% des enfants d'ouvriers qualifiés, 13% des enfants d'ouvriers non qualifiés, et 9,2% des enfants d'inactifs", note le sociologue.
L'étude de Baptiste Coulmont montre également que les filles ԁоmіпепt le peloton, Grégoire étant le seul prénom masculin à passer la barre des 15% de mention TB au bac 2013. L'une des explications est que les filles réussissent mieux que les garçons, et recoivent ainsi plus souvent une mention. Mais le sociologue se demande aussi si les prénoms des garçons de classes supérieures ne sont pas moins socialement clivant que les prénoms de filles.
