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Le Pape ne veut pas "juger" ni "marginaliser" les homosexuels
Dans l'avion qui le ramenait du Brésil, le pape François a estimé que les homosexuels ne devaient pas être marginalisés ou faire l'objet de jugements.
Après une semaine passée au Brésil comme superstar des jeunes catholiques à l'occasion des Journées mondiales de la Jeunesse, le pape François est rentré à Rome lundi matin.
Dans l'avion qui le ramenait au Vatican, il a donné une conférence de presse aux journalistes présents à bord, bien droit debout au milieu des turbulences. A la fois chaleureux et grave, il a scandé ses phrases brèves et réfléchies de petites touches d'humour.
"Si une personne est gay, qui suis-je pour la juger ?"
Curie, banque du Vatican, Brésil, églises évangéliques, projets de voyages, risques pour sa sécurité, mais aussi rapports de l'Eglise avec les femmes, les divorcés remariés, les homosexuels....
Tous les thèmes sont abordés. Il a notamment répondu à la question du "lobby gay" au Vatican.
"Le problème n'est pas d'avoir cette tendance, c'est de faire du lobbying. C'est le problème le plus grave selon moi. Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ?" a-t-il demandé.
Interrogé sur les affirmations selon lesquelles il aurait été tenu dans l'ignorance des relations homosexuelles de Mgr Ricca, un prélat qu'il a nommé à la banque du Vatican, l'IOR, il a répondu :
"J'ai fait diligenter une enquête brève et nous n'avons rien trouvé sur lui". "Je n'ai encore vu personne au Vatican sur la carte d'identité duquel est inscrit gay. On affirme qu'il y en a. Le catéchisme de l'Eglise catholique dit très bien qu'on ne doit pas marginaliser ces personnes qui doivent être intégrées dans la société. Sur le lobby gay, je n'ai rien trouvé. Les lobbies ne sont pas bons",
a-t-il conclu sur le sujet, citant en exemple les lobbies politiques ou francs-maçons.
L'Eglise est contre l'ordination de femmes prêtres
Il a répondu une seule fois abruptement.
"Vous savez parfaitement quelle est la position de l'Eglise"
répond-il à une journaliste brésilienne sur l'avortement et le mariage gay. Il a également dit "non" à l'ordination des femmes : "La porte a été fermée par Jean Paul II". "On ne peut pas imaginer une Eglise sans femmes actives", a-t-il lancé.
"L'Eglise est féminine, mère, et la femme, ce n'est pas seulement la maternité, la mère de famille. Une Eglise sans les femmes est comme le collège des apôtres sans Marie", a-t-il remarqué, ajoutant que "Marie est plus importante que les évêques". Mais il a rappelé que l'Eglise avait "dit non" à l'ordination de femmes prêtres. "Cette porte est fermée", a-t-il souligné.
Les questions fusent. Benoît XVI ? Un bon "grand-père que l'on écoute à la maison". Son souvenir le plus marquant en quatre mois et demi de pontificat ? "Quand je suis allé à Lampedusa (la petite île où les clandestins africains débarquent sur de vieux rafiots), c'était à pleurer !" Et la fameuse sacoche noire dont il ne se sépare pas ?
"J'ai toujours fait ainsi. Nous (papes, évêques), nous devons nous habituer à être normaux", note-t-il en plaisantant. "Remarquez que je ne transporte pas de clé atomique !"... mais "un rasoir, le bréviaire, mon agenda et un livre sur la petite Thérèse" (de Lisieux).


