Cet opéra, qui a bénéficié de l'interprétation, diffusée à des millions d'exemplaires, de Maria Callas, est une histoire déchirante...
Comment d'une jeune fille japonaise montrer les tourments du cœur, et sa maturation somptueuse, ses attentes déçues ("Un bel di vedremo") et sa résolution finale, tout cela Puccini l'a réussi, et il est sûr que l'interprétation de Maria Callas nous laisse un préjugé favorable envers cette œuvre, cependant je crois que nous tenons là, comme avec l'histoire de Tristan et Yseult, une magnifique ode à l'amour, un mythe qui représente un sommet de "l'amour sublime" (pour reprendre l'expression chère aux surréalistes).
Par ailleurs, en un temps où les puissances européennes se partageaient la Chine et l'Indochine, le Japon étant le seul pays d'Orient à échapper à la colonisation grâce à l'industrialisation de l'ère Meiji, cette représentation, subtile, sensible, émouvante, d'une Asiatique me paraît - au-delà des "japonaiseries", et de la vogue japonaise, qu'aura bien représentée en peinture l'influence exercée par les estampes japonaises sur Monnet, et sur l'ensemble des impressionnistes - un hommage à une femme d'ailleurs, ce dont nous devons rendre grâce à Puccini.
Mon savoir musical se réduisant à peu, je ne puis que vous proposer ce que vous connaissez, sans aucun doute, déjà ; mais y a-t-il un temps pour s'émouvoir ? A chaque audition de la voix de Maria Callas, je suis, pour ma part, saisi par ce que la "Poétique" (d'Aristote) décrit comme un des sentiments qui traverse le spectateur d'une tragédie : la pitié.
Une voix d'une telle plénitude est une merveille, et cela nous émeut toujours.
Un bel dì, vedremo levarsi un fil di fumo dall'estremo confin del mare. E poi la nave appare. Poi la nave bianca entra nel porto, romba il suo saluto. Vedi? È venuto! Io non gli scendo incontro. Io no. Mi metto là sul ciglio del colle e aspetto, e aspetto gran tempo e non mi pesa, la lunga attesa. E uscito dalla folla cittadina un uomo, un picciol punto s'avvia per la collina. Chi sarà? chi sarà? E come sarà giunto che dirà? che dirà? Chiamerà Butterfly dalla lontana. Io senza dar risposta me ne starò nascosta un po' per celia... e un po' per non morire al primo incontro, ed egli alquanto in pena chiamerà, chiamerà: piccina mogliettina olezzo di verbena, i nomi che mi dava al suo venire Tutto questo avverrà, te lo prometto. Tienti la tua paura, io con sicura fede l'aspetto.
Dans la lignée des grandes interprétations, Angela Gheorghiu (fortement influencée par Maria Callas).
francisrobert
Membre occasionnel
30 novembre 2013 à 19:52
Cet opéra, qui a bénéficié de l'interprétation, diffusée à des millions d'exemplaires, de Maria Callas, est une histoire déchirante...
Comment d'une jeune fille japonaise montrer les tourments du cœur, et sa maturation somptueuse, ses attentes déçues ("Un bel di vedremo") et sa résolution finale, tout cela Puccini l'a réussi, et il est sûr que l'interprétation de Maria Callas nous laisse un préjugé favorable envers cette œuvre, cependant je crois que nous tenons là, comme avec l'histoire de Tristan et Yseult, une magnifique ode à l'amour, un mythe qui représente un sommet de "l'amour sublime" (pour reprendre l'expression chère aux surréalistes).
Par ailleurs, en un temps où les puissances européennes se partageaient la Chine et l'Indochine, le Japon étant le seul pays d'Orient à échapper à la colonisation grâce à l'industrialisation de l'ère Meiji, cette représentation, subtile, sensible, émouvante, d'une Asiatique me paraît - au-delà des "japonaiseries", et de la vogue japonaise, qu'aura bien représenté en peinture l'influence exercée par les estampes japonaises sur un Monnet, et sur l'ensemble des impressionnistes - un hommage à une femme d'ailleurs, ce dont nous devons rendre grâce à Puccini.
Mon savoir musical se réduisant à peu, je ne puis que vous proposer ce que vous connaissez, sans aucun doute, déjà ; mais y a-t-il un temps pour s'émouvoir ? A chaque audition de la voix de Maria Callas, je suis, pour ma part, saisi par ce que la "Poétique" (d'Aristote) décrit comme un des sentiments qui traverse le spectateur d'une tragédie : la pitié.
Une voix d'une telle plénitude est une merveille, et cela nous émeut toujours.
Un bel dì, vedremo levarsi un fil di fumo dall'estremo confin del mare. E poi la nave appare. Poi la nave bianca entra nel porto, romba il suo saluto. Vedi? È venuto! Io non gli scendo incontro. Io no. Mi metto là sul ciglio del colle e aspetto, e aspetto gran tempo e non mi pesa, la lunga attesa. E uscito dalla folla cittadina un uomo, un picciol punto s'avvia per la collina. Chi sarà? chi sarà? E come sarà giunto che dirà? che dirà? Chiamerà Butterfly dalla lontana. Io senza dar risposta me ne starò nascosta un po' per celia... e un po' per non morire al primo incontro, ed egli alquanto in pena chiamerà, chiamerà: piccina mogliettina olezzo di verbena, i nomi che mi dava al suo venire Tutto questo avverrà, te lo prometto. Tienti la tua paura, io con sicura fede l'aspetto.
ouais ouais ont connait merci......c est tout. MDR !!!
sergeclimax69007
Membre suprême
30 novembre 2013 à 19:59
"MDR", pourquoi "MDR", c'est "merde" ? Pourquoi "merde" ?
Décidément, sur ce site, les mal embouchés abondent, et le fait de se dissimuler derrière leur clavier semble leur autoriser la grossièreté et la vulgarité.
L'on ne peut apporter du nouveau, toujours, par contre remettre ici ce qui a ému bien des fois donnera, encore une fois, l'occasion de s'émouvoir, tel est l'essentiel, en un samedi soir, que beaucoup passeront devant une télévision guère émouvante.
Je souhaite, seulement, que ce chant puisse accompagner chacun(e) d'entre vous.
La beauté n'est pas sujette à la mode, au tourniquet de la nouveauté qui chasse l'autre, et l'on souffrira - ici - ce qui est une marque de la beauté : l'émotion.
Pourquoi le partage ne serait-il que de l'éсume des jours, ce qu'apporte les classements des ventes de disques, et pourquoi ne pas s'émouvoir encore une fois ?
S'émouvoir, n'est-ce pas important ?
sergeclimax69007
Membre suprême
30 novembre 2013 à 20:08
alison-emma
Membre pionnier
30 novembre 2013 à 20:11
Cet opéra, qui a bénéficié de l'interprétation, diffusée à des millions d'exemplaires, de Maria Callas, est une histoire déchirante...
Mon savoir musical se réduisant à peu, je ne puis que vous proposer ce que vous connaissez, sans aucun doute, déjà ; mais y a-t-il un temps pour s'émouvoir ? A chaque audition de la voix de Maria Callas, je suis, pour ma part, saisi par ce que la "Poétique" (d'Aristote) décrit comme un des sentiments qui traverse le spectateur d'une tragédie : la pitié.
Je disais dans un autre post que j'ai toujours été une inconditionnelle de Puccini (dans toute son oeuvre) Maria Callas l'a toujours interprété avec ses tripes... Je ne sais pas si ton savoir musical est réduit à peu (j'en doute), mais ce que tu écris est remarquable. Bon trêve de flaterie, merci pour ton analyse....
francisrobert
Membre occasionnel
30 novembre 2013 à 20:11
"MDR", pourquoi "MDR", c'est "merde" ? Pourquoi "merde" ?
L'on ne peut apporter du nouveau, toujours, par contre remettre ici ce qui a ému bien des fois donnera, encore une fois, l'occasion de s'émouvoir, tel est l'essentiel, en un samedi soir, que beaucoup passeront devant une télévision guère émouvante.
Je souhaite, seulement, que ce chant puisse accompagner chacun(e) d'entre vous.
La beauté n'est pas sujette à la mode, au tourniquet de la nouveauté qui chasse l'autre, et l'on souffrira - ici - ce qui est une marque de la beauté : l'émotion.
Pourquoi le partage ne serait-il que de l'éсume des jours, ce qu'apporte les classements des ventes de disques, et pourquoi ne pas s'émouvoir encore une fois ?
arrête ton char ben hur.............
sergeclimax69007
Membre suprême
30 novembre 2013 à 20:49
Alison-emma, il s'agit simplement pour moi de confier, sur ce site, ce que je ne pourrai confier à personne d'autre ; et, effectivement, mon savoir est petit, par contre ma sensibilité est attentive, et que Puccini ait donné corps et voix à ce personnage de femme, Madame Butterfly, m'émeut.
Cet opéra est connu de tous ; je lis, au passage, que c'est l'opéra le plus joué aux États-Unis d'Amérique du Nord ; mais je ne lis jamais combien la figure de cette jeune femme japonaise allait à contre-courant des clichés orientalistes ; car, enfin, voilà une femme souffrant, aimant, vivant, digne, en un temps où - je me répète - le colonialisme européen bat son plein et conquiert la planète et se la partage : grâce soit rendu à Puccini, au moins en art la figure d'une femme d'Orient aura été admirée et admirable !!!
sergeclimax69007
Membre suprême
30 novembre 2013 à 21:18
"MDR", pourquoi "MDR", c'est "merde" ? Pourquoi "merde" ?
L'on ne peut apporter du nouveau, toujours, par contre remettre ici ce qui a ému bien des fois donnera, encore une fois, l'occasion de s'émouvoir, tel est l'essentiel, en un samedi soir, que beaucoup passeront devant une télévision guère émouvante.
Je souhaite, seulement, que ce chant puisse accompagner chacun(e) d'entre vous.
La beauté n'est pas sujette à la mode, au tourniquet de la nouveauté qui chasse l'autre, et l'on souffrira - ici - ce qui est une marque de la beauté : l'émotion.
Pourquoi le partage ne serait-il que de l'éсume des jours, ce qu'apporte les classements des ventes de disques, et pourquoi ne pas s'émouvoir encore une fois ?
arrête ton char ben hur.............
Tu fais partie de la couvée de ceux qui veulent se donner de l'existence ici au travers de leur grossièreté.
Et tu fais partie de ceux qui sont incapables de participer, d'une manière un tant soit peu civilisée, à un forum.
Mais je suis certain que ta grossièreté trouvera preneur ; quant à moi, elle ne m'attire pas.
Sur ce, revenons à "Madama Butterfly".
Frédéric Mitterrand, en un temps où il n'était pas ministre, et pouvait produire de beaux films, comme "Lettres de Somalie", a fait un film-opéra de cette œuvre de Puccini.
Voici le duo d'amour, quand l'officier américain s'éprend de Butterfly, se prenant au jeu de sa tromperie, et qu'il découvre une jeune femme plus subtile qu'il ne croyait, et non un jouet, une jeune femme qui s'éveille à l'amour, dans son idéalisme souverain.
alison-emma
Membre pionnier
30 novembre 2013 à 21:38
Alison-emma, il s'agit simplement pour moi de confier, sur ce site, ce que je ne pourrai confier à personne d'autre ; et, effectivement, mon savoir est petit, par contre ma sensibilité est attentive, et que Puccini ait donné corps et voix à ce personnage de femme, Madame Butterfly, m'émeut.
Cet opéra est connu de tous ; je lis, au passage, que c'est l'opéra le plus joué aux États-Unis d'Amérique du Nord ; mais je ne lis jamais combien la figure de cette jeune femme japonaise allait à contre-courant des clichés orientalistes ; car, enfin, voilà une femme souffrant, aimant, vivant, digne, en un temps où - je me répète - le colonialisme européen bat son plein et conquiert la planète et se la partage : grâce soit rendu à Puccini, au moins en art la figure d'une femme d'Orient aura été admirée et admirable !!!
je suis très touché de ta sensibilité et je me moque des idiots qui ricannent. Ce n'est pas mon préféré mais cela est une autre question. Je ne savais pas que c'était le plus joué aux Etats Unis par contre, si, qu'elle était en opposition aux courants orientalistes et le contexte dans lequel elle évolue. Le thème de la geisha épousant un Américain de passage rappelle bien sûr Madame Chrysanthème de Pierre Loti, qui a d’ailleurs été adaptée à l’opéra par André Messager en 1893. Mais la ressemblance est très lointaine. Alors que Madame Chrysanthème est une Japonaise cynique, et vénale, qui compte son argent au départ du marin, Butterfly tombe passionnément amoureuse de Pinkerton, au point de sacrifier les conventions sociales et de renier sa famille. Et Pinkerton éprouvera des remords à la mort de Butterfly, ce qui n’est pas commun pour les marins de passage. Les infos que tu ne lis jamais nulle part sont pourtant bien explicites dans le livret...