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"Traders fous", une spécialité française ?
A l'occasion de l'ouverture du procès de Fabrice Tourre, ex-trader chez Goldman Sachs, L'Expansion.com revient sur le parcours de ces "traders fous" français qui incarnent les dérives de la finance.
"Fabulous Fab", la "baleine de Londres", Jérôme Kerviel... Ils étaient traders pour Goldman Sachs, JPMorgan Chase et la Société Générale.
Ces Français sont associés à la crise des subprimes de 2008. Et pour cause, ils incarnent tous les trois des visages de traders fous, ces petites mains de la finance folle qui ont failli faire sauter le système.
Le savoir-faire français dans le monde de la finance est convoité par les grandes banques.
Les étudiants des grandes écoles dont fait partie Centrale sont particulièrement courtisés par les grandes banques d'affaires anglo-saxonnes, surtout dans le domaine des mathématiques financières.
"Regardez le profil des financiers français qui partent à la City de Londres ou aux Etats-Unis: ils ont en général tous étudié dans les grandes écoles, qu'il s'agisse des écoles d'ingénieurs, des écoles de commerce ou de Sciences Po",
expliquait ainsi à Reuters Stéphane Rambosson, associé chez Veni Partners.
Ancien de Centrale, Fabrice Tourre est la parfaite illustration de ce type de parcours. Embauché comme courtier chez Goldman Sachs, ce pur produit des grandes écoles françaises qui se surnommait lui-même "Fabulous Fab", avait conçu à 28 ans pour sa banque un placement basé sur des dérivés d'emprunts immobiliers à risque baptisé "Abacus".
Mais sans préciser par la suite aux acheteurs que le fonds spéculatif Paulson en avait influencé le contenu et spéculait à la baisse dessus. Il était pourtant conscient des effets dévastateurs que pouvaient causer les produits structurés qu'il concevait
Au moment de la révélation de l'affaire en avril 2010, la presse américaine avait fustigé l'attitude arrogante et suffisante du Français, qui avait refusé de s'excuser lors d'une audition au Congrès.
Les journaux avaient fait leurs choux gras des 2 millions de dollars qu'il avait gagnés en 2007 et de courriels privés échangés avec sa fiancée, que leur avait transmis Goldman Sachs, où il comparait les produits qu'il concevait à des "monstruosités" ou de petits "Frankenstein" et ironisait sur "les pauvres petits emprunteurs peu solvables" qui "ne vont pas faire de vieux os".
Son procès a débuté ce lundi devant un tribunal de Manhattan, sous la présidence de la juge Katherine Forrest. Il est accusé de "fraude" lors de la vente d'un placement financier complexe début 2007.
Grave, vêtu d'un costume noir et d'une chemise blanche égayée par une cravate orangée, Fabrice Tourre est le seul accusé. Son ancien employeur, Goldman Sachs, également visé par la plainte initiale de la SEC, a préféré passer un accord à l'amiable et a accepté de payer 550 millions de dollars en 2010 pour solder les poursuites à son encontre.
L'affaire pourrait lui coûter cher. Le SEC réclame le remboursement des gains mal acquis assorti d'une amende. Une condamnation pourrait aussi entraîner une interdiction d'exercer, mais Fabrice Tourre a de toute manière quitté entre-temps Goldman Sachs. Il est redevenu étudiant à l'université de Chicago, après avoir un temps travaillé dans l'humanitaire au Rwanda.
Que pensez vous de ce monde de Fous de la finance ?













