Alison-Emma, malgré les exigences de la versification, qui souvent m'auront fait verser dans l'inauthentique (l'éloignement de moi-même), je me suis, au travers des images (qui peuvent être des leurres), au travers d'expressions exposant trop la douleur (car, oui, je suis douloureux et flottant), au travers des chausse-trapes du langage, un tantinet rapproché de moi.
C'est un long travail - comme dans le Fado - que de faire monter, non pas du larynx, mais du ventre, ce que je ressens.
Que de textes inauthentiques sur la mort de Simon, parce que je flirtais avec la métaphysique pour désincarner sa mort !!!
Tu as raison : c'est avec les mots simples, avec les mots sentis que se dit ce qui se ressent : le reste est habillage, maquillage, une diversion apportée à la peine.
Cependant, il importe, aussi, de ne pas donner dans le mélodramatique. Mais, vu ma disposition d'esprit ԁоmіпапtе, je ne crois pas y être trop exposé, à ce risque.
Alison-Emma, bien sûr, nous pourrions parler de tout cela "en privé", mais je crois important qu'un texte se donne au public, ici, et que nous puissions, tous les deux, l'apprécier, dans les progrès accomplis et ceux qui restent à faire, donnant ainsi une idée de ce qu'est une rubrique littéraire : ni congratulations, ni appréciations rapides, ni démolitions haineuses...
Oui, c'est avec tes sentiments que tu ressens, d'abord, et apprécies, et sens s'il y a du toc, et où.
Pour nous qui ne sommes pas des écrivains professionnels, mais qui avons besoin d'écrire des textes à la hauteur des circonstances de nos vies, il importe que la sensibilité soit ce qui commande l'impression première, et ce qui commande le jugement sur l'emploi des moyens du langage.
Tu en donnes un exemple tout à fait sain, Alison-Emma.