J'aime les Québécois

, les Acadiens, ceux du Grand Dérangement.
La voix sidère, qui vient des Ouest français, traverse un Océan, persiste, et s'éparpille avec des accents oubliés.
Les Québécois ont des charpentes sonores dressées contre les vents ; les bourrasques auront beau soufflé que les syllabes s'énonceront malgré tout, à l'inverse de la dispersion.
La voix, depuis les bayous jusqu'aux rives du Saint Laurent, s'ingénie et prospère ; elle se mâtine d’anglais et devient le joual, la primevère des gens simples ; elle se dessine, entre tant de courants, dans sa singularité, sa tonicité, sa bonté qu'elle nous surprend, et nous saisit.
Les Québécois, les Acadiens, les gens du bayou plus au Sud nous visitent de leurs accents et nous restituent une voix perdue.