Je ne sais comment j'aurais réagi dans cette situation précise, donc je vais m'abstenir de porter un jugement sur les non-intervenants.
J'avais lu un truc qui montrait que bizarrement, l'effet de groupe dissuadait d'intervenir.
En gros, quand plusieurs personnes sont les témoins d'une agression, ils ne vont pas réagir, se défaussant sur les autres, en espérant qu'un autre intervienne.
Si on se retrouve seul témoin d'une agression, on serait davantage prêt à porter secours à la personne.
Effectivement, j'ai lu aussi un témoignage il y a quelques temps où une femme agressée dans la rue et appelant à l'aide n'avait obtenu aucune aide des témoins et personnes qui avaient entendu les cris, parce que tous étaient convaincus que forcément quelqu'un avait déjà appelé les secours.
Sinon, je vous livre cette citation de Matthieu Ricard,
Plaidoyer pour le bonheur :
"Un homme gît sur la pelouse du parc de l'université de Manchester en Angleterre, au bord d'un chemin fréquenté. Il semble avoir un malaise. Les gens passent. Seul un petit nombre d'entre eux (quinze pour cent) s'arrêtent pour voir s'il a besoin d'aide. Le même cobaye est allongé sur la même pelouse, mais il porte maintenant le maillot du club de football de Liverpool (un club rival de celui de Manchester, mais qui a de nombreux supporters parmi les étudiants venus de Liverpool). Quatre-vingt-cinq pour cent des passants qui sont supporters de cette équipe s'approchent pour voir si leur copain a besoin d'un coup de main. Au bout du chemin, une équipe de chercheurs de l'université interroge tous les passants, qu'ils se soient arrêtés ou non. Cette étude ["Science in action", BBC, 2001], ainsi que de nombreuses autres, confirment que le sentiment d'
appartenance influence considérablement la manifestation de l'altruisme. Les gens sont beaucoup plus enclins à venir en aide à un proche ou à quelqu'un avec qui ils ont quelque chose en commun -ethnie, nationalité, religion, opinions- plutôt qu'à un inconnu avec lequel ils ne se sentent aucun lien particulier."