"Le président Pierre Bergé" : ciel, tout Français est président de quelque chose, République, association, club, œuvre caritative ; tu voulais donc exprimer "PIerre Bergé, président de Sidaction".
Cette affaire est pénible : il faut bien avouer que les myopathies sont des sаlореries qui ne suscitent pas, auprès des pouvoirs publics, les levées de fonds nécessaires pour des recherches dignes de ce nom, et avec la manière dont on finance maintenant sur projet, alors que nous avons besoin de recherche fondamentale, errante et fouineuse, ça ne va pas en s'arrangeant.
Pierre Bergé a raison quand il évoque une exposition indécente des malades myopathes pour apitoyer, et non pour susciter un élan de réflexion sur l'état des maladies orphelines de recherche dans ce pays.
Et l'ostracisme envers les homosexuels a longtemps pesé sur la recherche quant au SIDA, aussi longtemps qu'on a cru que c'était une maladie de "pédés" ; lorsque les statistiques ont révélé les ravages chez les hétérosexuels, cela s'est un peu amélioré ; pour autant, il reste attaché au SIDA une sorte de faute, comme si ceux et celles qui le contractent le faisaient exprès (et certes il y a des imprudences, et des suicidaires, et des ignorances qui s'entretiennent, ainsi que des interdits religieux), mais au-delà le SIDA apparaitra (toujours ?) comme moins fatal qu'une myopathie.
Au SIDA le public attache une culpabilité ; aux myopathies, la fatalité génétique.
Voilà pourquoi il faut mettre en lumière TOUS les propos de Pierre Bergé, qui sont justes malgré leur apparente violence.