En réponse au message de wolfi :
c'était il y a déjà de nombreuses années et ça ne faisait pas toute une histoire.
Je ne sais quand ton père est mort mais c'est effectivement un problème aussi vieux que la vie.
Il y a longtemps, dans les chaumières et à l'époque où on mourrait à domicile, il n'était pas si rare que l'on "aide" un agonisant en se trompant et mettant sa tête sous l'oreiller et pas l'inverse…
Le "bouillon de 11h" faisait aussi office de dernier repas.
Il y a 40 ans, j'ai ai l'occasion de sympathiser avec un anesthésiste (c'est surtout lui qui avait sympathisé avec ma mère, en fait) qui m'a expliqué comment cela se passait dans son hôpital:
Les médecins se réunissaient et parlaient ensemble des cas qui n'avaient pour seule perspective que la sortie coté morgue.
Parmi ceux-ci, ceux qui posaient problème était les gens en grandes souffrance dont on savait que cela allait durer longtemps avant de passer de vie à trépas.
Faut dire qu'à l'époque, on ne donnait pas la morphine à des doses substantielles et que pas mal de gens passaient par une agonie horrible car, parallèlement, le moyen de les "prolonger" dans ce qu'il faut bien appeler un acharnement thérapeutique commençaient à exister.
Bref, ils passaient en revue les "candidats" et, quand un coup de pouce pour savonner la рlапche s'imposait à leurs yeux, ils tiraient au sors quel médecin allait s'y coller.
Parmi les paramètres pris en compte il y avait, non seulement la souffrance du malade mais aussi celle de ses proches.
Seul celui que le sort avait désigné le savait dans le service et il allait discrètement pousser la seringue de chlorure de potassium, de nuit, dans la veine du patient.
Conclusion: Le cœur avait lâché dans la nuit…
Dans ma tête d'ado, ce qui m'avait le plus intrigué dans ses petits secrets, c'est qu'il gardait un peu de bouffe à la morgue, au frais à coté des cadavres…
Une vieille pratique de carabin pour exorciser la mort…
Bien sûr, des médecins qui s'amuseraient à cela maintenant, avec les badges, les caméras de surveillance et autre modernités, ne feraient pas de vieux os.
Enfin, c'est ce que l'on s'accorde à nous faire croire mais les services de réa ne méritent pas tout le temps leur nom.
Je trouve que, humainement, cela fait la grandeur de certains médecins qui sont resté sensibles à la souffrance humaine, à la folie du jusqu'au boutisme.
Ils ont une sagesse qui comprend qu'une situation sans espoir n'a pas de raison de s'éterniser, une fois que le patient sait à quoi s'en tenir et que les proches ont eu le temps de réaliser l'implacabilité de l'échéance…