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Récit d'un bizutage - Le "Blabla" bar

Sujet de discussion : Récit d'un bizutage
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 25 novembre 2013 à 10:04
    Bonjour à toutes et à tous


    Bizutage : le jour où Rudy a dit non:


    C'était le 1er octobre. Cet après-midi-là, après la séance de présentation de l'école, de son règlement et la traditionnelle photographie de sa promotion dans la cour de l'établissement, c'est au tour du président du BDE (bureau des éléves), mégaphone à la main, de prendre le relais.
    La direction de l'école s'éclipse. "On nous a clairement imposé de rester. Nous devions rester assis", se souvient Rudy.

    Et c'est parti pour 1 h 30 de mise en condition. Sous les applaudissements et les cris, parrains et marraines appellent chaque élève un par un et lui mettent un bracelet de couleur autour du poignet, censé définir l'équipe à laquelle il appartiendra.

    Impossible d'y échapper.

    Quelques jours plus tard, le BDE crée un groupe rassemblant toute la promo sur Facebook. "C'est notre promo mais ce sont eux qui créent notre groupe comme pour mieux nous contrôler et nous asservir." D'ailleurs, consigne est donnée de baisser la tête lorsqu'on croise un élève de deuxième année.

    PARMI LES DÉFIS, IL Y A ÉVIDEMMENT ALCOOL ET JEUX SЕХUЕLS

    C'est à ce moment-là que la liste des défis tombe. Les consignes sont claires :

    Sur clé USB, la réalisation de chaque défi doit être prouvée, photo ou vidéo à l'appui, auprès d'un membre du BDE ou d'un chef d'équipe, avant le lundi 21 octobre à minuit. Le port des bracelets est obligatoire jusqu'au 24 octobre minuit. En cas de perte, il est retiré cinq points sur la note finale. Rudy avait enlevé le sien dès le lendemain.

    Dresser les nouveaux venus au prétexte que cela soude un groupe pour les années de scolarité et même parfois pour la vie, a la vie dure.

    Parmi les défis, il y a évidemment alcool et jeux sехuеls : boire cinq shooters de suite rapporte 10 points ; montrer au moins deux paires de fеssеs sur une des places de la ville : 15 points de jour (10 points de nuit) ; faire un strip-tease dans la rue : 10 points (+ 5 points si c'est sur une musique sепsuеllе) ; faire "frotteman", se frotter contre quelqu'un, avec un inconnu : 20 points.
    D'autres défis ressemblent plus à des jeux inoffensifs : gоЬег un maximum de Flanby, mettre le plus de Chamallows possible dans sa Ьоuсhе. Mais... ils ne rapportent que 5 points.

    Fin octobre, une soirée dans un bar de la ville est prévue pour faire les comptes de chaque équipe. Point d'orgue de cette intégration.

    LE DÉBUT DES REPRÉSAILLES

    Rudy échange avec ses "amis" sur Facebook et explique pourquoi il ne souhaite pas participer à ce genre de festivités.

    "Evidemment, les membres du BDE disent toujours que ce n'est pas obligatoire et prennent soin de parler d'intégration plutôt que de bizutage. Mais en fait, il est impossible de passer outre. D'ailleurs, certaines filles n'avaient pas епvіе de participer mais elles avaient peur de dire non." Sur le réseau social, Rudy souligne le ridicule de ces mises en scène. Et fait clairement savoir que ce sera sans lui.

    Les représailles commencent. "J'ai reçu des menaces. On m'a dit : 'On va t'obliger à boire et tu termineras dans une poubelle'. Sur Facebook, les élèves de deuxième année cherchaient à me décrédibiliser afin que je ne m'intègre pas dans ma promotion et pour que je passe pour le pire des crétins."

    Une stigmatisation si difficile à vivre pour Rudy qu'il en vient même à avoir des pensées suicidaires, mais il tient bon. "Je venais le matin à l'école et je faisais comme si de rien n'était.
    Mon objectif était de ne rien laisser paraître. Mais à l'intérieur, c'était très dur." Certains copains de sa promotion lui ont envoyé des SMS de soutien. Rudy appréciait, sachant combien ils avaient peur.

    Le jeune garçon a fini par alerter le Comité national contre le bizutage (CNCB), qui a averti à son tour le ministère de l'enseignement supérieur.
    Le cabinet de la ministre, Geneviève Fioraso, est immédiatement intervenu auprès de la direction de l'école, "très coopérative et réactive", selon l'entourage de la ministre.

    La période d'intégration et la soirée finale ont été annulées. Le BDE a été dissout. Une vingtaine d'élèves doivent passer en conseil de discipline.

    Cette histoire s'est bien terminée mais certaines sont dramatiques laissant de graves séquelles et pouvant aller jusqu’à la mort (voir l'article "mourir aux mines")


    Avez-vous déjà vécu un bizutage qui vous aurai laissé de mauvais souvenirs ?

    Que pensez-vous de ces pratiques ?



    http://www.lemonde.fr/enseignement-superieur/article/2013/11/23/bizutage-le-jour-ou-rudy-a-dit-non_3518963_1473692.html
  • mick-new Membre occasionnel
    mick-new
    • 25 novembre 2013 à 13:21
    Bonjour Textoo

    oui j'ai eu vent cette histoire ainsi celle qui sait passé y a pas longtemps sur ce jeune qui est resté dans le coma
    je trouve ça complètement débile ce genre de pratique
    dans beaucoup d'universités de renom ce genre de bizutage sont monnaies courantes

    d'ailleurs des procès en pénal au USA ont fait scandale
    du à des viols de garçon (tournantes et autres) ou аvаlé des substances alcoolisées
    l'être humain est pitoyable dans ces travers
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 25 novembre 2013 à 13:33


    je trouve ça complètement débile ce genre de pratique
    dans beaucoup d'universités de renom ce genre de bizutage sont monnaies courantes


    Bonjour Mick new,

    Le pire c'est dans le milieu des soit disant futures élites de la nation que cela se passe, bel avenir


  • draсопis Légende urbaine
    draсопis
    • 25 novembre 2013 à 17:07
    Salutations, j'ai eu également à subir ces "journées d'intégration"", quel bel euphémisme, en fait, une journée, qui permet de laisser parler le sadique qui sommeille en chaque étudiant. Il ne s'agissait certes pas de "jeux" sехuеls, toutefois, le but était d'humilier, clairement, les nouveaux venus. Ces pratiques sont ignobles, à en juger tant par le zèle que par le sourire mauvais sur le visage de ces tortionnaires d'un jour, on ne peut que se dire, que demain, un nouveau IIIe Reich y trouverait sans difficulté des recrues de choix, capables des pires horreurs.
    Le plus inadmissible dans tout cela, est sans doute la complicité des professeurs, qui laissent volontiers s'exprimer la violence tant physique que morale sur des étudiants un peu déboussolés pour leur première année.

    Ces professeurs coupables méritent la révocation.

    L'année suivante, je n'ai pas fait subir de bizutage, et me suis absenté, trop écoeuré par ces pratiques.
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 25 novembre 2013 à 17:18

    Le plus inadmissible dans tout cela, est sans doute la complicité des professeurs, qui laissent volontiers s'exprimer la violence tant physique que morale sur des étudiants un peu déboussolés pour leur première année.


    .

    Bonsoir Micka,

    C'est en effet ce point qui est important, car à les entendre, cela n'existe pas ou reste bon-enfant ...


  • peter_pan Membre émérite
    peter_pan
    • 25 novembre 2013 à 17:23
    Bonjour c'est scandaleux d'entendre qu'il y a des morts/es et qui continue de faire le bizutage comme la très bien expliqué Micka32 ils sont marqué à vie...spychologiquement etc....


    Il doit bien avoir un moyen pour arréter cette torture non?
  • verduгіп Membre pionnier
    verduгіп
    • 25 novembre 2013 à 17:28
    La plupart des "zéleurs" de ces "organisations" n'arrivent pas souvent au 2ème cycle de l'enseignement supérieur..
    Ce sont des "guindailleurs" qui ont la boisson plus facile
    que le réflexe d'ouvrir un syllabus...
    Les humiliés et les plus calmes sont souvent ceux qui réussissent leur parcours universitaire.
  • textoo Légende urbaine
    textoo
    • 25 novembre 2013 à 17:32


    Il doit bien avoir un moyen pour arréter cette torture non?

    Depuis le temps que cela existe visiblement le souhait n'est pas d'actualité malgré que tout le monde soit au courant


  • boobsy Membre confirmé
    boobsy
    • 25 novembre 2013 à 17:59
    A mes yeux cela restent des exceptions. La majorité des "journées d'intégration" se font dans une bonne ambiance et un délire collectif. Loin des bizutages à l'extrême.

    Il ne faut pas généraliser non plus.
  • draсопis Légende urbaine
    draсопis
    • 25 novembre 2013 à 18:01
    Le simple fait que cela soit imposé, est condamnable.

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