Les romans de la comtesse de Ségur prônent des valeurs éducatives résolument désuètes: châtiments corporels, confrontations publiques des enfants à leurs méfaits, punitions humiliantes, leçons de morale. La petite Sophie, héroïne des Malheurs de Sophie mais aussi des Petites Filles Modèles et des Vacances, est un personnage binaire, partagée entre une «bonté de cœur» évidente et l'епvіе permanente de faire des bêtises.
C'était un autre temps ; une autre conception de l'éducation que beaucoup ne renient pas, y compris ici (je me rappelle qu'un topic sur les châtiments corporels infligés aux enfants avait vu s'élever de nombreuses voix favorables à ce mode "d'éducation"). Cela dit, qui lit correctement
Les malheurs de Sophie ou
Les petites filles modèles se rendra compte qu'en dépit d'un ton péniblement moralisateur, la comtesse de Ségur aborde une approche critique des châtiments, en pointant du ԁоіgt des conséquences désastreuses de la brutalité d'une tutrice sur les actions et le comportement d'un enfant.
Et vous quelle a été votre plus grosse Bétise d'enfant ?
Avec des amis, je me rappelle avoir préparé des fumigènes artisanaux pour enfumer l'appartement inhabité qu'une vieille rombière avait aménagé en asile pour chats errants : une grosse vingtaine de bestioles qui margottaient à tout va, et dont les odeurs empuantissaient toute une cage d'escaliers. Le problème est qu'après avoir regardé la horde de mistigris prendre son courage à quatre pattes et détaler ventre à terre par la lucarne, nous avons vu les voisins paniqués leur emboiter le pas.
Pompiers et policiers se sont radinés fissa ; l'immeuble a été évacué en totalité ; le gaz a été coupé dans le pâté de maisons, pile à l'heure de la popote ; l'opération a rameuté tous les habitants du quartier qui - trop contents de trouver une telle distraction à moindre coût - se montaient joyeusement le bourrichon. Bien à l'abri des cordons de sécurité, ils vouaient à la vindicte populaire les Gnafrons auteurs de cette mauvaise plaisanterie.