Durant mes années estudiantines, le stage était un luxe que je n'ai jamais pu m'offrir. Comme Creep l'a parfaitement relevé, le stage représente souvent beaucoup de temps, beaucoup de travail, et fort peu de rémunération.
Non que j'avais peur du travail ou peu d'offres ; c'était tout le contraire. On me sollicitait fréquemment pour endosser les oripeaux du parfait petit sherpa d'entreprise, ou d'administration. Par ailleurs, j'avais faim de valoriser mes diplômes par une expérience pratique des affaires. J'avais faim de faire mes preuves.
Le problème ? Le problème est que j'avais la dalle : suffisamment de fric pour un seul repas par jour, et pas assez pour le moindre "à côté". Dans ces conditions, alors que mes condisciples grossissaient leur CV en ajoutant quelques belles lignes de stage dans la catégorie "expériences professionnelles", moi j'employais le temps non universitaire à bosser plus ou moins au black dans le bâtiment. Pinceaux, moellons, et toile-émeri me permettaient d'empocher quelques espèces sonnantes et trébuchantes pour continuer le parcours de mes études.
Rétrospectivement, je trouve que cette période et ces divers petits métiers dans lesquels j'ai sévi m'ont ouvert les yeux. Ils m'ont beaucoup appris sur la vie ; sans doute plus qu'un stage.
