Vous vous sentez attiré(e) par un(e) camarade de classe, du même sехе que vous...cela vous perturbe, vous gêne....
Tout d’abord, qu’est-ce que l’homosexualité ? Ce sont toutes les formes d'amour et d’attirance charnels entre des personnes appartenant biologiquement au même sехе.
Il arrive fréquemment, à l’adolescence, que l’on ait des attirances homosexuelles. Mais seul un petit nombre d’adolescents se révélera être vraiment homosexuel. Si les expériences amoureuses se font toujours avec une personne du même sехе, on pourra alors commencer à parler d’homosexualité.
Beaucoup d’adultes homosexuels déclarent s’être sentis gay dès leur puberté, certains le pressentaient même avant. En effet, l’homosexualité naît rarement à l’adolescence. La future orientation sехuеllе se met probablement en place bien avant, durant les premières années, même si des remaniements ont lieu autour de la puberté.
Notre orientation sехuеllе apparaît donc le plus souvent au moment de l'adolescence, période d'extrême fragilité psychologique et affective. Parfois c’est compliqué pour le jeune de faire face, à ce moment là, à une orientation affective et sехuеllе différente de la norme hétérosexuelle ou de ses copains.
L’adolescence est le moment où le corps change, se développe. L’adolescent commence alors à s’éveiller à la sехuаlіté. Des émotions et sensations nouvelles jaillissent et amènent de nombreuses questions sur soi et sur les futures relations amoureuses. C’est le moment où l’on tombe amoureux, parfois même sans connaître la personne : on se met à aimer quelqu’un pour son physique ou à cause d’un regard capté. On aime sans réfléchir et souvent de façon exclusive, possessive. Plus rien d’autre ne compte que la personne aimée.
Le désir, le besoin d’aimer et d’être aimé sont omniprésents et suscitent souvent de violentes pulsions difficilement canalisables et analysables. Les sentiments sont confus, et il peut arriver souvent que l’on ressente de l’amour pour un copain ou une copine du même sехе. On se sent tellement proche de cette personne que l’on a епvіе de la connaître le mieux possible, de connaître toutes ses pensées, parfois même de devenir celle-ci.
Et là, la grande peur est de se demander si c’est de l’amour qui est ressenti pour cet(te) ami(e), « suis-je homosexuel(le) ? ». On peut aussi se poser cette question lorsqu’une relation amoureuse, hétérosexuelle, se termine mal. Il est normal et courant, à l’adolescence, d’avoir ce genre de pensées, ce genre d’appréhensions. Il peut même y avoir une ébauche de relation sехuеllе qui s’apparente plus à un éveil à la sепsuаlіté que les prémisses d’une orientation sехuеllе durable. Encore une fois, ce type d’expérience est à dédramatiser. Il ne faut pas se sentir coupable ou honteux d’avoir ces pensées ou ces епvіеs.
Cependant, il est clair que la sехuаlіté reste encore un sujet tabou. Elle fascine, elle intrigue et celle des autres renvoie souvent à ses propres pratiques et à ses propres doutes. Cela s'accompagne d'une pression sociale obligeant chacun à se définir par rapport son comportement sехuеl.
Quand on est adolescent, cette pression est souvent difficile à vivre et beaucoup de jeunes cherchent à savoir à quelle catégorie ils appartiennent. Homo ou hétéro, avec cette pression de devoir choisir son camp. Commence alors la recherche en soi des signes, des preuves de telle ou telle appartenance.
Mais la sехuаlіté ne se résume pas à des catégories. Chaque individu la vit différemment et aucune règle n'existe en la matière. Il faut se donner du temps pour apprendre à se connaître, à identifier ses propres désirs. Toute expérience n'est pas forcément définitive, ni un engagement pour l'avenir. Découvrir son corps et chercher à connaître celui des autres, sont des étapes nécessaires pour trouver son équilibre. Et il est important de prendre son temps. Entre homosexualité exclusive et hétérosexualité exclusive, toute une gamme existe et c'est à chacun de faire son chemin pour savoir où il se positionne. A l'inverse, on peut se savoir homosexuel(le) sans avoir jamais eu de relations avec une personne de son sехе.
Assumer son homosexualité, c’est "faire le deuil" d’un mode de vie socialement reconnu, réussir à s’accepter tel que l’on est et parvenir à vivre une sехuаlіté qui n’est pas forcément celle que l’on avait prévue. C’est faire le deuil de l’enfant idéal fапtаsmé par les parents. C’est aussi envisager autrement l’idée de parentalité et s’exposer parfois à de violentes critiques. En effet, il existe encore dans l’idée de certaines personnes que l’homosexualité est un "vice", une"регvегsіté", même si de gros progrès ont été faits dans les mentalités.
La façon d’accueillir son homosexualité et de l’accepter est souvent liée à la façon dont les parents vont l’apprendre et aux discours qu’ils tiennent à ce sujet. Il n’est pas rare de ressentir de la honte ou de la culpabilité. Il s’agit de ne pas "décevoir" ses parents, même si eux ne le prennent pas comme cela.
Parlons du « coming out », c’est à dire le fait d’apprendre à sa famille et son entourage son homosexualité. Cette nouvelle peut provoquer un choc ou encore un soulagement. Oser le dire permet souvent de confirmer ce qui était pressenti. C’est souvent un moment douloureux, intense, qui demande beaucoup de courage. Les parents peuvent ressentir un sentiment d’échec et cela entraîne une très grande culpabilité chez le jeune. Pourtant, une éducation réussie n’est pas celle qui rend un "enfant" conforme au désir de ses parents, ni le fait de nier le droit à la différence. L’aboutissement de l’éducation parentale est de rendre son enfant autonome et le plus heureux possible, même (et surtout) dans sa différence.
Ce qui est primordial, c’est de parvenir s’accepter tel que l’on est, de vivre sa vie amoureuse et sехuеllе en étant épanoui.