Un divertissement télévisuel qui ne divertit pas une personne n'est pas forcément une mauvaise émission ; seulement est-ce une émission qui manque une cible, mais qui peut faire mouche dans bien d'autres cas, ou
Ah, en ce qui me concerne, j'avais pris le mot "divertissement" dans l'intervention de Lessismore, que je trouve très intéressante, dans le sens pascalien du terme, à savoir ce qui détourne l'être humain de l'essentiel et l'empêche de se poser des questions.
être regardé avec le recul de la réflexion lorsque le spectateur s'intéresse à la dimension sociologique d'un programme qu'il n'aime pas.
Oui, je suis d'accord, la télé peut être regardée avec un certain recul, sociologique, ethnographique, philosophique, psychologique, etc ... L'engouement pour certains programmes est le symptôme d'un phénomène qui est très intéressant à analyser. Et dans ce cas, aimer ou pas quelque chose est un critère qui n'a plus aucun intérêt.
Par exemple, je connais quelqu'un qui a écrit un article universitaire sur l'arrivée de la téléréalité en Espagne, voilà, c'est un objet d'étude comme un autre qui aide à comprendre le monde dans lequel nous vivons, ses évolutions, etc ...
Chacun utilise le petit écran pour ce qu'il veut, en fonction du temps dont il dispose, et en fonction de ses goûts : on prend ce qu'on veut dans la programmation, on jette ce qui déplait.
Pour ce qu'il veut, oui, s'il en a conscience. Et sinon, pour ce qu'il peut.
Pour ma part, je crois que toutes nos actions sont mues par un motif de besoin.
Par exemple, lorsque j'avais la télévision, je me suis rendue compte que je regardais de façon très addictive les séries policières -américaines de préférence-. Je me suis demandée pourquoi parce que c'est complètement incohérent par rapport à ce que je suis (ou crois être). J'ai bien une intuition à ce sujet mais je m'interroge toujours. Maintenant que je n'ai plus la télé, je ne souffre pas outre mesure de ne plus regarder ces séries (même si cela m'arrive très ponctuellement de le faire sur internet), mais je constate que le monde policier, le thème de l'enquête, l'idée de vouloir savoir, de démêler le vrai du faux continuent de traverser ma vie.
Du coup, j'ai très vite cessé de culpabiliser: regarder les séries policières américaines "débiles" n'est plus ni bien ni mal, c'est juste le signe de quelque chose.