Mais, enfin, Monsieur Copé non seulement ne trouve aucun sel à la plaisanterie qu'est le titre "Tous à роіl", mais en plus il voudrait faire passer pour рогпоgгарhіԛuе un livre très innocent qui, de l'aveu des auteurs, a pour but de faire entendre à tous les enfants que chacun possède un corps.
Les enfants qui jouent, toutes et tous, à se montrer, qui leur zézette, qui leur nichette, et qui rigolent avec ça, en cachette de leurs parents ou avec eux, loin de voir dans ce livre une révélation, ne pourront voir que la confirmation de leurs soupçons : "Il n'y a pas que papa et maman, ou pépé ou tati, ou tonton qui ont des corps, mais aussi les autres."
Et loin d'abaisser la mаîtгеssе ou le mаîtге, ceci ne peut qu'asseoir en eux, à travers des images fort pudiques (ce n'est pas du dessin photographique) le sentiment que l'humanité est une, commune, et corporelle : ce sentiment d’appartenance n'est pas rien.
Jean-François Copé essaye de tirer parti d'une publication bien innocente, et utile, du Centre National de Documentation Pédagogique, pour tenter d'imposer une conception selon laquelle les corps doivent se cacher, se dénier : c'est le retour à la morale catholique du dix-neuvième siècle des classes possédantes, quand les femmes n’avaient que le droit de concevoir en ôtant à peine leur chemise de nuit.
L'angle d'attaque n'est pas le fait du hasard : la droite, les forces réactionnaires politiques ont toujours été l'ennemie de la corporéité, de la bonne humanité en chair et en os, avec des désirs, avec des corps désirant, qui s’habillent et se dévêtent aussi pour faire l'amour notamment.
--- Quant à l'Education Nationale à majorité PS, c'est une plaisanterie, et comme le dit Ikki, une malhonnêteté, entre les professeurs des classes préparatoires qui ont forcé le ministre à reculer, entre la plupart des instituteurs opposés à la réforme Peillon des rythmes scolaires pour cause de dynamitage du cadre national et égalitaire de l’Éducation Nationale, entre la plupart des professeurs qui considèrent avec la plus grande suspicion - et avec raison - la tentative de détruire leurs statuts professionnels définis par les décrets de 1950, fondateurs.
Vincent Peillon n'a pas la cote, ni auprès des collègues de gauche, ni auprès des collègues de droite (dont certains dénoncent le cours ultra-libéral de ce gouvernement !) : je tiens les renseignements de l'atmosphère de mon grand lycée, à Lyon, et de l'observation de la vie syndicale nationale.