du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours voyagé, si ce n'est physiquement j'ai vagabondé en rêverie et musique.
un sac toujours prêt a portée de main, des voyages d'opportunité au fil des rencontres, pas au bout du monde bien que j'en ai eu l'occasion, caraïbes, océan indien, états unis, Afrique mais a toutes ces destinations mon cœur m'a attiré en France et j'ai débordé dans une partie de l'Europe.
j'aime a me remémoré les débuts de cette vie d'errance, du feu de cette jeunesse pleine de fougue et d'insouciance mais aussi des causes du choix de cette existence solitaire mais sans solitude plutot qu'une autre.
je me souviens d'une plage normande, assis sur la grève le regard figé fixé sur l'horizon pour fuir ma condition.
lorsque l'on nait pauvre, l'échappatoire n'est pas tres ouvert, on choisit l'école, la fuite, le crime ou la rêverie alors quand l'instruction n'est pas la porte de sortie pour soi et que le crime n'est pas une option parce qu'on en connait l'issue fatale alors il ne reste que les rêves
assis sur cette plage, les yeux tournés vers le large a rêvasser d'une vie meilleure devant cette étendue indomptable et infinie, le calme et la sérénité reviennent, l'esprit se vide prêt a etre empli de toute la beauté du monde
puis le ressac nous parle, il nous envoie sa musique, rien n'entrave son rythme ni le son montant des galets entrechoqués, ce vide durement retrouvé cède la place au rêve d'ailleurs
alors nos pensées se métamorphosent, elles deviennent réelles , palpables et on les libèrent au gré du vent, on imagine que de l'autre coté du monde, notre double est assis en face a les attendre porté par la brise marine.
la vie devant reprendre son cours, on met fin a ce vagabondage de l'esprit pour quitter cet endroit onirique mais pas brutalement, en errant le long des jetées jusqu'au port de plaisance, respirant a plein poumon ces odeurs enivrantes d'algues et d'iode mêlées, admirant la beauté des voiliers, si fins et élancés qu'on se demande comment ils ne se brisent pas sur les éléments lorsqu'ils se déchainent.
je me souviens de cette époque comme si c'etait hier, elle coule dans mes veines, ce gout d'antan ou tout etait ouvert, les jetées des petits voiliers accessibles par une passerelle et si une étincelle luisait dans ton regard, le passeur qui amène les marins sur les grands voiliers amarrés au large te prenait a son bord, sans un mot il te faisait poursuivre ce voyage intérieur en louvoyant dans le port au milieu de joyaux des mers juste parce qu'il voit en toi un membre de la famille des gens de mer.
impossible apres ca de ne pas continuer a errer encore jusqu'aux abeilles au pied du sémaphore, voir ces gardiens de la sécurité de tous s'affairé sans relâche, savoir qu'ils seront toujours la et continuer a marcher vers le quartier sensible qui a vu ma naissance en passant devant les ferries en partance pour l'autre coté de l'horizon.
il est difficile de coucher sur cet écran les quelques mots nécessaires pour appréhender cette ambiance si particulière de la genèse d'une vie de voyageur
un jour une étincelles allume le feu qui couve depuis toujours, on monte dans un bateau, cet appel de la mer est trop fort pour pouvoir résister, de l'autre coté je n'ai pas trouvé mon double mais une multitude de personnes, de cultures différentes et une soif d'apprendre de l'autre