Oui, textoo, il ne faut pas avoir peur des morts ; bien sûr que certaines morts (je pense à des suicidés qui se sont jetés sous un train et se sont fait réduire en morceaux...) ne permettent pas ce genre de dialogue ; mais il n'y rien de plus mortifère que la croyance matérialiste - bien légitime et que je partage - que les morts n'entendent rien, et à s'en tenir à cette vérité élémentaire-là, plus rien ne serait possible, ores celui qui reste entend pour deux ; et une séparation ne se décrète pas, elle se fait doucement...
C'est pourquoi je m'étonne de ceux qui ont la capacité de couper les ponts définitivement : pour l'esprit, c'est très sain, de pouvoir faire une séparation nette ; mais, les sentiments qui demeurent, malgré tout, qu'en fait-on ???
Avec un mort, le plus grave danger que l'on court, que je cours, est de vouloir l'accompagner là où je ne peux pas aller avec lui, car je suis vivant.
Et pour tout dire, le vепԁеuг de billets dans la boutique SNCF, ce soir, homme jeune d'une quarantaine d'années, était bien mignon, viril, et délicieux, je le buvais des yeux avec discrétion et retenue, et je l'aurais bien tenu dans mes bras, et je me serais bien vu dans les siens !!!
