Les Talibans ne sont pas plus cons que nos chargés de communication. Ils ont parfaitement compris comment fonctionnaient l'opinion publique et l'information, dans nos sociétés et sur nos médias occidentaux. Pour payer leur droit d'entrée sur la grande autoroute du paradis (tiens, ça me donne епvіе de leur envoyer
Highway to hell d'ACDC

), ils n'ont jamais cessé de se faire péter avec leurs bombes au beau milieu des marchés, mais tout le monde s'en fout et s'en contrefout, pour ne pas dire "s'en carre et s'en contrecarre".
Les civils partageant leur charpie avec celle d'un kamikaze, au milieu des sacs de semoule et des pots d'olives en Irak, ou entre les étales d'igname et de manioc au Nigeria, font couler beaucoup de sang et fort peu d'encre. C'est pourtant un moyen d'utiliser la nourriture comme arme de guerre. C'est pousser les civils à se tourner vers les réseaux de distribution contrôlés de près ou de loin par les islamistes ; ainsi, les nécessités du ventre doivent-elles disposer les esprits à accepter une société islamiste juste et bienveillante pour qui approuve - de gré ou de faim - l'orthodoxie radicale d'un sunnisme dévoyé par des Ьапԁеs fanatisées, à la DAESH, Boko haram, et consors.
Par contre, enlevez des jeunes filles dans une école, ou massacrez des écoliers avec une froideur méthodique, et vous verrez tous les projos de l'actualité se braquer sur vous ; vous obtiendrez la plus belle des tribunes. Alors que la terreur et l'horreur - vécues quotidiennement par les populations - n'avaient jamais vraiment cessé, la presse feindra avec une brutalité communicative de redécouvrir cette situation, pour mieux toucher le cœur de la ménagère ou du brave père de famille, attendri par les fêtes clôturant l'année grégorienne. Ces
kouffar, aux yeux des islamistes, auront peur face à un pouvoir conquérant, en pleine démonstration de force. Avec un peu de chance, ces lointains occidentaux finiront par accepter de s'engager dans la spirale de violence dont se nourrit le fanatisme islamiste.
C'est ça, l'actualité spectacle. Parce que nous aimons la surenchère, ils l'aiment aussi.