Deux questions intéressantes...

NON, et OUI.
Or, répondre "oui" à la seconde question nous pousse bien souvent à répondre "oui" à la première aussi, dans un effort d'auto-persuasion, plus que par conviction ргоfопԁе. Quoi que beaucoup clameront tout haut la force de cette conviction pour justifier
a posteriori leurs échecs affectifs ou leur incapacité ргоfопԁе à tisser des liens. Ils en feront, dans le même temps, une ligne de conduite : celle-ci, à l'avenir, les prémunira sans doute contre des déceptions certaines. Сосhоп qui s'en dédit !
Nous pouvons tous attendre, patienter, trouver des dérivatifs pour masquer notre
lіЬіԁо amandi, ou différer le malêtre. C'est entendu. Mais le besoin n'en disparaît pas pour autant. Un constat m'amuse beaucoup. On se coupe volontairement de certains liens affectifs, mais on essaie, dans le même temps, de se sociabiliser sur les forums. On comble ainsi ce vide qu'on dit ne pas ressentir. On recherche une reconnaissance face à laquelle on dit être indifférent.
Sans les autres, sans nos rapports avec les autres, nous ne sommes pas nous-mêmes. Si nous prétendons nous connaître, c'est justement parce que nous nous plaçons dans une situation d'altérité face à nous-mêmes. Or, cette situation d'altérité résulte, en partie, de la façon dont les autres nous perçoivent. Nous avons donc besoin de liens affectifs, de personnes qui comptent à nos yeux, pour parvenir à nous connaître. Sans cela, nous vivons figés dans les préjugés que nous nous sommes forgés sur nous-mêmes. Bien sûr, l'hyper-dépendance aux autres et à leur affection confine à un sentiment de malheur continuel. Le tout est de trouver l'équilibre dans nos relations, même s'il s'agit d'un équilibre perpétuellement instable. Voilà aussi ce qui fait peur.