Personne n'a raison,personne n'a tort.
En fait, tout dépend de quel point de vue on considère ce dont on parle.
Quand je regarde un tableau de Kandinsky de loin, je ne le vois pas assez bien, donc je ne peux pas savoir si je l'aime ou pas. Du coup, je serais même tentée de dire que je ne l'aime pas. Mais quand je suis près, je le vois et je l'aime. Mais il n'empêche que le tableau n'a pas changé de place, c'est moi qui ai évolué.
Voilà, une fois que l'on a compris qu'une opinion ne dépend pas de la chose, mais de la place que l'on occupe par rapport à cette chose, on se rend compte que deux avis différents parlent de la même chose, mais juste en s'y prenant différemment.
Jolie leçon, mais inadaptée à l'espèce. Tu parles d'art et d'une représentation sensible de l'idée ; il est question du goût, cette faculté de juger une chose en fonction du contentement qu'elle procure. C'est très différent lorsqu'un sort du domaine particulier de l'agréable et du beau. On ne réfléchit pas sur les concepts comme on juge une œuvre d'art en fonction de ses goûts mouvants, sensibles. Pour moi, le point de vue n'a de sens que devant un paysage. On ne peut tout faire reposer sur son rapport faillible avec un objet de réflexion : j'ai toujours eu beaucoup de mal avec les propos très hobbesiens du type "rien n'est vrai, rien n'est faux", ou du genre "personne n'a tort ni n'a raison". On se doit de placer son discours sous l’Égide de l'universalité, pour rechercher la conformité de son discours avec les attributs l'objet, et cela indépendamment de nos goûts pour cet objet. Cette démarche intellectuelle évite bien des jugements à l'emporte-pièce.
Par exemple, dans mes rapports humains - dont, par ailleurs, tu ne sais pas grand chose - je ne privilégie pas les personnes qui partagent mes idées. Mes amis proches nourrissent de grosses divergences avec moi, notamment en politique ; professionnellement, j'ai mis un point d'honneur à m'entourer de personnes formées dans des écoles de pensée adverses, afin de pouvoir être remis en cause, ce qui évite au service de se scléroser, de tourner selon des méthodes uniques et uniformes ; par ailleurs, même s'il m'est arrivé à une ou deux reprise de sortir ici de mes gonds, il me semble être assez respectueux avec les forumeurs dont les idées divergent des miennes.