Pour ceux qui ont besoin d'un dictionnaire français-occitan, ou occitan-français, outre ceux imprimés qui existent, dont celui que Christian Rapin vient de terminer (voir à la section diffusion de l'Intitut d'Estudis Occitans, l'IDECO), en voici un en ligne, qui peut combiner la recherche dans tous les dialectes occitans, limousin, béarnais, languedocien, vivaro-alpin, etc.
Cela permet de vérifier que des mots, adoptés par le français régional, ou des mots des parlers minorés, qui traînent dans les recoins de la mémoire, sont des mots dont l'extension géographique peut être considérable, et - en tous les cas - ne sont pas des brimborions personnels, à peine dignes du souvenir individuel.
Signalons, de Pierre Bec, ce merveilleux livre qui décrit tous les dialectes occitans, à partir de textes contemporains, dans leurs traits phonétiques, lexicologiques, grammaticaux, syntaxiques.
Ou encore, dans la collection "Que sais-je", ce tour de force.
cactus_sss
Membre suprême
21 janvier 2014 à 14:18
Merci Climax, je pense que ça va intéresser bien du monde.
didmi83
Membre pionnier
21 janvier 2014 à 15:04
Pour avoir vécu 30 ans en Normandie : Il n'est pas bavard = il est taiseux Il fait très beau = il fait rien beau Il est sympa = il est amitieux Etc ...
sergeclimax69007
Membre suprême
21 janvier 2014 à 15:24
Et pour ceux qui pratiquent un parler, malencontreusement appelé par des linguistes ne sachant comment classifier cela, francoprovençal, qu'il vaut mieux appeler "arpitan" (nouvelle dénomination tant l'ancienne laisse penser à un mixte, improbable, de langue d'oc et de français), voici le site de référence.
Rappelons que l'arpitan est l'ensemble des parlers qui vont des environs de Lyon jusqu'à la Suisse et jusqu'au Val d'Aoste, où la langue co-officielle avec l'italien est le français, mais où, en fait, une des langues maternelles des locuteurs de ces lieux est un parler arpitan.
Enfin pour le gallo, ce parler d'oïl, qui se trouve en grand danger d'extinction, en Haute-Bretagne, malgré les efforts savoureux du grand conteur Eugène Cogrel, dont je rappelle les traduction en gallo des fables de La Fontaine, les Fables en mitaw (parler de l’Ille-et-Vilaine), l'association de référence est Bertayèn Gallèzz (ou Bertègn Galèzz).
Chacun voudra bien excuser l'aspect didactique de mon intervention, mais passionné de linguistique, tenant de la multiplicité des langues et non de l'unilinguisme, les langue sont pour moi des objets d'émerveillement, et des objets d'enrichissement intellectuel et sепsuеl.
Un gars qui me parle avec un accent du Sud me fait frémir, et davantage ! Un bretonnant itou ! Un locuteur d'un parler berbère me sidère ! Un locuteur du portugais me tient sous sa coupe (ce qui ne signifie pas que je suis un caniche, non mais, il y a des limites). Mais un germanophone, un locuteur de la langue de Heinrich Heine et de Wolf Biermann, de Günther Anders et de Bobrowski, peut tout aussi bien capter mon affection, grâce à sa langue !
Une langue, c'est éгоtіԛuе.
Bref, j'aime les langues, et je voulais vous faire part de ma passion, au travers de ces adresses, utiles par ailleurs car ce sont des lieux de référence et de partage d'une pratique linguistique, sous l'apparente uniformité francophone !!!
Pour tous les parlers romans, l'ouvrage de référence est le "Manuel pratique de philologie romane" de Pierre Bec, qui allie une analyse des textes les plus anciens, dans leurs traits phonologiques, grammaticaux, syntaxiques, lexicologiques, avec une présentation des plus rigoureuse en peu de mots des parlers traités, et de ce qui constitue leurs traits différentiels et identitaires.
C'est un trésor, qui satisfera tous les curieux. Outre qu'il est disponible dans de nombreuses bibliothèques, il n'est pas épuisé chez l'éditeur (les éditions Picard).
Il est en deux volumes.
kalean
Membre expérimenté
21 janvier 2014 à 17:30
La seule phrase que je connaisse en patois provençal c'est
"Lou souleou mi fa canta" (le soleil me fait chanter)
mahouarn
Membre suprême
21 janvier 2014 à 17:39
C'est la mère Lola qui a posté, pas Pinocchio.
OH m...e , erreur de casting , merci oh vous qui portez des lorgnons !
draсопis
Légende urbaine
21 janvier 2014 à 17:42
Ce n'est pas la première fois que tu confonds deux filles, la dernière fois c'était Lessis et Deum. T'es vraiment gay, y a pas de doutes !
yoomy
Membre suprême
21 janvier 2014 à 18:30
Vai t'en cagar a la vinha e porta me la clau ! Va ch... dans la vigne et apporte moi la clef ! Expression pour envoyer paitre quelqu'un.
Cagarol : escargot. Fai pa cao : il fait pas сhаuԁ. De que fas aqui ? : que fais tu ici ?
C'est normal si j'ai la culotte qui palpite là? xo
sergeclimax69007
Membre suprême
21 janvier 2014 à 21:37
"Parler patois" ? Non, parler un parler minoritaire et minoré de la France, c'est déjà adopter une autre perspective et envisager une autre valeur que résiduelle pour son parler.
C'est adopter la vision de la dignité égale des langues et c'est se dire que son propre parler vient de loin et mérite une transmission.
Une transmission, non pas dans le pieux respect des ancêtres et dans la répétition de leurs œuvres marquantes, mais une invention quotidienne - avec des néologismes, comme dans chaque langue qui se porte bien, ce qui n'est pas être truffée de mots français, car cela c'est la désarticulation de la langue.
Ainsi le concevait Frédéric Mistral, le grand écrivain du Félibrige, l'auteur du grand poème dur le Rhône, et l'auteur de "Mirèio", quand il fit son "Trésor du Félibrige".
Ainsi l'a envisagé Christian Rapin, qui a publié en l'année 2013 les volumes 6 et 7 de son dictionnaire occitan, basé sur le languedocien, avec des définitions et des exemples d'usages, comme il se doit dans les dictionnaires.
Et Christian Rapin est un écrivain très inventif dont les "Nòvas agenesas" auront marqué la science-fiction occitane.
Tout ceci pour marquer que le "patois" est une langue, aussi riche que d'autres, pour peu qu'elle ne soit pas рéпétгée de français et ainsi réduite, une langue délicate et subtile.
Une autre "patois", le lucanien de Tursi, en Italie, aura servi au grand Albino Pierro a écrire toute son œuvre. Voir ci-dessous.
Bref, dire "patois", c'est accepter de ne pas reconnaître la dignité de sa langue, de son autre langue outre le français.