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Pourquoi la mort est une garce au visage inconnu (page 2)

Sujet de discussion : Pourquoi la mort est une garce au visage inconnu
  • spike2.0 Membre élite
    spike2.0
    • 23 avril 2014 à 00:15
    C'est pas gai ici Me serais-je trompé d'endroit?
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 23 avril 2014 à 20:06
    C'est pas gai ici Me serais-je trompé d'endroit?

    Spike 34, bonjour, contrairement à ce que pourrait laisser supposer le sujet - peu ragaillardissant en lui-même, je te l'accorde -, nous avons en toute quiétude, sans avoir recours à la solution mystique faussement consolatrice (un monde après la mort), sans non plus réduire exagérément et caricaturalement les êtres humains à des processus physiques et chimiques (qui ne sont que le fondement matériel de notre expérience sensible), traiter de l'impossibilité de traiter de la mort.

    Nous n'atteignons que ses alentours, ses causes, ses conséquences, son déroulement, mais l'expérience de la mort dans son parachèvement sera toujours l'expérience privée par excellence, puisque la rupture de continuité de notre être entraîne et la dissolution de la mémoire (du souvenir) et la disparition du langage.

    Et - Spike 34 - si Yggdrasil ajoute une note supplémentaire d'incertitude, il a raison : nos décrets sur la fin absolue que serait la mort font bon compte, légèrement, de notre méconnaissance foncière de la mort.

    N'oublions pas que Friedrich Nietzsche auquel se réfère Yggdrasil est le philosophe de l'éternel retour du même (qui n'est pas l'identique).

    Bref, nous n'avons - sur ce forum -
    en aucune manière répandu de sombres matières,
    des lamentations geignardes, des cris lugubres,
    des descriptions horrifiques de la mort,
    mais réfléchi ensemble - tous les intervenants -
    à cette inconnue qu'est la mort.

    Par rapport aux danses macabrées du Moyen-âge,
    ceci est bien bénin, je t'assure.

    Aussi, Spike 34, plutôt que "ce n'est pas gai, ici ? Me serais-je trompé d'endroit", je parlerais de gravité sans complaisances nécrophiles, car il me semble que nous avons traité de l'inconnue qu'est la mort avec dignité, avec le рlаіsіг de réfléchir, et pour ce рlаіsіг-là partagé en commun.

    Bien cordialement. Climax.

    Mais, que t'inspire à toi-même la pensée de Gabriel García Márquez ?

    Est-ce qu'elle t'étonne ??? Comment ?

    Le рlаіsіг de la pensée partagée est un grand bien et tu es le bienvenu.
  • spike2.0 Membre élite
    spike2.0
    • 24 avril 2014 à 00:23
    Mais, que t'inspire à toi-même la pensée de Gabriel García Márquez ?

    Est-ce qu'elle t'étonne ??? Comment ?

    Oh non Climax !!!! Tu vas m'obliger à tout lire pour pouvoir répondre. Et c'est pas vous qui faites les plus petits posts.
  • sergeclimax69007 Membre suprême
    sergeclimax69007
    • 24 avril 2014 à 19:38
    Mais, que t'inspire à toi-même la pensée de Gabriel García Márquez ?

    Est-ce qu'elle t'étonne ??? Comment ?

    Oh non Climax !!!! Tu vas m'obliger à tout lire pour pouvoir répondre. Et c'est pas vous qui faites les plus petits posts.

    Spike 34 dans la citation que tu fais

    de mes propos ton découpage omet le principal,

    qui est ceci, et qui n'était pas une formule de politesse :

    Le рlаіsіг de la pensée partagée

    est un grand bien et tu es le bienvenu.



    Eh oui, Spike 34, je conçois que tu puisses être fatigué, comme nous le sommes tout un chacun, le soir, mais ceci n'est pas de mon fait : ici, il n'y a pas de délayage à l'infini pas plus qu'il n'y a de raccourcis possibles.


    Tu observeras que nous n'avons utilisé aucun jargon mystificateur et décourageant en soi.


    La vérité est que la pensée ne peut pas s'expédier, et que c'est un effort sur soi qui fatigue aussi pour la mettre en une forme compréhensible ; de plus, Spike 34, tu observeras que la longueur n'a pas été de mon seul fait mais que les réponses auront été roboratives et de bonnes dimensions.


    Bref, moi, je me réjouis de ce fil de pensée partagé avec d'autres (Toine29, Yggdrasil, Konsierge, et même toi Spike 34 nous venant faire part de ton sentiment que c'est bien lugubre tout cela...)


    ---------------------------------------------------------------------------


    Je m'avisais, ce soir, que la réflexion de G.G.M. faisait de celui qui meurt non une victime раssіvе d'un processus le débilitant, mais l'être vivant expérimentant un événement qu'il ne pourra raconter dans sa phase ultime. A partir de là, la perspective sur la mort change : nous voilà des vivants jusqu'au bout.


    Tel est l’effet qu'a la valeur accordée à la sепsuаlіté, à la mémoire, au langage : si l'être sensible en mourant est démuni de la mémoire et du langage et ne pourra raconter son expérience de la mort, pour autant il n'aura pas été démuni de cette expérience, si bien que la mort perd de son aspect accablant.


    Un homme mort a vécu une expérience incommunicable. Ce n'est pas rien. Tel est ce que me suggère finalement Gabriel García Márquez en disant à l'auteur de l'entretien :


    « Je pense évidemment à la mort », avait-il déclaré. « Mais peu, aussi peu que possible. Pour en avoir moins peur, j'ai appris à vivre avec une idée très simple, très peu philosophique : brusquement tout s'arrête et c'est le noir absolu. La mémoire est abolie. Ce qui me soulage et m'attriste, car il s'agira là de la ргеmіèге ехрéгіепсе que je ne pourrai pas raconter. » (extrait d'un entretien avec Gabo)

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