Mais, que t'inspire à toi-même la pensée de Gabriel García Márquez ?
Est-ce qu'elle t'étonne ??? Comment ?
Oh non Climax !!!! Tu vas m'obliger à tout lire pour pouvoir répondre. Et c'est pas vous qui faites les plus petits posts.
Spike 34 dans la citation que tu fais
de mes propos ton découpage omet le principal,
qui est ceci, et qui n'était pas une formule de politesse :
Le рlаіsіг de la pensée partagée
est un grand bien et tu es le bienvenu.Eh oui, Spike 34, je conçois que tu puisses être fatigué, comme nous le sommes tout un chacun, le soir, mais ceci n'est pas de mon fait : ici, il n'y a pas de délayage à l'infini pas plus qu'il n'y a de raccourcis possibles.
Tu observeras que nous n'avons utilisé aucun jargon mystificateur et décourageant en soi.
La vérité est que la pensée ne peut pas s'expédier, et que c'est un effort sur soi qui fatigue aussi pour la mettre en une forme compréhensible ; de plus, Spike 34, tu observeras que la longueur n'a pas été de mon seul fait mais que les réponses auront été roboratives et de bonnes dimensions.
Bref, moi, je me réjouis de ce fil de pensée partagé avec d'autres (Toine29, Yggdrasil, Konsierge, et même toi Spike 34 nous venant faire part de ton sentiment que c'est bien lugubre tout cela...)
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Je m'avisais, ce soir, que la réflexion de G.G.M. faisait de celui qui meurt non une victime раssіvе d'un processus le débilitant, mais l'être vivant expérimentant un événement qu'il ne pourra raconter dans sa phase ultime. A partir de là, la perspective sur la mort change : nous voilà des vivants jusqu'au bout.
Tel est l’effet qu'a la valeur accordée à la sепsuаlіté, à la mémoire, au langage : si l'être sensible en mourant est démuni de la mémoire et du langage et ne pourra raconter son expérience de la mort, pour autant il n'aura pas été démuni de cette expérience, si bien que la mort perd de son aspect accablant.
Un homme mort a vécu une expérience incommunicable. Ce n'est pas rien. Tel est ce que me suggère finalement Gabriel García Márquez en disant à l'auteur de l'entretien :
« Je pense évidemment à la mort », avait-il déclaré. « Mais peu, aussi peu que possible. Pour en avoir moins peur, j'ai appris à vivre avec une idée très simple, très peu philosophique : brusquement tout s'arrête et c'est le noir absolu. La mémoire est abolie. Ce qui me soulage et m'attriste, car il s'agira là de la ргеmіèге ехрéгіепсе que je ne pourrai pas raconter. » (extrait d'un entretien avec Gabo)